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331. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Si votre total est faux, toute votre opération est mauvaise. […] L’exceptionnel et le rare deviennent l’invraisemblable et même le faux. […] Mais sont-ils vrais ou sont-ils faux ? […] Il s’enlise peu à peu dans l’habitude de son faux ménage. […] En art il n’y a pas de principes faux : il n’y a que des principes mal appliqués.

332. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Les faux soldats, hommes que l’on engageait pour un jour afin de les faire figurer dans une revue et de combler les vides de la compagnie, s’appelaient passe-volants. […] D’abord cela est faux et je crois que l’on n’a jamais vu, sauf dans les contes à dormir debout que Frosine débite à Harpagon, une jeune fille amoureuse d’un homme de soixante ans. […] Beaucoup de mots sont devenus proverbes : « Serrer ma haire avec ma discipline. » — « Ô ciel, pardonnez-lui comme je lui pardonne. » — « Il est de faux dévots comme il est de faux braves. » — « Le pauvre homme !  […] Ne soyez pas affecté, vous seriez ridicule ; ne soyez pas avare, vous seriez ridicule ; ne soyez pas dévot, vous seriez ridicule ; n’aspirez pas à sortir de votre classe, vous seriez ridicule ; ne soyez pas faux, vous seriez ridicule, mais ne soyez pas franc non plus ; il y a autant de ridicule à être franc qu’à être faux. […] La belle chose que de vouloir se piquer d’un faux honneur d’être fidèle, de s’ensevelir pour toujours dans une passion et d’être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux !

333. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Les romans de Prévost lui-même ou les comédies de la Chaussée : La Fausse Antipathie, 1733, Le Préjugé à la mode, 1735, Mélanide, La Gouvernante, en peuvent ici servir d’assez bons exemples ! […] Esprit des lois, XXIV, ch. 1] : « Comme on peut juger parmi les ténèbres celles qui sont les moins épaisses… ainsi l’on peut chercher entre les religions fausses celles qui sont les plus conformes au bien de la société. » Et si nous voulons aller jusqu’au bout de sa pensée, quel reproche — en s’enveloppant, pour le lui faire, de précautions infinies — voyons-nous qu’il adresse à la « vraie religion » ? […] « Dites-nous, célèbre Arouet, combien vous avez sacrifié de beautés fortes et mâles à notre fausse délicatesse ?  […] Il écrira bientôt en vers :            De ce cortège de la Grèce            Suivez les banquets séducteurs ;            Mais fuyez la pesante ivresse            De ce faux et bruyant Permesse Que du Nord nébuleux boivent les durs chanteurs ! […] Les Lettres persanes ; — et d’abord la question bibliographique ; — Pierre Marteau de Cologne et ses fausses éditions.

334. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Or rien n’est plus faux, et ce serait le contraire plutôt qui serait vrai. […] Il n’y a rien de plus faux. […] Porterai-je un faux témoignage ? […] » Rien n’est plus vrai, et de faux amoureux, de faux jaloux, de faux ambitieux, de faux autoritaires, de faux sectaires, de faux hommes de parti, de faux hommes à convictions , nous en avons autant que de faux poètes, de faux littérateurs, de faux penseurs. […] Mais la conséquence est fausse.

335. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « epigraph »

« Mais si, comme on l’a dit et comme de notre temps on ne se lasse pas de le prouver, l’histoire est toujours à faire, cela est vrai surtout de l’histoire des lettres, où les tentatives nouvelles du talent, les disputes des écoles, les prétentions du paradoxe et les démentis de l’expérience font incessamment découvrir des points de vue négligés dans l’art, des enseignements utiles pour le présent, des encouragements à la vraie nouveauté, des préservatifs contre la fausse et stérile hardiesse, et toute une étude d’imagination et le goût à faire pour l’avenir, sur les monuments du passé. » M. 

336. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Duchange, Jacques »

Francisque Sarcey Je me suis beaucoup moque, quand j’avais votre âge, des fausses élégances de Delille et des emphases d’Écouchard Lebrun ; vous pouvez railler de même mes scrupules, qui sentent leur vieux temps.

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