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642. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — I » pp. 146-160

On voit par les lettres du fils que le père était exigeant avec lui, ne se contentait pas aisément et lui demandait de se distinguer, d’avancer toujours. […] Toute l’armée demande le combat à grands cris. […] Son premier mouvement sera non de joie, mais pour décliner l’honneur, le fardeau ; il écrira à son père pour le consulter, pour lui demander s’il doit ou non accepter. « Je ne saurai trop vous répéter, général, écrit-il à Bonaparte lui-même, qu’une division de 9000 hommes est pour moi un fardeau qui m’accable. […] Vous savez que je ne demande que quand j’ai besoin.

643. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Si on ne lit pas tout, presque tout, dans cette quantité de productions qui ont chacune leur qualité, si l’on a manqué le moment où elles passent pour la première fois sous nos yeux, on est en peine ensuite pour rétablir le point de vue ; un mouvement si compliqué, si divers, si fécond, et dans un genre indéfini qui menace de devenir la forme universelle, demande à être suivi jour par jour ; faute de quoi l’on ne sait plus exactement les rapports, les proportions des talents entre eux, la mesure d’originalité ou d’imitation, le degré de mérite des œuvres, ce qu’elles promettent au juste et ce que l’auteur peut tenir. […] Ont-elles pensé seulement à se demander si, en tout ceci, il n’y avait pas oubli toutefois et méconnaissance d’un premier article que je crois avoir lu quelque part, admirablement développé : De la pudeur dans le mariage ? […] Ils iront le lendemain ensemble visiter un malade d’abord, puis chez le curé, au presbytère : le docteur lui-même l’a demandé. […] Sans revenir sur des ouvrages si connus, si bien jugés de tous, et dont chacun demanderait une analyse à part, je prendrai pour sujet de quelques-unes de mes remarques la Petite Comtesse, qui est un récit entre les deux, ni trop court, ni trop long, et qui par là même est plus commode.

644. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

» lui demanda la favorite. — « (Hélas ! […] Je demanderai d’abord si l’on n’abuse pas de ce mot : avoir du caractère, et si cette force, qui a je ne sais quoi d’imposant, réalise beaucoup pour le bonheur du monde. […] On s’est souvent demandé ce qu’aurait été Voltaire à la Révolution, et quelquefois on a tranché cette question bien à la légère. […] Tous ces dits et contredits où l’on perd le fil ont inquiété sir Henry Bulwer, qui a pris le soin de les rapprocher et de les discuter : « Comment concilier, se demande-t-il, la déclaration formelle de Chénier avec les solennelles protestations de M. de Talleyrand à lord Grenville ?

645. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

Son économie lui permet de se conduire avec ses amis selon sa manière de voir en cela, quand les circonstances le demandent ; et ses simples connaissances le trouvent prompt à rendre… » (Ici une lacune.) […] En vain on cherche le vrai, on veut faire le bien, on renonce à d’autres désirs, et on se dévouerait pour lutter contre l’erreur, contre le désordre ; en vain on demande à la nature ce qu’on doit être, ce qu’on doit faire ; en vain on dit : Sagesse, ne te connaîtrai-je point ?  […] « De bonne heure j’ai demandé aux hommes quelle loi il fallait suivre ; quelle félicité on pouvait attendre au milieu d’eux, et à quelle perfection les avaient conduits quarante siècles de travaux : ce qu’ils me répondirent me parut étrange ; ne sachant que penser de tout le mouvement qu’ils se donnent, j’aime mieux livrer mes jours au silence et achever dans une retraite ignorée le songe incompréhensible. […] Il fit observer que nulle part dans son ouvrage on ne trouvait l’empreinte de la passion : « Je n’ai jamais, disait-il, attendu des temps de trouble aucun avantage personnel… Ce livre n’avait pas pour objet d’être orthodoxe, mais on y demande la tolérance en faveur des cultes, comme entre les cultes,… et je n’approuverais pas plus l’exigence, au nom de la philosophie, que l’intolérance sous le prétexte du dogme… En 1798, j’ai été arrêté dans le Jura, parce que je n’avais pu obtenir un passeport.

646. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

Gray, dans son ode du Collège d’Éton, se le demandait ; mademoiselle Bertin se le demandait également : Chère enfant, tu n’as plus ton aile ! […] Sa petite Chloé surtout est charmante ; cette jolie enfant, pendant qu’Homère chante et que tous se taisent, ne peut s’empêcher d’interrompre et d’interroger, de demander si tous ces grands combats sont vrais, si le vieil aveugle les a vus jadis de ses yeux : « Connaissais-tu Priam, Pâris, son frère Hector, Et le fils de Laërte et le sage Nestor ? […] Un jeune homme s’approche et s’informe au vieillard Comment en Méonie on attelait le char ; Tout bas la jeune fille en rougissant demande Ce qui rendait Vénus favorable à l’offrande ; Si l’épouse d’Hector portait de longs manteaux ; Si dans Milet déjà l’on tissait les plus beaux ; Où Briséis posait l’agrafe de son voile, Et si de Pénéloppe il avait vu la toile.

647. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre V. La Fontaine »

Il faut demander à Taine aussi le secret de la perfection artistique des Fables. […] On s’est demandé souvent par quel effort de génie il avait su porter si haut un genre si mince : c’est tout simplement qu’il l’a ajuste à sa taille. […] On se demande parfois où est la poésie lyrique dans le xviie  siècle classique : elle est là, dans ces Fables, qui offrent précisément et la dose et la forme du lyrisme que l’esprit d’alors était capable de goûter. […] Morale d’honnête homme éclairé, indulgent, sensible à l’amitié, qui ne demande aux hommes que d’aller à leur bien modérément sans détruire le bien des autres.

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