Voyons seulement, pour rester équitable, ce qu’étaient alors l’amour et le mariage, et ne tombons pas dans l’erreur commune qui nous ferait juger les hommes d’une époque selon la conscience d’une autre. […] Tout ce passage a fort scandalisé les commentateurs français, d’autant que l’erreur de Dante, volontaire ou involontaire, se retrouve ailleurs, dans les poésies de Villon par exemple, dans un ouvrage d’Agrippa, etc. […] Vous tombez dans l’erreur française, ma chère Viviane, en attribuant à la jeunesse de Gœthe la force de son âge mûr et le calme de sa vieillesse. […] On voudrait soulager tous les maux, redresser toutes les erreurs, reculer toutes les limites, élargir tous les horizons. […] Et quand, lui aussi, il voudrait pleurer, pleurer ses espérances évanouies, ses erreurs, ses égarements, le rire de ses amis sceptiques, le sarcasme des athées, le consternent et tarissent en lui la source des bienfaisants repentirs.
Persuadé que la Providence ne l’abandonnait jamais, qu’elle le retenait toujours par un signal sur la pente de l’erreur, Socrate était amené à considérer toutes ses actions, toutes ses pensées, comme attentivement surveillées par la divinité ; il pouvait donc appeler le demonium un « tuteur » toujours présent, comme Jeanne d’Arc disait « mon conseil » en parlant de ses voix. […] Enfin la satisfaction morale répandue sur toute sa vie n’a jamais pris la forme d’un sentiment distinct ; on la trouve seulement parmi les raisons qui expliquent à ses yeux le privilège singulier dont il est l’objet : apparemment, il est aimé des dieux, puisqu’ils prennent soin de le garantir de toute erreur. […] Il dit pourtant lui-même que le phénomène socratique était une « erreur de jugement » ; or l’hallucination n’est pas autre chose ; elle consiste essentiellement non pas tant à externer un état de conscience qu’à l’aliéner, et peu importe que l’être imaginaire au profit duquel nous nous dépouillons d’un élément de notre personnalité soit situé par nous dans notre corps ou dans l’espace ambiant.
À vrai dire, ce n’est pas la nécessité de fonder la science, c’est bien plutôt une erreur d’ordre psychologique qui a fait ériger ce principe abstrait de mécanique en loi universelle. […] Petit à petit ils formeront une croûte épaisse qui recouvrira nos sentiments personnels ; nous croirons agir librement, et c’est seulement en y réfléchissant plus tard que nous reconnaîtrons notre erreur. […] Nous saisirons ainsi par un autre côté, et en tant qu’elles portent explicitement sur une certaine conception de la durée, l’erreur fondamentale du déterminisme et l’illusion de ses adversaires.
Mais cette prédilection de Flaubert montre quelle erreur ce serait de ne voir en lui que le chef du naturalisme. […] Ils ont relevé des lacunes, des erreurs, des leçons suspectes, dans l’édition Conard, qui a rendu de grands services ; mais ce n’est pas encore une édition critique et définitive. […] Il exalte l’empereur, il ne dissimule point ses erreurs ni ses faiblesses. […] Ces erreurs sont depuis longtemps corrigées. […] Aussi ne tombe-t-elle point dans l’erreur commune aux tenants des deux thèses précitées.
Car, d’admettre un seul instant que Corneille ait tout inventé, tout créé dans son Cid, vous savez, Messieurs, quelle erreur ce serait ! […] Erreur bizarre ! Erreur dangereuse ! […] Oui, je le dirai, si vous convenez avec moi d’entendre, par ce mot de méprise, l’erreur sur la personne, et non pas sur les vrais sentiments d’un personnage donné. […] Erreur sur la personne ou erreur sur les lieux, et de là dialogue en partie double, ou perpétuel quiproquo, confusion d’étage ou de nom, d’âge ou de sexe, accordeurs de pianos que l’on prend pour des diplomates, amoureux qui se donnent pour agents d’assurances !
Il s’écrie contre l’existence ; il va presque jusqu’à la maudire : Monarque universel, que peut-être j’outrage, Pardonne à mes soupirs ; je connais mon erreur. […] Toutefois, quand le temps, qui détrompe sans cesse, Pour moi des passions détruira les erreurs, Et leurs plaisirs trop courts souvent mêlés de pleurs ; Quand mon cœur nourrira quelque peine secrète ; Dans ces moments plus doux, et si chers au poëte, Où, fatigué du monde, il veut, libre du moins, Et jouir de lui-même et rêver sans témoins ; Alors je reviendrai, Solitude tranquille, Oublier dans ton sein les ennuis de la ville, Et retrouver encor, sous ces lambris déserts, Les mêmes sentiments retracés dans ces vers. […] Atteins-les : vaine erreur ! […] La tromper en lui retraçant des souvenirs, c’est lui préparer des erreurs pour l’avenir. […] Raynal (1795), avec l’indication de Fontanes, comme en étant l’auteur sous le nom de Raynal ; mais ici il y a erreur : l’ouvrage est de Servan.