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1554. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

On lui donna le loisir de considérer les dernières beautés du jour, puis la lune étant en son plein, nos voyageurs et le cocher qui les conduisait la voulurent bien pour leur guide. » Ainsi se termine cette histoire de curiosité et d’amour, cette jolie histoire mythologique, par Acante, c’est-à-dire par Racine (et peut-être par La Fontaine) en extase devant un beau coucher de soleil ; puis revenant de Versailles à Paris par des paysages délicieux, sous la douce clarté de la lune. […] Ce vers charmant : On n’en est plus dès le moment qu’on aime, a pour dernier descendant et pour dernier aboutissant le vers, déplorable, hélas !

1555. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre x »

Nous avons trinqué une dernière fois et embrassé des joues salées de larmes. Puis nous sommes partis en traînant nos fusils sur le parquet… C’est comme une image d’Épinal, un de ces moments de poésie et de légende qu’on croirait n’exister que dans les livres…‌ Avant qu’il s’éloigne de chez nous et de cette Lorraine dont il disait « Lorraine si verte avec ses coteaux, ses rivières, ses pâturages et ses forêts, nous y reviendrons en pèlerinage après la guerre », avant qu’il meure, prenons de ce jeune Provençal une dernière image dans la campagne de Bar-le-Duc :‌ Nous étions dans un verger, couchés, attendant des ordres. […] Je viens, à la veille de ce grand jour, qui sera peut-être mon dernier, vous rappeler votre promesse… Rassurez ma mère ; pendant une huitaine de jours, elle va être privée de nouvelles.

1556. (1899) Le roman populaire pp. 77-112

Il dépasse les derniers alignements des toitures ouvrières et s’enfonce entre les jardins, tantôt clos de murs, tantôt bordés de haies mutilées, région des cultures maraîchères. […] La veille de la première représentation de sa dernière œuvre, M.  […] Dégagés des coteries, des modes, des influences de clans, vous serez portés à regarder de plus vastes horizons ; vous sentirez renaître en vous la grande vertu de l’humanité, devenue votre inspiratrice et la marque de votre originalité. » Au commencement de novembre dernier, je me trouvais dans l’oasis de Damas, et le jour déclinait.

1557. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Résumé et conclusion »

Un dernier intervalle reste à franchir : celui qu’il y a de l’hétérogénéité des qualités à l’homogénéité apparente des mouvements dans l’étendue. […] Alors un dernier point resterait à élucider : comment s’opère la contraction, non plus sans doute de mouvements homogènes en qualités distinctes, mais de changements moins hétérogènes en changements plus hétérogènes ? […] 3º Mais si l’on envisage ainsi les rapports de l’étendu à l’inétendu, de la qualité à la quantité, on aura moins de peine à comprendre la troisième et dernière opposition, celle de la liberté à la nécessité.

1558. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — I » pp. 246-260

Le caractère et les ouvrages de ce respectable abbé ont été, dans les derniers temps, l’objet d’études approfondies qui, en l’exagérant un peu, le font très bien connaître, M. de Molinari, au point de vue des économistes, nous l’a présenté par extraits, par citations resserrées et abrégées, seule manière dont l’abbé de Saint-Pierre soit lisible, et il l’a justement rapproché de son futur parent dans l’ordre des esprits, le philosophe utilitaire Bentham. […] Vers cette date de 1686, quand on parlait des réunions du faubourg Saint-Jacques, on pensait généralement à Messieurs de Port-Royal, dont les derniers débris s’y rassemblaient avec mystère ; on était disposé à se les exagérer, soit qu’on les admirât ou qu’on les craignît ; on ne se doutait pas qu’il y avait là, tout près d’eux, quatre ou cinq jeunes gens encore ignorés, à la veille de se produire, animés de l’esprit le moins théologique, et qui feraient faire aux idées et aux sciences bien plus de chemin désormais que tous ces jansénistes dont les coups étaient depuis longtemps portés, qui avaient vidé leur carquois depuis Pascal, et qui finissaient de vider leur sac avec Arnauld.

1559. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite.) »

Étonnée, elle demanda ce que cela signifiait : « Il me dit alors que ce rat avait fait une action criminelle et digne du dernier supplice, selon les lois militaires ; qu’il avait grimpé par-dessus les remparts d’une forteresse de carton qu’il avait sur la table dans ce cabinet, et avait mangé deux sentinelles, faites d’amadou, en faction sur un des bas-tions ; qu’il avait fait juger le criminel par les lois de la guerre ; que son chien couchant avait attrapé le rat, et que tout de suite il avait été pendu comme je le voyais, et qu’il resterait là exposé aux yeux du public pendant trois jours, pour l’exemple. […] Il a réussi d’emblée à la consoler de l’absence et des derniers procédés assez mauvais de Soltikoff.

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