Le théologien, qui, selon l’expression de Malebranche, voit tout en Dieu, ne retrouve plus que l’action et la présence de ce Dieu, soit dans la vie individuelle, soit dans la vie collective de l’Humanité. […] Avec ce dédain qui lui est propre des choses de l’expérience extérieure ou intérieure, il parle de tout ce qu’elles attestent dans un langage auquel ni la conscience ni le sens commun n’entendent rien, mais qu’il donne pour l’expression de l’absolue vérité. […] Il n’y est point question de l’essence ni de la substance des choses ; la conception d’un substrat matériel, tel que nous le représente l’imagination, est mise de côté, ainsi que l’hypothèse invérifiable des atomes ; le mot de force n’y figure que comme expression d’un fait, le mouvement sous toutes ses formes. […] Nature, âme et esprit, mouvement, instinct, volonté et pensée, fatalité et providence, ne sont plus que des expressions diverses d’une même essence et d’une même loi : là encore unité parfaite dans le principe, nulle solution de continuité dans la série des formes qui le manifestent. […] Déterminisme est une expression qui sent trop le fatalisme ; c’est la formule usuelle de cette nécessité absolue qui est la suprême loi de la nature.
Maurice Le Corbeiller avait écrit, pour la circonstance, une scène élégante, en prose et en vers, intitulée : La Nuit de juin… Dans ces vers, inspirés de Musset, à travers l’expression un peu flottante, quelque chose a passé de la grâce et de la tendresse du cher poète… M.
Quoique son style commence à paroître un peu suranné, ses Traductions sont si bien écrites, les tours en sont si élégans, les expressions si vives & si hardies, qu’on pense lire l’Original.
Laujon, c’est que le sentiment y consiste moins dans une affectation de paroles doucereuses, que dans un fond de chaleur & de sensibilité qui anime l’expression.
MONTFLEURY, [Antoine-Jacob] né à Paris en 1640, mort en 1685 ; Poëte comique, de qui nous avons plusieurs Pieces, écrites assez facilement, mais souvent déparées par des pensées & des expressions trop licencieuses.
On croiroit que Naudé a voulu prendre Montagne pour modele ; mais il est aussi éloigné de la tournure & des expressions de ce Penseur Philosophe, que M. de la Harpe l’est de Voltaire, dont il s’efforce vainement d’imiter la maniere & le ton.