Combien serait préférable une philosophie plus modeste, qui irait tout droit à l’objet sans s’inquiéter des principes dont il paraît dépendre ! […] Je crois que tous les êtres vivants, plantes et animaux, la possèdent en droit ; mais beaucoup d’entre eux y renoncent en fait, — bien des animaux d’abord, surtout parmi ceux qui vivent en parasites sur d’autres organismes et qui n’ont pas besoin de se déplacer pour trouver leur nourriture, puis la plupart des végétaux : ceux-ci ne sont-ils pas, comme on l’a dit, parasites de la terre ? […] Et c’est pourquoi, en droit sinon en fait, la conscience est coextensive à la vie. […] Mais il faudrait entrer dans de tels détails sur la vie psychologique, sur la relation psychophysiologique, sur l’idéal moral et sur le progrès social, que nous ferons aussi bien d’aller tout droit à la conclusion. […] Si l’individu s’y oublie lui-même, la société oublie aussi sa destination ; l’un et l’autre, en état de somnambulisme, font et refont indéfiniment le tour du même cercle, au lieu de marcher, droit en avant, à une efficacité sociale plus grande et à une liberté individuelle plus complète.
Son père s’opposait à ce qu’il fît son droit. […] Le sujet de cet autre concours était plutôt philosophique et de droit civil, l’autorité des parents sur les enfants. […] Daunou, et dont Fléchier était la grande gloire, soit dans le souvenir de la tolérance de Fléchier envers les protestants, au moment où ceux-ci recouvraient leurs droits civils. […] Les petites notes non signées, rejetées à la fin du journal, ont droit à une Mention ; elles contiennent, sous leur enveloppe purement bibliographique, bien de piquantes malices résultant du seul fait de citations bien prises. […] A ton amour, Fléchier, notre siècle a des droits.
Cette remarquable vérité étant donnée, quels sont ses devoirs et ses droits ? […] Elles n’y ont aucun droit, et leur métier n’est pas d’en avoir. […] pourrait-elle dire à son très faible amant, vous m’accusez à tort de cruauté et de froideur ; moi, je vous accuse à meilleur droit de manquer d’esprit et de vertu. […] Vous les détenez illégalement puisque je suis majeur et que j’ai droit à ma fortune. […] Aucun d’eux n’aborde d’emblée la nature humaine générale, n’entre droit dans l’âme humaine, et ne cherche à peindre un tableau qui en fasse apparaître une large image.
« Il ne s’étonna point, et marcha droit à l’homme. […] « Puis il se demanda : « S’il était le seul qui avait eu tort dans sa fatale histoire ; si d’abord ce n’était pas une chose grave qu’il eût, lui travailleur, manqué de travail, lui laborieux, manqué de pain ; si, ensuite, la faute commise et avouée, le châtiment n’avait pas été féroce et outré ; s’il n’y avait pas plus d’abus de la part de la loi dans la peine qu’il n’y avait eu d’abus de la part du coupable dans sa faute ; s’il n’y avait pas excès de poids dans un des plateaux de la balance, celui où est l’expiation ; si la surcharge de la peine n’était point l’effacement du délit, et n’arrivait pas à ce résultat de retourner la situation, de remplacer la faute du délinquant par la faute de la répression, de faire du coupable la victime et du débiteur le créancier, et de mettre définitivement le droit du côté de celui-là même qui l’avait violé ; si cette peine, compliquée des aggravations successives pour les tentatives d’évasion, ne finissait pas par être une sorte d’attentat du plus fort sur le plus faible, un crime de la société sur l’individu, un crime qui recommençait tous les jours, un crime qui durait dix-neuf ans. « Il se demanda si la société humaine pouvait avoir le droit de faire également subir à ses membres, dans un cas son imprévoyance déraisonnable, et dans l’autre cas sa prévoyance impitoyable ; et de saisir à jamais un pauvre homme entre un défaut et un excès, défaut de travail, excès de châtiment ; « S’il n’était pas exorbitant que la société traitât ainsi précisément ses membres les plus mal dotés dans la répartition des biens que fait le hasard, et par conséquent les plus dignes de ménagements. […] XIV Ai-je besoin de noter le sophisme au milieu de ce pêle-mêle éblouissant de vérités et d’erreurs, où l’homme coupable se croit le droit de conclure à la condamnation de cette pauvre société, et le droit de haïr l’homme social parce qu’il ne se sent pas capable d’être assez libre si la société ne lui fait pas place pour le droit qu’il rêve et pour l’indépendance qu’il convoite ? […] Un personnage tout à fait fantastique, un agent de la police, nommé Javert, homme droit comme l’éclair dans son but, serpentant comme lui dans ses moyens, ferme dans son devoir comme la conscience, ancien garde-chiourme, chasseur de bêtes fauves pour en défendre la société, a cru reconnaître dans Valjean, qu’on lui a signalé, un ancien forçat de sa connaissance à Toulon ; il le dénonce à Paris, à l’autorité protectrice des honnêtes gens.
que ce soit le fonctionnarisme, le petit commerce, les âpres débuts de la médecine ou du droit ? […] Et le jeune homme qui veut être écrivain quitte l’École polytechnique ou l’École centrale, la médecine ou le droit. […] Car on avait découvert les lois du théâtre et on ne reconnaissait à personne le droit de s’en écarter. […] Paul Hervieu, qui sortait de l’École de droit, écrivait dans le Gaulois des articles d’une acuité singulière et dont quelques-uns semblent observés d’hier. […] On lui a tellement répété qu’elle était la source du droit et de la justice et que ses décisions étaient sans appel !
Au surplus, vous dites qu’il nous faut aujourd’hui « un genre clair, vif, simple, allant droit au but ». […] Mais cette verve et ce feu sont du poison, comme dit Paul-Louis Courier, et ce poison le conduit droit à Sainte-Pélagie. […] Villemain, qui préside l’Académie ce jour-là, remporte le prix d’adresse, et elle se laisse enlever, sans mot dire, le droit de conférer ce prix. […] Tout opéra nouveau, quelque mauvais qu’il soit, se donne trois fois, c’est le droit du maestro, vous dit-on. […] Comment faire oublier à nos élèves en Droit ce code de la littérature ?