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1417. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre premier. De la louange et de l’amour de la gloire. »

En mécanique, on préfère les machines qui produisent les plus grands effets par les plus petits moyens.

1418. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Adieu ; dans ma prochaine lettre, nous rirons, malgré nos maux, de l’indignation que témoignent les stathouders et les princes de la Révolution française, qu’ils appellent l’effet de la perversité inhérente à l’homme. […] Votre conseil a produit un très-bon effet, et ma lettre a été fort bien reçue. […] Vous demandez ce que j’ai produit d’effet à la cour : je m’y suis fait quatre ennemis, entre autres deux A. […] Je crois bien qu’à deux cents lieues d’ici l’argument que je suis à Brunswick fait un effet superbe contre mon prétendu jacobinisme. […] Marmontel répondit : « Pour vous répondre, madame, il a fallu attendre et observer l’effet « de la seconde partie des Confessions.

1419. (1886) Le roman russe pp. -351

Notre génie est impatient de toute lenteur, amoureux d’effets brillants et rapides. L’art qui se pique d’imiter la nature a besoin comme elle de préparations lentes pour des effets rares et intenses. […] Petchorine oublie que même au Caucase, surtout au Caucase, le pessimisme n’est pas d’un effet nouveau. […] Les prosopopées magnifiques et les phrases à effet ne fascinent plus personne, on n’en veut pas entendre parler. […] L’effet du livre fut considérable ; il avait par surcroît le mérite de révéler un coin de Russie inconnu.

1420. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

Elle se réveilla avec du soleil dans les yeux, ce qui d’abord lui fit l’effet de la continuation du songe. […] Horace en était, Goethe en était, La Fontaine peut-être ; magnifiques égoïstes de l’infini, spectateurs tranquilles de la douleur, qui ne voient pas Néron s’il fait beau, auxquels le soleil cache le bûcher, qui regarderaient guillotiner en y cherchant un effet de lumière, qui n’entendent ni le cri, ni le sanglot, ni le râle, ni le tocsin, pour qui tout est bien, puisqu’il y a le mois de mai ; qui, tant qu’il y aura des nuages de pourpre et d’or au-dessus de leur tête, se déclarent contents, et qui sont déterminés à être heureux jusqu’à épuisement du rayonnement des astres et du chant des oiseaux. […] Les cygnes, voyant l’ennemi, se hâtèrent et en se hâtant firent un effet de poitrail utile au petit pêcheur ; l’eau devant les cygnes reflua, et l’une de ces molles ondulations concentriques poussa doucement la brioche vers la baguette de l’enfant.

1421. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

Lui qui, lors des premières éditions de cette biographie, les accueillit d’une façon si amicale, si chaleureuse, et fit l’éloge répété du soin, de la fidélité, de la discrétion de formes de l’ouvrage, exprime encore à l’auteur la plus grande satisfaction, lorsqu’il apprit, au commencement de 1859, qu’une nouvelle édition, la troisième, était sous presse ; il nous fournit de nouvelles notices sur Bonpland, nous exprima le vœu sincère que cette nouvelle édition fût adoptée dans les États Argentins comme un souvenir de Bonpland, et s’adressa, pour nous recommander à cet effet, à ses amis qui résidaient et gouvernaient dans le pays. […] Je ne l’ai jamais rencontré dans mes recherches ; Dieu est une hypothèse dont je n’ai jamais eu besoin dans mes calculs. » Aucun homme, qui a reçu ce résumé de nos sens qu’on nomme logique, ne peut se contenter de cette négation : quant à moi, dans les effets, c’est la cause seule que je cherche ; une pensée de Socrate, une idée d’Aristote, une conception de Descartes, m’importent plus que ces milliers de faits sans conclusion de vos Cosmos sans âme et sans Dieu. […] C’est ainsi que le naturaliste avide d’instruction est conduit d’une sphère de phénomènes à une autre sphère qui en limite les effets.

1422. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

De là sa correspondance avec Leibniz, et des négociations entamées de 1692 à 1694, reprises de 1699 à 1701, qui n’eurent d’autre effet que de mettre à nu l’irréductible incompatibilité de la tradition catholique et du rationalisme protestant. […] La morale de Bourdaloue est très précise, très particulière, non pas seulement dans les préceptes, mais dans les observations aussi et les analyses : il présente au pêcheur toutes les nuances, toutes les formes, il lui donne toutes les sources et causes, tous les effets et dépendances de son péché : il ne lui laisse rien ignorer de ce qu’il est, afin de faire éclater devant sa conscience combien il est éloigné d’être ce qu’il doit être. […] Il ne s’agit pour le prédicateur que de marquer des formes d’âmes et de tracer les effets mécaniques des forces morales.

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