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333. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

Francis Vielé-Griffin ; c’est ce que j’ai essayé de dire moi-même maintes fois ; c’est ce que dit toute cette poésie qui a chanté lyriquement et symboliquement les transpositions infinies du moi, dans les formes de la nature et de la vie, les images de la légende et les figures des mythes, de M.  […] C’est en vain que quelques arrière-romantiques et que quelques sous-parnassiens attardés essayèrent de prolonger des formules mortes. […] D’ailleurs, il serait, je crois prématuré d’essayer une étude complète du Symbolisme.

334. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312

Voici la marche ordinaire des choses : si nous prenons pour point de départ une époque où elle est maîtresse incontestée des âmes, par exemple l’époque des premières croisades, nous la voyons d’abord, dans la plénitude et l’orgueil de sa force, faire peser un joug de fer sur les consciences, régenter la société civile, essayer de gouverner à la fois et les rois et les peuples, se faire l’arbitre de la paix et de la guerre, s’ériger en dépositaire unique et infaillible de la vérité tant religieuse que scientifique. […] Depuis lors, suivant les moments et les besoins, l’Eglise a essayé soit de faire alliance avec la démocratie montante, comme on l’a vu un instant lors de la révolution de 1848 et dans les premières années du pontificat de Léon XIII, soit, ce qui est plus conforme à sa tradition, d’enrayer la marche du peuple en s’unissant aux partis conservateurs, représentants, comme elle, du passé. […] Le contraste est d’autant plus fort que l’Église, ainsi déchue de sa royauté sur les esprits, n’a pas perdu l’appui du pouvoir séculier, et qu’elle voit les âmes lui échapper malgré les chaînes qu’elle essaie de leur forger avec l’aide de l’État.

335. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

Après la révolution du 10 août et quand il eut cause gagnée contre la royauté, on vit Condorcet ralentir son mouvement et essayer de modérer, à son tour, celui des autres. […] Mais qu’on sache bien que c’est là finalement une amnistie, et qu’on n’essaie point d’en tirer une apothéose. […] [NdA] Quelques personnes (et il en reste encore), qui aiment mieux Condorcet que la vérité, ont essayé d’insinuer que, dans ces citations, j’avais pu me méprendre en imputant à Condorcet des articles qui n’étaient pas de lui.

336. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

Il essaya pour cela encore d’un autre moyen, d’une machine toute diplomatique, qui était de réconcilier les gluckistes et les piccinnistes, les partisans des deux musiques ; ce qui lui eût assuré les voix des deux partis. […] Il essaya même de quitter l’Assemblée après le 14 Juillet, et fut arrêté à Péronne « sans rabat, sans cocarde, et au moment où il demandait un chemin de traverse ». […] À propos des décrets que provoquait la résistance du clergé à la Constitution civile, voyant quelques-uns de ses amis essayer de les combattre : « Laissez-les faire, répétait l’abbé Maury, nous aimons leurs décrets, il nous en faut encore trois ou quatre. » S’il disait là ce qu’il ne fallait pas dire, en revanche sa parole agressive, provocante, irritante, arrachait bien souvent au côté gauche le secret que la tactique des meneurs aurait voulu dérober.

337. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — II. (Suite.) Janvier 1830-mars 1831. » pp. 105-127

En ces années finales de la Restauration, il y avait un effort dans l’ordre de l’esprit, un essor marqué qui s’essayait en bien des genres. […] Il y vise pour son compte ; il essaie d’appliquer ses principes. […] La pratique suivra : La révolution de Juillet ne nous a rendu ni plus ni moins ardents que nous ne l’étions sous le dernier gouvernement… L’obstacle est écarté… il n’y a plus qu’à marcher avec un juste sentiment de ce qu’il y a d’avenir dans ce seul fait : Plus de royauté ennemie des institutions ; et l’on arrivera à tous les biens que tant de systèmes successivement essayés ont promis sans jamais tenir. — Ce n’est pas là de l’optimisme, ajoute Carrel, c’est une juste confiance dans le principe essentiel de notre gouvernement : la souveraineté du peuple représentée par la souveraineté des majorités parlementaires.

338. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Dès les premières années du règne de Louis XIV, Messieurs de Port-Royal avaient essayé de fonder un système d’éducation très chrétien encore et à la fois non gothique, s’accordant sur bien des points avec la raison et le bon sens délivrés des entraves de la routine : si ces écoles de Port-Royal, compromises par le jansénisme, avaient péri, les livres et les méthodes des maîtres subsistaient à défaut de leurs exemples. […] Fixé sur la paroisse de Saint-Étienne-du-Mont, les relations jansénistes nous le montrent qui assistait en surplis aux offices d’une manière bien édifiante (Rollin était clerc tonsuré) ; il essaya même de faire alors des conférences sur l’Écriture sainte ; mais un avertissement amical de l’archevêque, M. de Noailles, les lui fit interrompre. […] Après avoir reconnu ses mérites de facilité, d’enchaînement, de divulgation et d’abondance, nous n’essaierons pas de les faire valoir plus que nous ne les sentons en le relisant.

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