La forme du drame cornélien Le principe fondamental du théâtre de Corneille, c’est la vérité, la ressemblance avec la vie. […] Il a pensé aux sujets privés et bourgeois, à ce que nous appelons le drame : il en a donné la formule ; il ne l’a pas appliquée lui-même. […] Ce goût lui était commun avec sa génération, génération de patriotes, témoins curieux et volontiers acteurs du drame politique : les Lettres de Chapelain, le Ministre d’État de Silhon, jusqu’aux dissertations de l’indifférent Balzac, mais surtout les Mémoires de Retz nous l’ont comprendre de quel état d’esprit est venue et à quel état d’esprit s’adressait la tragédie cornélienne ; elle est politique, non historique. […] Cette vérité, si simple, si peu accidentée, toute dans l’analyse fine des caractères et l’exacte répartition des forces, est une vérité de roman, non de drame. […] Mais la pièce dont l’ajustement fait le plus honneur au génie de Corneille, c’est Horace : pour tirer parti de la belle et ingrate matière qui lui fournissait Tite-Live, il a fallu que par un coup de génie il fit du meurtre, du crime, le point culminant du drame, que toute l’action y tendit, s’y adaptât, et tous les caractères.
Binault sur la Décadence du drame romantique à propos des Burgraves, et sur le nouveau classicisme de la Lucrèce. […] Le drame moderne, ce géant superbe et insolent, ce Goliath, est tombé net à plat sous le coup de fronde d’un enfant.
On eût cru commettre une sorte de profanation en appliquant, à des drames qu’on jugeait informes et grossiers, les mots de génie et de gloire. […] Ce n’est là que la matière du drame ; ce n’est pas là que Shakespeare en cherchera la vie. […] L’homme seul est le sujet du drame ; l’homme seul en est le théâtre. […] Cette illusion morale que veut le drame, l’acteur seul est chargé de la produire. […] Le personnage qui fait marcher le drame est aussi celui sur qui se porte l’agitation morale du spectateur.
On discutait sur les divers titres qu’avait dû porter le drame. […] Il a fait des charpentes de drame aussi enchevêtrées que les forêts des cathédrales. […] Le drame venait de la prendre au mélodrame ; la poésie au patois du boulevard. […] Et les deux partis avaient raison : le drame lui doit autant que la tragédie. […] C’était là de la vraie terreur, de la vraie passion, du vrai drame.
Comprendre que les opéras de Wagner sont des drames, c’est bien, mais ce n’est pas assez : il faut comprendre quels religieux drames ils sont, et, à cette fin, il faut les entendre, comme il a voulu qu’on les entendit : il faut être son public, dans son théâtre. […] Moi, je suis patenté pour le DRAME LYRIQUE ! […] La remarque de Dujardin rappelle le lecteur d’aujourd’hui à la réalité d’alors : « attendons qu’un des drames wagnériens ait été représenté ». […] Le cinquième serait d’atteindre à la dimension religieuse des drames wagnériens, à l’église wagnérienne. […] En raison de l’impossibilité d’entendre ou de voir les drames wagnériens représentés en France, on vit apparaître des soirées wagnériennes durant lesquelles on présentait des transcriptions de toutes sortes pour piano ou petits orchestres.
Il y a un accent bien personnel de pessimisme énergique dans la poésie bouddhique de Jean Lahor967 ; et l’on trouve un exquis mélange de philosophie et d’émotion, un fin sentiment des antiquités et des religions, dans les drames que M. […] L’influence de son christianisme démocratique et philanthropique a été très grande chez nous, je veux dire dans notre littérature : au comte Tolstoï doit surtout se rapporter l’esprit nouveau, plus largement philosophique et plus profondément humain, que je signale plus bas dans nos romans et même sur notre théâtre. — Anna Karenine, 2 vol. in-18, 1871, tr. 1885 ; la Guerre et la Paix, 3 vol. in-8, 1872, trad. 1880 et 1885 ; Ma religion, 1885 ; les Cosaques, souvenirs de Sébastopol, 1887, 4 vol. ; la Puissance des ténèbres, drame, in-18, 1887 ; la Sonate à Kreutzer, 1 vol. in-18, 1890 ; Souvenirs, Hachette, in-12, 1887, etc. — A consulter : M. de Vogué, le Roman russe. […] Bjœrnstierne Bjœrnson : les Voies de Dieu, roman ; Une Faillite, drame. […] Maeterlinck, autre Belge, poète en prose, poète du mystère et des réalités supra-sensibles, prosateur subtil, tourmenté et naïvement prétentieux : la Princesse Maleine, les Aveugles, Pelléas et Mélisendre, Trois petits drames pour marionnettes. — Après eux on peut nommer M.