/ 1691
372. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres d’une mère à son fils » pp. 157-170

Or, au regard de ces trois philosophies, — et il n’y en a pas de quatrième, — le problème de l’éducation est toujours le schisme éternel qui existe primitivement entre nos facultés et leurs opérations, et la transfiguration qui doit rétablir l’équilibre entre elles. Rivarol disait, avec la belle voix d’or de son esprit : « La grandeur de nos facultés dépend de Dieu, mais de nous dépend leur harmonie. » Quel que soit donc celui des trois systèmes sur la nature humaine que l’on adopte, il est d’observation indéniable qu’il y a au fond de nous-mêmes une tendance prononcée à nous croire le centre de tout, à ne juger les choses que par rapport à nous, à traverser incessamment et dans tous les sens le plan de l’ordre avec mépris, et même les armes à la main.

373. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « X. Doudan »

Quand on a tant de talent, on doit avoir une conscience qui vous dit que vous en avez… Doudan a porté dans autre chose que dans ses lettres les facultés délicates et poétiques (et pour moi ce mot-là dit tout !) […] Il a vécu, de 1820 à 1873, dans la plénitude de ses facultés, la plume à la main et l’œil aux livres.

374. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gustave D’Alaux »

Évidemment, si nous en croyons son histoire : L’Empereur Soulouque et son Empire 21, il y a, dans l’extravagance cruelle de cette caricature d’empereur et la faculté de tout souffrir de cette caricature de peuple, des choses qui rappellent à leur façon les folies et les furies des vieux monstres connus, solennels et sérieux, et la patience ou l’enthousiasme plus incompréhensible encore, du monde qui les acclama. […] Ce n’est pas un Toussaint Louverture, qui, du moins, avait les grands instincts de ruse et de force d’un animal puissamment développé, ni un Christophe, doué de tant de persistance et de tenue dans ses facultés imitatrices, ni un Richer, qui réalisa un moment, dit d’Alaux, l’idéal du gouvernement Haïtien, en maîtrisant l’élément barbare sans écraser sous la même pression l’élément éclairé.

375. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Ferdinand Fabre »

Mais ce qu’il y a de certain, c’est que, comme à Balzac, le prêtre s’impose aux facultés de Fabre et à ses préoccupations d’observateur. […] Déjà meilleur parce qu’il est évêque, parce qu’il est apaisé, parce qu’il n’est plus dans la position exécrablement fausse d’un homme pris dans l’étau de la petite place qu’il occupe et des grandes facultés qu’il a, son effrayant Tigrane est, en somme, de l’étoffe dont sont faits les Hildebrand et les Montalte, quoiqu’il soit certainement moins grand que Grégoire VII et Sixte-Quint, et qu’ici l’imagination de l’inventeur soit glorieusement battue par l’histoire.

376. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Catulle Mendès »

Ses facultés brûlent trop et sont trop fières pour faire de ces froides et méprisables besognes de système et de parti-pris. […] Catulle Mendès s’y plonge… Je sais bien qu’il n’est pas encore à l’heure de la vie où l’homme se reprend en sous-œuvre et se sent le poignet assez ferme pour mettre une martingale au cheval fou de ses facultés !

377. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Elle a couvert ou étouffé les autres facultés qui d’abord s’étaient développées de concert avec elle. […] Cette faculté de pénétrer dans l’âme des personnages fait de l’auteur un psychologue. […] Elle lui donne l’éloquence, l’instinct de la vérité historique, le sens psychologique, la faculté de faire revivre les âmes. […] Avec la faculté de voir les objets absents, il a la verve : il ne dit rien sans passion. […] La faculté qui conquiert et maintient les droits politiques est la volonté énergique et persistante.

/ 1691