Vous vous répondrez : C’est celui qui, après avoir donné par une éducation universelle, philosophique, historique et morale, à l’homme les moyens de penser par lui-même, respecte ensuite dans cet homme la liberté de se choisir le culte qui lui paraîtra le plus conforme à sa raison individuelle ; c’est le gouvernement qui laissera libre l’exercice des différents cultes dans l’État, sauf les cultes qui attenteraient à l’État lui-même dans sa sûreté politique, dans sa police ou dans ses mœurs. […] Il les interrogeait ensuite sur la nature et les propriétés du terrain dont ils étaient possesseurs, sur la qualité et la quantité des productions qu’ils en retiraient annuellement ; il leur demandait si, en donnant à leurs champs une culture plus soignée, ils ne les rendraient pas d’un plus grand et d’un meilleur rapport ; s’ils n’en recueilleraient pas avec plus de facilité et plus abondamment des récoltes d’un genre différent de celui qu’ils avaient coutume d’en exiger, et autres choses semblables sur lesquelles, après avoir reçu les éclaircissements dont il avait besoin, il intimait ses ordres. […] Les relations entre les hommes de différents âges et de différentes dignités dans la société constituée ne furent pas pour Confucius l’objet de préceptes moins attentifs et moins humains. […] Dieu, les génies, les ancêtres ne doivent pas être honorés d’une même façon ; il en est ainsi par rapport aux hommes avec qui l’on vit ; on ne doit pas rendre les mêmes honneurs aux citoyens investis de différentes dignités. […] » XXXIII Les lois civiles qu’il promulgue et qu’il explique pendant son ministère au roi se résument : En propriété assurée et héréditaire ; Interdiction de rapports entre les sexes hors du mariage ; Union légalisée, sanctifiée et parfaite entre les deux époux ; Respect réciproque entre les citoyens des différentes conditions ou fonctions publiques ; Enfin, respect de soi-même fondé sur ce principe également logique et admirable : « Si haut qu’un homme soit placé, il doit respecter les autres, il doit se respecter soi-même.
Les mousses s’y entrelacent curieusement à des racines fibreuses ainsi qu’à du poil de différents animaux. […] « On trouve ces nids en différents endroits : très souvent dans un enfoncement, sous le rebord de quelque rive ; parfois dans une crevasse parmi des pierres, dans le trou d’un mur ou d’un vieux tronc, sous le toit de chaume d’un cottage ou d’un hangar, sur le faîte d’une grange, sur une branche d’arbre, soit qu’elle s’étende au long d’une muraille, ou croisse seule et sans appui ; enfin, parmi le lierre, les chèvrefeuilles, la clématite et autres plantes grimpantes. […] Je prêtais l’oreille aux chants des différents oiseaux ; enfin, j’eus la satisfaction de distinguer le cri du pewee. […] Durant l’hiver, ils se nourrissent, en attendant mieux, de baies de différentes sortes ; très adroits à découvrir les insectes empalés sur les épines par la pie-grièche de la Caroline, ils les dévorent avec avidité. […] Le fugitif eut la chance d’être adjugé à l’intendant de la plantation ; la femme fut achetée par un individu demeurant à environ cent milles de là ; et les enfants se virent dispersés en différents endroits, le long de la rivière.
Trois propositions liées, qui sont des expressions différentes de la même vérité : la société est à la nature ce que le mal est au bien. […] Si elle « sonne » si différente de celle de Voltaire ou de Diderot, c’est uniquement parce que Rousseau vient de l’Église Réformée. […] De là résulte, ensuite, la façon très différente dont Dieu se présente chez Voltaire et chez Rousseau. […] L’inconséquence, c’est de pousser l’individualisme en deux sens aussi différents que le sont la Nouvelle Héloïse et le Contrat. […] Il a noté que la nature changeait avec lui, c’est-à-dire que, restant la même, elle lui apparaissait différente lorsqu’il n’était plus le même : et ainsi il a été un grand docteur de relativité.
En réalité, la musique et la poésie sont deux arts complets, profondément différents, mais ayant quelques caractères communs. Nés tous deux du langage instinctif, ils se sont attachés chacun à l’un des deux ^éléments qui le composaient ; le premier a travaillé sur les cris et les inflexions qui expriment les différents sentiments ; le second sur les sons qui sont devenus des mots exprimant des idées. […] C’est celle qui repose sur une mutuelle reconnaissance de leurs droits et de leurs limites, sur une espèce de contrat où, considérées comme équivalentes, elles s’accordent l’une à l’autre un égal respect en se répartissant des fonctions différentes. […] L’architecture ainsi a peut-être aidé parfois les littérateurs à concevoir leur œuvre comme un ensemble touffu, complexe et ordonné quand même, dont les différentes parties s’agencent en vue d’un effet harmonieux. […] L’influence des deux arts l’un sur l’autre n’a donc pas été nulle, mais il sont trop différents pour qu’elle ait été considérable.
Le procès de ces deux hommes, si différens pour le goût, pour le génie & le caractère, fut porté au tribunal du public. […] Entre deux genres de beauté différente, ce ne sera jamais que le goût particulier qui décidera. […] Mais autant d’écrivains célèbres, autant d’avis différens. […] Au milieu de toutes ces contestations sur l’époque des romans, ainsi appellés parce qu’ils étoient écrits en langue romance, remarquons combien les anciens différent de ceux de nos jours. […] quels portraits des différens états de la vie !
Il a le malheur, pour un chrétien et pour un homme né depuis l’Évangile, de croire à des étages différents d’esprits, à des séparations presque absolues entre le vulgaire ou le commun des hommes pour lequel il n’a que du mépris et du dédain, les esprits moyens et médiocres qui flottent un peu au-dessus sans pouvoir assez s’en détacher, et les sages qui jouissent de la douceur suprême dans un inviolable et inaccessible retranchement. […] Les trois livres dont se compose l’ouvrage roulent : 1° sur l’homme, sa misère, ses faiblesses, ses passions ; sur la vie humaine, ses fluctuations et sa brièveté ; sur les différents états, conditions et genres de vie qui distinguent les hommes ; 2° sur la manière de s’affranchir des erreurs, de l’opinion ou des passions ; 3° enfin, sur les quatre vertus de prudence, justice, force et tempérance. […] Il est ici-bas logé au dernier et pire étage de ce monde, plus éloigné de la voûte céleste, en la cloaque et sentine de l’univers, avec la bourbe et la lie, avec les animaux de la pire condition…, et se fait croire qu’il est le maître commandant à tout, que toutes créatures, même ces grands corps lumineux, incorruptibles, desquels il ne peut savoir la moindre vertu, et est contraint tout transi les admirer, ne branlent que pour lui et son service… Ici Charron combine et resserre deux passages différents ; il écourte Montaigne, mais il ne saurait faire oublier ni supprimer cette admirable interrogation que l’on dirait de Pascal s’adressant des objections à lui-même : Qui lui a persuadé que ce branle admirable de la voûte céleste, la lumière éternelle de ces flambeaux roulant si fièrement sur sa tête, les mouvements épouvantables de cette mer infinie, soient établis et se continuent tant de siècles pour sa commodité et pour son service ?