/ 2219
541. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Fénelon, esprit chimérique et un peu faux, serait trouvé bien plus amusant ; mais on ne le lit pas davantage, malgré ce que la critique a récemment découvert de naturalisme hardi dans le Télémaque. […] Il n’y eut jamais idée plus fausse dans la pédagogie contemporaine, qui en est coutumière, que la prétention de supprimer les chrestomathies, remplacées par la chimère d’une lecture intégrale des textes. […] 3. — Seconde méditation sur le petit nombre des élus Au reste, plus j’examine la sentence du délicat ciseleur d’odes funambulesques : « Une des premières conditions du succès est d’avoir écrit en tout un petit volume… », plus je la trouve fausse, et fausse non seulement en critique, en philosophie, en histoire, en éloquence, mais en œuvres d’imagination aussi, de poésie, d’art pur, fausse en un mot sur toute la ligne. […] Cette opinion n’est pas aussi fausse, elle est beaucoup plus fausse que l’opinion contraire47. » Tour d’une concision un peu compliquée, mais dont le sens développé doit être que, l’une et l’autre opinion contenant une part d’erreur et une part de vérité, les proportions sont fort inégales dans la thèse du scepticisme et dans la thèse contraire, bien moins fausse que l’autre, sans être pourtant toujours vraie. […] Cinquante ans n’avaient pas suffi pour dissiper le « faux éclat » que Voiture devait à la mode, et Boileau en était encore ébloui ; le recul d’un, deux, trois siècles, l’a éteint.

542. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gille, Valère (1867-1950) »

Thomas Braun Il nous en rappelle l’histoire la légende et la mythologie, et ravive en nos âmes l’idée — est-elle juste ou fausse, je l’ignore ? 

543. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 472-474

« Les derniers des hommes, M. de Voltaire, sont ceux qui sont les plus dangereux, & les plus dangereux sont ces Ecrivains dont la plume s’efforce de renverser tout à la fois l’ordre de la Religion & celui de la Société ; ces Ecrivains, qui dégradent les Lettres par l’injustice de leur haine, l’amertume de leur style, la licence de leurs déclamations, l’atrocité de leurs calomnies, le renversement de toutes les bienseances ; ces Ecrivains, qui amusent, par leurs bons mots & leurs sarcasmes, la multitude ignorante & légere, & qui osent ridiculiser le mérite & l’honnêteté ; ces Ecrivains, qui veulent être plaisans aux dépens de ce qu’il y a de plus sacré & de plus respectable, qui veulent être crus en dépit du jugement & de la raison, qui veulent être estimés malgré la justice & le bon goût ; ces Ecrivains enfin, que le délire encense, & qui, noircis par la fumée de l’encens même qu’ils ont reçu, sont mis ensuite au rebut, comme ces fausses Divinités que la superstition la plus grossiere ne peut adorer qu’un moment. » GUYS, [Jean-Baptiste] de l’Académie de Caen, né à Marseille en 17..

544. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 459-462

« Il est vrai, devons-nous ajouter par un esprit d’impartialité, avec l’Auteur du Siecle de Louis XIV, il est vrai, que tout le Livre portoit sur un fondement faux.

545. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Préface »

Ayant constaté, il y a déjà bien des années, le tort que fait à notre langue l’emploi inconsidéré des mots exotiques ou grecs, des mots barbares de toute origine, de toute fabrique, je fus amené à raisonner mes impressions et à découvrir que ces intrus étaient laids exactement comme une faute de ton dans un tableau, comme une fausse note dans une phrase musicale.

546. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1823 »

Il a donc pensé que si l’on plaçait le mouvement de l’Ode dans les idées plutôt que dans les mots, si de plus on en asseyait la composition sur une idée fondamentale quelconque qui fût appropriée au sujet, et dont le développement s’appuyât dans toutes ses parties sur le développement de l’événement qu’elle raconterait, en substituant aux couleurs usées et fausses de la mythologie païenne les couleurs neuves et vraies de la théogonie chrétienne, on pourrait jeter dans l’Ode quelque chose de l’intérêt du drame, et lui faire parler en outre ce langage austère, consolant et religieux, dont a besoin une vieille société qui sort, encore toute chancelante, des saturnales de l’athéisme et de l’anarchie.

/ 2219