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936. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

Si une flotte dont on attend le retour montre, au coucher du soleil, les étages successifs de ses voiles surgissant une à une, comme un troupeau de moutons qui monte une colline au-dessus de la courbe de l’horizon, on songe aux canons qui ont grondé dans ses bordées, aux vaisseaux qui ont sombré sous les boulets des ennemis, aux morts et aux blessés qui ont jonché ses ponts sous la mitraille ; toutes les images de la guerre, de la mort pour la patrie, de la gloire et du deuil, assiègent la pensée. — Émotion ! […] » Il s’éloigne cependant de nouveau, revient sept fois, rappelé par sa tendresse ; sept fois le génie ennemi l’entraîne loin de Damayanti ; l’amour et la pitié le ramènent. […] Dans son bonheur, il ne reconnaît plus d’ennemi.

937. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Nous n’avons pas d’amis, c’est un grand point, et pas d’ennemis. — Depuis M.  […] — Voilà certes qui doit stupéfier les amis et les ennemis, les séides et les antagonistes ; mais avec une attention lente et studieuse, chacun verra que ces trois dessins différents ont ceci de commun, qu’ils rendent parfaitement et complètement le côté de la nature qu’ils veulent rendre, et qu’ils disent juste ce qu’ils veulent dire. — Daumier dessine peut-être mieux que Delacroix, si l’on veut préférer les qualités saines, bien portantes, aux facultés étranges et étonnantes d’un grand génie malade de génie ; M.  […] On dit qu’il y a des éloges qui compromettent, et que mieux vaut un sage ennemi…, etc.

938. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — II. (Fin.) » pp. 110-133

Je prie Dieu qu’il donne de la force et de la constance à ce parti, qui est le vrai ennemi de la tyrannie ». […] Il était ennemi sincère de la fourberie.

939. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

Décidé à rester heureux, il se croyait en droit de repousser comme une ennemie toute réflexion trop amère, toute prévision surtout, qui lui aurait coûté des larmes ou des angoisses. […] Une vive douleur, la perte d’un frère tué à Silistrie, affligeait cette jeune amie : Ne faites pas comme à Genève, ne vous faites pas valoir par la douleur, mais rappelez-vous que la vie est un combat, qu’il faut y vaincre ses ennemis et non les adorer.

940. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

On leur propose de s’occuper des papiers de Pascal mort depuis quelques années, et d’en tirer quelque chose d’utile, d’édifiant, de digne d’être offert à l’Église d’alors et aux fidèles, un volume enfin qui puisse être montré aux amis et aux ennemis. […] On peut le dire, le doute et la foi vivante, l’un passager, l’autre immuable, naquirent pour lui le même jour ; comme si Dieu, en laissant l’ennemi pratiquer des brèches dans les ouvrages extérieurs, avait voulu munir le cœur de la place d’un inexpugnable rempart. » Cette belle parole, qui exprime si bien un des mystères de la vie chrétienne intérieure, peut s’appliquer avec beaucoup de vraisemblance au vrai Pascal.

941. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « UNE RUELLE POÉTIQUE SOUS LOUIS XIV » pp. 358-381

Il considéra de bonne heure sa vie, même de poëte, comme une partie perdue, et, tournant le dos à l’avenir comme au grand ennemi, il ne s’occupa qu’à piller tout le premier le butin. […] Bien qu’étant de la même école en poésie, et ayant des ennemis communs, ils n’eurent pourtant pas entre eux de liaison particulière.

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