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860. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Non, c’est trop dire, ou du moins, c’est selon qu’on entend et qu’on explique le mot. […] Rapin, afin d’entendre, une fois au moins, les deux parties ou les deux sons. […] » Elle refuse d’admettre ce qu’elle n’entend point ; et elle n’entend pas qu’une religion raisonnable n’en serait plus une. […] Mais ce serait mal entendre et mal poser la question. […] En ce sens, on peut dire que la « philosophie » de Molière, c’est Molière lui-même, et je vais essayer de montrer qu’à la bien entendre, c’est Molière tout entier.

861. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Par tout ce qu’ils appelaient délicatesse, sentiment et finesse d’expression, ils étaient enfin parvenus à n’être plus entendus et à ne s’entendre pas eux-mêmes. […] Un autre, plus désireux de reposer que de l’entendre, lui dit : Eh ! […] Ils entendaient trop bien leurs intérêts pour avouer que le morceau qui les concernait attirât à la pièce la recrudescence de leur fureur. […] le parterre entendra ce qu’un acteur n’entend pas, quoiqu’il soit à côté de celui qui parle !  […] Molière, après les avoir lus, dit qu’il ne les entendait pas non plus, “Mais attendez, dit-il à Baron, M. 

862. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Et d’abord, que faut-il entendre, d’après lui, par ce mot de Société ? […] On n’entend que les sonnailles des troupeaux en train de paître sur les pentes verdoyantes. […] Mais qu’entendaient-ils par la Science ? […] Je l’entends me parler, avec quelle ardeur, des réunions auxquelles il assistait. […] Et, d’abord, faut-il entendre par ce mot toutes les chansons que chante le peuple ?

863. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

zut alors, si Nadar est malade ; sous les décors bleus et autour des aquariums du moderne Parnasse, ce ne sont que gloussements et piaillements de toutes sortes ; mais le chant du rossignol est assurément devenu le plus rare de tous ; aussi l’hymne tendrement éploré de la nouvelle Philoméla a-t-il singulièrement stupéfié les premiers philistins qui l’ont entendu. […] On s’entendait sur la supériorité de la forme poétique, on en arrivait à préférer M.  […] Nous avons entendu dire que ce n’était point là le style du théâtre ; mais tel n’est pas notre sentiment. […] Car il faut entendre et réentendre Gwendoline pour en connaître à fond les merveilles harmoniques. […] Faire du rêve une réalité par le succès, c’est mieux encore ; et je ne cache pas la joie que j’éprouve à entendre applaudir un drame qui ne cherche pas à réussir en offrant à la foule incertaine et qu’il faut chercher à ramener vers les sommets, l’appât de quelque curiosité vulgaire.

864. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

Pour le moment, il est permis de constater qu’il n’y a rien en eux de bien spécial à notre génération : ce dédain des sentiments qui constituent le fond de la vie morale, ce névrosiaque besoin de s’isoler du reste des hommes, cette façon d’entendre l’art comme un dilettantisme à la portée exclusive de quelques raffinés, ces affectations de corruption et d’horreur, tout cela est en germe dans les Jeune-France de 1835. […] Alfred de Vigny écrivait en 1829 : « Les esprits paresseux et routiniers aiment à entendre aujourd’hui ce qu’ils entendaient hier : mêmes idées, mêmes expressions, mêmes sens ; tout ce qui est nouveau leur semble ridicule ; tout ce qui est inusité, barbare. » Je cite ces paroles avant d’aller plus loin, car elles me paraissent, malgré leur date, d’une piquante actualité. […] Quand les hommes parlent de Beauté, ils entendent, non pas précisément une qualité, comme on le suppose, mais une impression ; bref, ils ont justement en vue cette violence et pure élévation de l’âme — non pas de l’intellect, non plus que du cœur — qui est le résultat de la contemplation du Beau ». […] Ce n’était pas un grammairien à la façon dont on l’entend aujourd’hui. […] Pour moi, c’est bonnet blanc et blanc bonnet… Je vous entends, cher monsieur Jean Moréas ; c’est à que vous allez triompher.

865. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

… Aujourd’hui tous les artistes ont été entendus, et chacun presque dans leurs deux rôles ; je n’essaierai pourtant pas de discuter leurs qualités et défauts. […] Levi et Mottl se sont faits les fidèles ouvriers de cette terrible besogne, et, à force de soins, sont arrivés à ce simple et unique but, faire entendre la partition du maître ; aussi quelle merveille, quand monte de cet orchestre, le grand, le seul personnage du drame, l’essence profonde et totale de la pensée wagnérienne. […] L’orchestre invisible est une innovation favorable à l’audition plus encore qu’au spectacle : en atténuant la sonorité, il permet de donner aux instruments toute leur puissance, de déchaîner, sous les paroles et sans les couvrir, tous les éclats de l’instrumentation : à Bayreuth, on entend pour la première fois ce qu’est la musique de Tristan. […] C’est pendant ce travail que, le jour du Vendredi Saint, 1857, grâce à un ensemble de circonstances fortuites, Wagner se ressouvint de la figure divine poétisée par lui dans son Jésus de Nazareth ; il entendit ce soupir de la plus profonde pitié qui, jadis, retentit de la croix sur Golgotha, et qui, aujourd’hui, s’échappe de notre propre poitrine » (R. […] En 1873, un de nos amis, qui a été pendant quarante ans l’ami intime du maître et qui était en visite à Wahnfried, entendit Wagner faire la lecture de son projet détaillé de Parsifal ; le maître lui confirma que ce projet était de 1864.

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