Et ici, qu’il nous soit permis d’insister ; car nous venons d’indiquer le trait caractéristique, la différence fondamentale qui sépare, à notre avis, l’art moderne de l’art antique, la forme actuelle de la forme morte, ou, pour nous servir de mots plus vagues, mais plus accrédités, la littérature romantique de la littérature classique. […] il est. — Revenons donc, et essayons de faire voir que c’est de la féconde union du type grotesque au type sublime que naît le génie moderne, si complexe, si varié dans ses formes, si inépuisable dans ses créations, et bien opposé en cela à l’uniforme simplicité du génie antique ; montrons que c’est de là qu’il faut partir pour établir la différence radicale et réelle des deux littératures. […] Cette esquisse semblera peut-être morose et peu flattée ; mais n’achève-t-elle pas de marquer la différence qui sépare notre théâtre, lieu d’intrigues et de tumultes, de la solennelle sérénité du théâtre antique ?
Ce fut alors que M. de Rémusat, voyant que j’étais moins bien traité que mes confrères, m’offrit un matin, dans son cabinet, de faire combler par le ministère la différence qu’il y avait entre mes traités et ceux de M. […] Comparons ces deux sommes, et reconnaissons entre elles une différence de 4 500 fr. au bénéfice de M. […] Buloz, qui en sa qualité de correcteur de la Revue de Paris et de la Revue des Deux-Mondes, connaît sans doute la valeur des mots, doit savoir qu’il y a une grande différence entre l’argent qu’on gagne et l’argent qu’on reçoit.
Si, maintenant, nous songeons au contenu de l’intelligence, si nous mesurons la notion comparativement dans un cerveau primitif et dans un cerveau civilisé, nous constatons des différences immenses. […] Appliquée à l’espèce humaine, la mutation rend compte d’une façon très satisfaisante des profondes différences physiques ou intellectuelles qui se manifestent entre un couple et ses produits ou l’un de ses produits. […] Mais la grande différence entre les deux états est que l’un se déroule sans aucun contrôle et que l’autre est sous la surveillance occulte de la raison. […] Je lisais hier dans une revue catholique : « Bien et mal, qu’est-ce que cela peut bien être, s’il n’y a pas de législateur suprême pour nous en dire la différence et donner à la loi le soutien de ses sanctions redoutables ? […] Le chagrin moral et les douleurs d’entrailles déterminent sur notre visage le même faciès, et il y a pourtant là entre les deux causes quelque différence !
Sur les limites du procédé et de l’art ; qu’il est bon que pour chaque homme l’art soit à recommencer ; sur la différence fondamentale de la peinture antique et moderne ; sur le clair-obscur et Rembrandt ; qu’en face de la nature les plus serviles ont été les plus grands, et que c’est bien ici que ceux qui s’abaissent seront élevés ; que la peinture pourtant est un mode, non pas d’imitation, mais d’expression ; il y a là-dessus une suite d’instructifs et délicieux chapitres, où la pensée et le technique se balancent et s’appuient heureusement, où le goût pour la réalité et pour les Flamands ne fait tort en rien au sentiment de l’idéal, où Karel Du Jardin tient tête sans crânerie à Raphaël. […] Différence et concordance gracieuses !
Que l’on suive la classification de mon maître Blumenbach en cinq races (Caucasique, Mongolique, Américaine, Éthiopique et Malaie), ou bien qu’avec Prichard on reconnaisse sept races (Iranienne, Touranienne, Américaine, des Hottentots et Bouschmans, des Nègres, des Papous et des Alfourous), il n’en est pas moins vrai qu’aucune différence radicale et typique, aucun principe de division naturel et rigoureux ne régit de tels groupes. […] « Les langues, créations intellectuelles de l’humanité, et qui tiennent de si près aux premiers développements de l’esprit, ont, par cette empreinte nationale qu’elles portent en elles-mêmes, une haute importance, pour aider à reconnaître la ressemblance ou la différence des races.
Cette différence ne m’échappa pas, tout jeune et tout inexpérimenté que j’étais ; je la fis sentir à mes condisciples et à Vignet lui-même. […] — Vois donc, lui disais-je, quelle différence !