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494. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 317-322

Le talent particulier qu’il a eu de mettre à la portée de tout le monde les matieres les plus abstraites, de revêtir de la clarté & des agrémens du style les sujets les plus ingrats ; de répandre dans ses Ouvrages les connoissances les plus étendues sans affectation, avec ordre & dans la plus grande précision ; de dominer, par l’aisance de son esprit, tout ce qui se présentoit sous sa plume, dans les genres les plus opposés & les plus difficiles ; lui assure la gloire d’une intelligence prompte, fine, profonde, & celle du mérite rare d’avoir su communiquer aux autres, sans effort, ce qui paroissoit, avant lui, au dessus de la pénétration du commun des Lecteurs.

495. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la comédie chez les Anciens. » pp. 25-29

La seconde espèce est la comédie de caractère : c’est celle qui est la plus utile aux mœurs et la plus difficile.

496. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre IV. Si les divinités du paganisme ont poétiquement la supériorité sur les divinités chrétiennes. »

Quant aux actions des intelligences chrétiennes, il ne nous sera pas difficile de prouver bientôt qu’elles sont plus vastes et plus fortes que celles des dieux mythologiques.

497. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Hallé  » pp. 127-130

Il n’était pourtant trop difficile d’imaginer qu’au milieu de la péroraison, l’orateur eût été transporté, et que son auditoire eût partagé sa passion.

498. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Vien » pp. 202-205

Il est si difficile de produire une chose même médiocre ; il est si facile de sentir la médiocrité.

499. (1813) Réflexions sur le suicide

Vous respectez les droits de cette Nation, Monseigneur, par penchant et par conscience, et l’on Vous a vu, dans plusieurs circonstances difficiles, aussi fier des barrières constitutionnelles, que d’autres en seraient impatients. […] L’opinion exerce sur la plupart des individus une action poignante dont il est très difficile de diminuer la force : ce mot : — je suis déshonoré — trouble entièrement l’esprit de l’homme social, et l’on ne peut s’empêcher de plaindre celui qui succombe sous le poids de ce malheur, car probablement il ne l’avait pas mérité, puisqu’il le ressent avec tant d’amertume. […] Marc-Aurèle dit qu’il n’y a pas plus de mal à sortir de la vie que d’une chambre lorsqu’il y fume  : certes s’il en était ainsi les Suicides devraient être bien plus fréquents encore qu’ils ne le sont, car il est difficile, quand l’illusion de la jeunesse est passée, de réfléchir sur le cours des choses et d’aimer constamment l’existence. […] On s’accoutume à se juger soi-même, comme si l’on était un autre : à placer sa conscience en tiers entre ses intérêts personnels et ceux de ses adversaires : on se calme sur son propre sort, certain qu’on ne peut le diriger : on se calme aussi sur son amour-propre, certain que ce n’est pas nous-mêmes, mais le Public qui nous fera notre part : on se calme enfin sur ce qu’il est le plus difficile de supporter, les torts de ses amis, soit en reconnaissant nos propres imperfections, soit en confiant à la tombe de l’être qui nous a le plus aimé, nos pensées les plus intimes : soit enfin en reportant vers le Ciel la sensibilité qu’il nous a donnée. […] Il prétendait que les hommes ne devaient avoir que le plaisir pour objet dans ce monde ; mais comme il est très difficile de s’en assurer les jouissances, il conseillait la mort à ceux qui ne pouvaient les obtenir.

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