Une grande dame, Mme de Senneterre, après avoir, dans le temps de son opulence, doté une jeune paysanne orpheline, et s’être hâtée de la marier à un homme du commun, pour empêcher son fils, qui en était amoureux, de l’épouser, est ruinée par la Révolution et réduite elle-même à servir. […] Or, dans tout pays où il n’y a plus de service qui ne soit soldé, il y a réellement égalité politique en dépit des prétentions et des souvenirs. » Mais cette vérité de fait ne l’empêche pas de remarquer que l’opinion a gardé pourtant des restes bien légitimes de religion historique : « Des hommes qui ont leur nom dans l’histoire, qui se lient à tout le passé d’une nation, ne sont jamais nuls dans leur patrie. » Dans toutes ces notes de début, M. […] Il avait besoin tous les matins d’avoir son avis, son mot sur les choses, et de le dire : c’est comme le thermomètre qui ne peut s’empêcher de marquer la température.
Il était aimable de sa personne, honnête et de facile accès à tout le monde, mais avec un air grand et sérieux qui imprimait le respect et la crainte dans le public, et empêchait ceux qu’il considérait le plus de s’émanciper, même dans le particulier, quoiqu’il fût familier et enjoué avec les dames. […] « Tout homme qui est mal informé, remarque-t-il, ne peut s’empêcher de mal raisonner. » Et par une conclusion digne d’un moraliste, il ajoute finement : « Je crois que quiconque serait bien averti et bien persuadé de tout ce qui est, ne ferait jamais que ce qu’il doit. » Il trouve un plaisir vrai dans l’application et l’information même ; il jouit de débrouiller ce qui était obscur : J’ai déjà commencé, écrit-il le soir de l’arrestation de Fouquet, à goûter le plaisir qu’il y a de travailler soi-même aux finances, ayant, dans le peu d’application que j’y ai donné cette après-dînée, remarqué des choses importantes dans lesquelles je ne voyais goutte ; et l’on ne doit pas douter que je ne continue. […] Quand on lit ces notes écrites jour par jour, ces réflexions qu’il tirait de chaque événement, quand on y joint la lecture des instructions diplomatiques qu’il adressait dans le même temps à ses ambassadeurs et agents dans les diverses cours, on ne peut s’empêcher d’admirer, du sein des carrousels et des fêtes, le caractère appliqué, solide, prudent et tenace de ce jeune ambitieux.
L’idée de l’absolu, en ce sens, est une idée-force, un aiguillon qui empêche l’expérience de se reposer. […] Or, l’action, par les effets qu’elle réalise, acquiert un caractère de réalité indéniable et empêche notre pensée de demeurer seule avec elle-même dans un monde de pur rêve. […] En effet, j’expérimente déjà que ma connaissance s’augmente et se perfectionne peu à peu ; et je ne vois rien qui puisse empêcher qu’elle ne s’augmente ainsi de plus en plus jusqu’à l’infini146. » À cette objection.
L’idée est nécessaire à l’émotion même et à la sensation pour les empêcher d’être banales et usées, « L’émotion est toujours neuve, a dit V. […] En lelisant, je ne puis m’empêcher de penser à Pierre Loti : à travers ces lignes le plus souvent sèches, on entrevoit les mêmes visions qui passent dans Pêcheur d’Islande ; on devine l’inguérissable nostalgie du marin qui s’attache à chaque coin de terre où il séjourne, s’en fait une patrie, et ensuite ne se trouve plus chez lui nulle part, même au pays natal, ayant éparpillé de son cœur sur toute la surface du globe. « Le départ du Pola, qui nous laisse ici, rompt l’unique lien qui nous rattachait encore à la patrie. […] C’est pour cela que le sens le plus profond appartient en poésie au mot le plus simple ; mais cette simplicité du langage ému n’empêche nullement la richesse et la complexité infinie de la pensée qui s’y condense.
Il s’ensuit que, si de certains oiseaux insectivores diminuaient de nombre au Paraguay, les insectes parasites ennemis des Mouches s’accroîtraient ; de sorte que, le nombre de ces dernières venant à diminuer, elles n’empêcheraient plus les Bœufs de vivre à l’état sauvage. […] Quelle guerre d’insecte à insecte ; et des insectes, limaçons et autres animaux contre les oiseaux et bêtes de proie ; tous s’efforçant de multiplier, et tous se nourrissant les uns des autres, ou vivant des arbres, de leurs graines, de leurs jeunes plants, ou des autres plantes qui d’abord couvraient la terre et empêchaient par conséquent la croissance des arbres ! […] I est même douteux que toutes le variétés de nos plantes cultivées ou de nos animaux domestiques aient si exactement les mêmes formes, les mêmes habitudes et la même constitution, que les proportions premières d’une masse mélangée puissent se maintenir pendant une demi-douzaine de générations, si rien n’empêche la lutte de s’établir entre elles, comme entre les races sauvages, et si les graines et les petits ne sont annuellement assortis.
Empêché par les lois mêmes de la célébration et de la transformation académique de serrer son sujet de trop près, l’ayant toujours en présence, mais à distance, il s’est élevé sans en sortir. […] Je n’ose en répondre : « Vous louez douze vers pour en tuer douze mille », ne put-il s’empêcher de dire un jour à quelqu’un qui revenait devant lui avec complaisance sur cette idylle première ; il disait cela avec sourire et grâce, comme il faisait toujours, mais il devait le penser un peu.