M. de Rivery a fait des Discours, des Dissertations, des Mélanges littéraires, des Fables, des Contes en vers, & une Comédie à tiroir, intitulée Momus Philosophe, qui n'a jamais été jouée.
Ces qualités ont vraisemblablement procuré aux Sermons de Saurin l'honneur de figurer assez souvent dans les Chaires Catholiques : bien de nos Orateurs ont cru ne pouvoir mieux faire, que d'en débiter des lambeaux & quelquefois des Discours entiers.
C'est dommage que ces Discours ne soient pas tous égaux ; il y a une si grande différence entre eux, qu'on auroit peine à croire qu'ils soient de la même main, si la touche de l'Auteur ne s'y faisoit sentir par intervalles.
Quelques-uns des nôtres en ont, sans doute, jugé de même ; car il est facile de reconnoître dans leurs Discours plusieurs morceaux de cet Auteur.
Si ses Sermons n’abondent pas en raisonnemens & en solidité, ils sont du moins bien supérieurs aux Discours légers de la plupart de nos Orateurs modernes, & n’ont point du tout l’air d’être plutôt l’Ouvrage d’un Moine Portugais que d’un Evêque François, comme l’a dit encore, avec son élégance ordinaire, le Gazetier Ecclésiastique.
L’impression, écueil ordinaire des Orateurs, n’a point nui à la réputation de ses Discours, que sa maniere de les débiter gâtoit un peu.