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1989. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Je vous dirai même qu’il y a, non pas de la gêne mais un peu d’effort, que l’on sent, à faire, en effet, quelque chose de tout à fait en dehors de ce que l’on fait à cette époque.

1990. (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes

Une syllabe se prononce d’autant plus aisément ou plus difficilement à la suite d’une autre, que l’organe doit conserver plus ou moins la disposition qu’il a dû prendre pour prononcer la première : sur quoi il faut remarquer, que deux consonnes de suite forment chacune une syllabe, parce qu’il y a toujours nécessairement un e muet entre deux ; et comme cet e muet passe fort vite et ne se prononce presque pas, l’organe est obligé de faire d’autant plus d’effort pour marquer la double consonne.

1991. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre x »

Le jeune Alfred-Eugène Cazalis, fils de pasteur, étudiant à la Faculté de théologie de Montauban, soldat au iie d’infanterie, qui va mourir à dix-neuf ans pour la France écrit à ses parents :‌ De plus en plus, en face de ceux qui ont lutté et qui sont morts, en présence de l’effort immense qui a été tenté, je pense à la France qui vient, à la France divine qui doit être.

1992. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »

Ce n’est pas, comme dans l’arrière-saison du culte et de la poésie mythologique, comme dans les hymnes officiels de Callimaque et les extases savantes de Proclus, un effort de travail ou d’abstraction rêveuse.

1993. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

Et cependant, sur la mer, la nef garnie de rames, poussée par nos bras, s’élance rivale des Néréides aux cent pieds. » C’est, comme dans Eschyle, l’apothéose d’Athènes, mais une autre apothéose ; non plus celle de sa grandeur naissante et de ses premiers efforts contre les barbares, mais celle de ses arts et de son génie florissant par la paix.

1994. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

L’humoriste non seulement pratiquera le détachement, ce qui déjà a été dit, mais se sentira détaché de lui-même, comme sans effort et comme malgré lui, par le seul fait qu’il pense juste : « Le premier service que rende un humour philosophique de ce genre, c’est de fournir à l’homme des moyens plus complets de se corriger par le rire. […] On voit que ce n’est point par point d’honneur que Bérénice se sacrifie, ou par cet effort gratuit de la volonté voulant se satisfaire elle-même et se prouver à quel point elle existe (je crois que M.  […] Jamais tailleur adroit, quelques efforts qu’il fît, Avec un quart de drap n’a pu faire un habit, Et jamais pâtissier, quelque soin qu’il y mette, Ne fait d’un sou de pâte une énorme galette. […] C’est même la pièce de George Sand par excellence, celle où, non seulement elle n’imite personne, mais où elle ne s’imite pas elle-même et ne cherche pas à faire passer un de ses romans par le trou du souffleur, exercice toujours pénible et dont l’effort est sensible au spectateur. […] Il y allait un peu, dans sa jeunesse, pendant la période du « charme », pour faire des efforts violents à dessein d’admirer les drames d’Hugo.

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