Elle a cela pour elle, Que les sots d’aucun temps64 n’en ont pu faire cas, Qu’elle nous vient de Dieu, — qu’elle est limpide et belle, Que le monde l’entend et ne la parle pas. […] Les bonnes gens n’y virent que la Ballade à la Lune, et n’entendirent pas raillerie sur ce point d’invention nouvelle : ce fut un haro de gros rires. […] comment fallait-il l’entendre ? […] A travers tout le premier drame qui se passe au Tyrol, un air vif des montagnes circule ; on entend l’hallali des chasseurs qui fait bondir ; on croit boire à pleine main la saveur glacée des neiges dont la franche âcreté répare un sang affadi. […] Ce trait en rappelle un assez pareil de Shakspeare, lorsque Macbeth après son crime entend du bruit, et s’effraye, et s’écrie : « Quelles mains j’ai là !
tu entends certainement ce langage ; toi, tu sais vraiment aimer ! […] C’est, au contraire, un trait parfait et bien naturel de la part d’une telle femme en notre temps que de lui entendre dire : « Sais-tu, Ernest, que pendant ton absence et dans l’espérance d’adoucir les regrets que j’éprouvais de ne plus te voir, j’ai fait bien des efforts pour devenir dévote à Dieu ? […] Oui, ma vocation, l’objet de ma vie, était sans doute de t’aimer, et ce qui me le fait croire, c’est que rien de ce que j’ai fait pour t’en donner des preuves n’excite en mon âme le moindre remords. » Nous avons entendu quelques personnes, d’un esprit judicieux, reprocher à Mlle de Liron de la seconde moitié de n’être plus Mlle de Liron de la première, et de s’être modifiée, platonisée, vaporisée en quelque sorte, grâce à son anévrisme, de façon à ne plus nous offrir la même personne que nous connaissions pour pétrir si complaisamment la pâtisserie et pour avoir eu un amant. […] Si Mlle de Liron n’était bien autre chose pour nous qu’une charmante composition littéraire ; si nous ne l’aimions pas comme une personne que nous aurions connue, avec ses défauts même et ses singularités de langage, nous reprendrions en elle certains mots qui pourraient choquer les oreilles non accoutumées à les entendre de sa bouche. […] Les amants que chaque femme prend et laisse à la file ; les fureurs au théâtre pour ou contre la Lemaure et la Pelissier ; le duc d’Épernon, qui, par manie de chirurgie, va trépanant à droite et à gauche, et tue les gens pour passer son caprice d’opérateur ; la mode soudaine des découpures, comme plus tard celle du parfilage, mais poussée au point de découper des estampes qui coûtent jusqu’à 100 livres la pièce : « Si cela continue, ils découperont des Raphaël ; » la manière dont on accueille les bruits de guerre : « On parle de guerre ; nos cavaliers la souhaitent beaucoup, et nos dames s’en affligent médiocrement ; il y a longtemps qu’elles n’ont goûté l’assaisonnement des craintes et des plaisirs des campagnes : elles désirent de voir comme elles seront affligées de l’absence de leurs amants ; » on entend tous ces récits fidèles, on assiste à cette décomposition du grand règne, à ce gaspillage des sentiments, de l’honneur et de la fortune publique ; on s’écrie avec la généreuse Mlle Aïssé : « A propos, il y a une vilaine affaire qui fait dresser les cheveux à la tête ; elle est trop infâme pour l’écrire ; mais tout ce qui arrive dans cette monarchie annonce bien sa destruction.
J’ai quelquefois entendu M. Thiers causer avec feu de cette affaire du général Dupont : qu’il me pardonne de me souvenir de sa conversation, mais ceux qui l’entendent ne l’oublient pas aisément, et, le dirai-je ? […] Napoléon prépare donc à Erfurt, pour septembre et octobre de cette année, une de ces grandes représentations politiques et théâtrales comme il les entend si bien, faites pour agir sur l’esprit des souverains et sur l’imagination des peuples. […] J’entends dire quelquefois qu’il y a trop de détails militaires dans l’Histoire de M. […] Tel est en substance ce IXe volume, qui montre ce que sera l’historien dans la seconde partie du tableau, et en quel sens de généreuse impartialité il entend remplir jusqu’au bout sa tâche.
