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1023. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

Elles sont souvent des caractères qu’y grave la divine Miséricorde, pour faire lire aux personnes qui ont trop aimé leur teint que c’est une fleur sujette à se flétrir devant que d’être épanouie, et qui, par conséquent, ne mérite pas qu’on la mette au rang des choses que l’on peut aimer. » Le courtois évêque ne s’étend si complaisamment sur ces traces miséricordieuses au visage, que parce qu’il est sûr par Mlle Paulet qu’il n’y en a point. […] Supplément au Nécrologe de Port-Royal, in-4°, pag. 137 et suiv. — On peut remarquer dans cet Examen de la duchesse de Longueville, et en général dans toutes ses lettres manuscrites dont j’ai vu une quantité, un style suranné, et bien moins élégant qu’on ne l’attendrait ; beaucoup moins vif et précis, par exemple, que celui des divines lettres et réflexions de Mme de La Vallière, publiées en un volume par Mme de Genlis.

1024. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

L’auteur a senti que les religions bien entendues sont, comme étant à la fois divines dans leur objet, humaines dans leurs ministres, pleines de controverses, d’incrédulités et de crédulités populaires dans leurs dogmes, mais qu’en masse les religions sont des vases célestes transmis de générations en générations aux peuples, et dans lesquels les philosophes de tous les âges ont versé tour à tour, en les clarifiant, la plus pure morale, les plus saintes règles de vie, les plus admirables pratiques de charité et de fraternité qui aient honoré les siècles ; en sorte que, sans disputer sur leur nature révélée par la raison, lumière de Dieu, ou par Dieu lui-même, quand une religion se brise, toute la morale se répand, et le peuple risque de mourir de soif. Il faut donc que les hommes bien intentionnés, comme l’auteur de ce livre, touchent avec une extrême prudence et un extrême respect à ces vases divins qui contiennent l’âme du peuple, même quand ils aspirent évidemment, comme lui, à verser le plus de raison possible dans les institutions religieuses et dans ces saintes croyances des nations.

1025. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Ce sera plus tard l’attrait de l’Andromaque de Racine, le premier épanouissement de ce divin génie. […] Ne cherchez pas une autre cause de l’incertitude et des obscurités soudaines de la langue de Corneille, après cette lumière, cette force, cette netteté, ce feu divin des belles scènes.

1026. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre III »

Certes, elle a droit à tous les respects, cette humble déesse qui règne sur la majorité des hommes ; elle est sacrée, elle est touchante ; il y a quelque chose de divin dans son malheur. […] Mais cette ode que je rêve, le grand Gœthe l’a réalisée dans la scène éblouissante du second Faust, où Plutus, le dieu de la richesse, apparaît, non plus aveugle et difforme, comme dans les caricatures de Lucien et d’Aristophane, mais calme, grandiose, vraiment divin, couché sur les tapis d’un char triomphal, et caressant sa barbe asiatique d’une main chargée de bagues. « Sa dignité ne peut se décrire, mais son visage, frais et rond comme la lune pleine, ses joues en fleur qui s’épanouissent sous l’appareil du turban, une riche aisance dans les plis de sa robe !

1027. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

III Part du sujet et apport de la conscience Si nous ne pouvons saisir en nous la pensée absolument pure et séparée de tout organe qui, pour Platon même et Aristote, était plutôt divine qu’humaine, ce n’est pas à dire que Inintelligence puisse s’expliquer tout entière par un mécanisme passif, comme le croient les sensualistes de nos jours. […] Il n’est pas besoin d’y faire descendre d’en haut la vérité comme une lumière divine ; son être et sa vérité immanente, c’est d’être perçu : esse est percipi disait Berkeley.

1028. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

L’homme était devenu, au contraire, l’œuvre divine destinée à un voyage délicieux sur la terre. […] Puis, un beau jour, il sera dans un accès de colère populaire irraisonné et absurde, arrosé de pétrole et ars, Chaque semaine, l’Amérique offre ainsi quelques victimes à peau noire en holocauste à la divine civilisation.

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