Mais jusqu’en 1533, l’humaniste domine en lui : élève d’Alciat et de Wolmar, juriste, latiniste, helléniste, commentateur de Sénèque, il ne révèle sa vocation que par l’hérétique discours qu’il lit pour Nicolas Gop, recteur de l’Université parisienne, et qui les mit tous les deux en péril. […] Par cette méthode, Calvin inaugure la controverse et l’apologétique modernes : et ainsi il y, a quelque chose de lui dans les Pensées et dans le Discours sur l’Histoire Universelle et dans la Politique tirée de l’Histoire sainte. […] Après le discours de Nicolas Cop, obligé de fuir de Paris, il se réfugia, dit-on, à Angoulême.
Il appréhendait que « ces discours qui avaient charmé dans sa bouche n’eussent pas le même succès quand ils seraient sur le papier. » Legendre, qui avait eu l’idée de les rédiger, est forcé de convenir que le prélat avait raison : « J’ai de lui des sermons qui avaient charmé quand il les avait prononcés et qui réellement ne m’ont paru, en les lisant, que des pièces assez ordinaires. » Les fameuses Conférences restèrent donc à l’état de pure renommée et de souvenir ; si glorieuses qu’elles fussent pour le prélat, elles avaient cessé du jour où il avait pensé que l’effet était produit et son nom remis suffisamment en honneur. […] … Ce sont des réflexions que notre sujet nous présente… réflexions salutaires quand nous savons nous les appliquer, mais téméraires quand nous les portons hors de nous-mêmes ; car alors nous jugeons ce que nous ne connaissons pas, au lieu que nous devrions être uniquement attentifs à juger ce que nous connaissons… Ce sont ces vagues et inutiles discours que Job reprochait à ceux qui voulaient raisonner sur le malheur de son sort. […] leur dit-il, vous ne vous étudiez dans vos discours qu’à trouver des moyens d’accuser les autres, et vous vous jetez sur un homme accablé… Contentez-vous de voir l’état où je suis réduit, et mettez le doigt sur votre bouche. […] » Dans ce passage, et dans tout le discours, on sent l’orateur qui a à marcher sur des charbons ardents : ce dont il faut le louer, c’est d’y avoir marché d’un pas si ferme. […] Feuillet lui répondit qu’il n’en savait rien, mais que depuis peu il avait dit sur ce sujet à Monsieur (et l’on sait de quelle nature étaient les mœurs de ce prince) qu’il n’avait point besoin de confesseur en menant la vie qu’il mène à la Cour, et qu’il lui conseillait d’épargner les 6,000 livres qu’il donne à son confesseur qui ne sert qu’à le tromper, et qu’il valait bien mieux pour lui de les donner aux pauvres, afin de fléchir pour leurs prières la miséricorde de Dieu sur sa personne : après quoi, si Jésus-Christ lui donnait quelque sentiment de pénitence pour se convertir, il choisirait lui-même un homme de bien pour régler ses mœurs et la conduite de sa vie. — Ce discours, que la plupart des gens prendraient pour quelque chose de bien grave et de bien sérieux, parut à M. de Paris si agréable et si divertissant qu’il fut plus d’un bon demi-quart d’heure à en rire de tout son cœur. » 54.
Peu importe que Descartes soit ou non un habile écrivain (il l’est cependant, et la première partie du Discours de la méthode est un chef-d’œuvre d’esprit, de naïveté, de grandeur) ; là n’est pas la question. […] Maintenant, lorsque Boileau, dans un ouvrage spécial et presque technique, nous donne en termes un peu froids des recettes pour faire des chefs-d’œuvre, lorsqu’il imite Descartes et fait en quelque sorte le Discours sur la méthode de la poésie, je crains qu’il n’ait donné au didactique plus que la poésie n’en peut supporter, et qu’il n’ait cru à la vertu des règles plus qu’elles ne le méritent. […] s’écriera-t-on, Bossuet, l’auteur du Discours sur l’Histoire universelle, ne savait pas l’histoire ! […] Enfin dans ce magnifique Discours sur l’Histoire universelle, fait à l’usage d’un prince moderne et d’un prince français, il ne manque que deux petites choses : l’histoire moderne et l’histoire de France. […] « Le bon sens (dit Descaries dans la première phrase du Discours de la méthode) est la chose du monde la mieux partagée. »
Un abregé est un discours dans lequel on réduit en moins de paroles, la substance de ce qui est dit ailleurs plus au long & plus en détail. […] les syllabes qui précedent nos e muets ne sont-elles pas soûtenues & élevées comme elles le sont dans le discours ordinaire ? […] * Ou s’il arrive qu’un discours commence par un or ou un donc, ce discours est censé la suite d’un autre qui s’est tenu intérieurement, & que l’Orateur ou l’Ecrivain a sous-entendu, pour donner plus de véhémence à son début. […] Discours concis. […] Les à lineâ bien placés contribuent à la netteté du discours.
Rousseau choisit le paradoxe qui fait le succès de son discours. […] Le Discours sur l’inégalité, qui vint après, fit plus d’effet encore. […] De là sort tout le discours qui répond à la question de l’Académie de Dijon. […] Éditions : Discours couronné par l’Académie de Dijon, Paris, in-4, 1750 : Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité, Amsterdam, in-8, 1755, in-8 ; Lettre à M. d’Alembert sur l’art. […] On voit s’amorcer aussi la doctrine de l’Emile sur le Discours de l’inégalité, éd.
Parny ne put lire son discours lui-même, à cause de la faiblesse de sa voix et même d’une certaine difficulté de prononciation187 : ce fut Regnault de Saint-Jean-d’Angély qui lui prêta son organe sonore. Le discours de Parny, très-convenable, indique le pli définitif de son esprit, une fois la première fleur envolée : quelque chose de juste, de bien dit, mais d’un peu sec. […] Quant à Garat, son discours dura trois quarts d’heure, ce qui semblait alors très-long pour un discours d’académie ; il parla de beaucoup de choses, et, lorsqu’il en vint à prononcer le mot de Guerre des Dieux, l’auditoire, qui l’attendait là et qui commençait à se décourager, redoubla de silence ; ce fut en vain : l’orateur sophiste échappa à la difficulté par un vrai tour de passe-passe assez comparable à celui par lequel il avait traversé toute la révolution, en n’étant ni pour les Girondins ni pour les Jacobins, mais entre tous. […] Vinet, Discours sur la Littérature française, tome III de sa Chrestomathie (1841). […] Ce n’était une difficulté que relativement au discours public ; Parny avait la bouche fine et mince, le contraire de l’ore rotundo.