Plusieurs des bourgeois de Fismes, raconte l’abbé d’Allainval, qu’on ne saurait que répéter sur ces commencements, m’ont dit que, dès son enfance, elle se plaisait à réciter des vers, et qu’ils l’attiraient souvent dans leurs maisons pour l’entendre. […] À l’âge de quinze ans, elle s’entendit avec quelques jeunes gens du voisinage pour représenter Polyeucte et la petite comédie du Deuil (de Thomas Corneille). […] « Elle avait l’art de se pénétrer au degré qu’il fallait pour exprimer les grandes passions et les faire sentir dans toute leur force. » On a dit de Mlle Champmeslé qu’elle avait la voix des plus sonores, et que lorsqu’elle déclamait, si l’on avait ouvert la loge du fond de la salle, sa voix aurait été entendue dans le café Procope. […] On n’avait jamais si bien entendu l’art des scènes muettes, l’art de bien écouter et de jouer encore de toute sa personne et de son attitude expressive, tandis qu’un autre parlait. […] » comme s’il eût donné à entendre que le reste ne l’était pas également.
En 1834, il avait été très frappé d’un fait qu’il faut l’entendre raconter lui-même, et qui décida de sa poétique future. […] Il n’est jamais plus heureux que lorsqu’il entend et qu’il peut emprunter d’un artisan ou d’un laboureur un de ces mots qui en valent dix. […] La langue qu’il parle aujourd’hui, la langue qu’il chante n’est celle d’aucun lieu en particulier, d’aucun coin de Gascogne, de Languedoc ni de Provence ; c’est une langue un peu artificielle et parfaitement naturelle, qui s’entend également par tous ces pays et que les Catalans eux-mêmes comprennent. […] L’église a six pontifes, la poésie n’a qu’un sous-diacre, mais il faut qu’il chante officiellement son hymne, ou il la remportera vierge, et sans que personne l’ait entendue. […] Berteaud qui devait prêcher une heure après sur l’infinité de Dieu, ayant entendu le poète, changea subitement son texte ; il annonça au début de son sermon qu’il allait prêcher sur le prêtre sans église, et développer le sujet si heureusement indiqué par un autre.
Ce sont les petites choses qui l’ont décidé, les petites vexations locales, de voir des abus de pouvoir dans l’endroit, de voir un homme trop puni pour avoir manqué au curé, d’entendre ce curé défendre le cabaret aux paysans le dimanche, enfin des querelles de maire et de garde champêtre ; c’est ce qui le décida pour l’opposition ; et, une fois piqué au jeu, il y prend goût : le talent, chez lui, qui cherchait jour et matière et qui s’ennuyait à ne point s’exercer, s’empare de ces riens et en fait à la fois des thèmes d’art achevés et de merveilleuses petites pièces de guerre. […] Ce Simple discours fut incriminé : « Sachez, avait-il dit, qu’il n’y a pas en France une seule famille noble, mais je dis noble de race et d’antique origine, qui ne doive sa fortune aux femmes : vous m’entendez. » C’était là une impertinence historique, et qui parut attentatoire à tout l’ordre de la monarchie. […] Il le sentait bien au reste ; dans son Pamphlet des pamphlets il a fait sa théorie tout à sa portée et à son usage ; mesurant la carrière à son haleine, il a posé en principe qu’il fallait faire court pour faire bien : La moindre lettre de Pascal, dit-il, était plus malaisée à faire que toute l’Encyclopédie… Il n’y a point de bonne pensée qu’on ne puisse expliquer en une feuille, et développer assez ; qui s’étend davantage, souvent ne s’entend guère, ou manque de loisir, comme dit l’autre, pour méditer et faire court. […] il n’y en a point de plus glorieuse ; c’est de cela qu’on flatte les rois. » On croit entendre l’éclat de voix du vieux Quatremère tonnant contre ces fausses et flagorneuses banalités. […] L’assassinat avait dû avoir lieu dans l’après-midi du dimanche, 10 avril 1825, une demi-heure environ avant le coucher du soleil : un fort coup de fusil avait été entendu par plusieurs personnes à distance.