L’effort qui a été fait par de généreux idéalistes pour mettre tous les Français en état de lire et de comprendre une page imprimée donnera des résultats bons ou mauvais : cela dépend de tous ceux qui tiennent une plume. […] Mais l’effort qu’ils font les essouffle rapidement ; ils s’accroupissent pour reprendre haleine et alors les larmes coulent de leurs yeux, elles s’arrêtent dans leurs barbes, les constellent de glaçons. […] Et puis, cet effort, semble-t-il, ne peut aboutir qu’à des œuvres éphémères et vite fanées. […] À quoi les apologistes pourront répondre que les efforts vers la moralité, même dénués d’efficacité pratique, ne sont jamais un vain luxe, que ces excès de scrupule entretiennent, au milieu de la foule distraite et inconsciente, de précieuses traditions. […] Dans son petit jardin de Croisset, il faisait de consciencieux efforts pour se donner des rêves de luxure et de férocité.
Il a été un artiste ingénieux, attentif, et laisse, en témoignage de son effort qui l’amusait, une œuvre charmante. […] Souvent, Lemaître avoue qu’une partie de son étude manquera : « l’effort serait trop grand », dit-il. […] Brunetière, lui, ne redoutait pas l’effort et, plutôt, l’eût cherché. […] Pour les rouvrir, il me faut faire effort. […] Il l’est sans effort et, j’allais dire, naïvement.
Or, toutes ces activités, même les plus simples, sont liées à un effort du système nerveux, à une consommation de matière. […] Cette dernière n’était pas entièrement de taille à supporter cet effort plus grand. […] Et comme l’homme n’est jamais capable de cet effort que jusqu’à une certaine limite, chacun est condamné à travailler dans sa conscience à la fois avec des aperceptions directes et avec des mots. […] L’effort vers la connaissance est donc la source principale de la religiosité anglaise. […] Si, en dépit d’efforts consciencieux, il n’y réussit point, il n’a qu’à se dire tranquillement que ce n’est pas sa faute, mais celle de Rossetti.
Personne n’est plus négligent de se fixer dans un parti et de persister dans un effort. […] Et il ajoute ceci qui éclaire tout son effort : « Ces pages sont, à vrai dire, un hymne. […] Chef-d’œuvre de volonté et de patience, où l’effort est assez dissimulé pour qu’on le présume seulement. Les « grands efforts » ne sont pas rares dans la littérature d’aujourd’hui. […] On estime Marmontel et son « grand effort ».
Jules Sandeau, sans efforts, a eu cet art et a usé de cette magie.
On le sent bien à l’entraînement qui y règne, ses pièces étaient jetées sans effort dans les intervalles de la passion, entre le souvenir et le désir.