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410. (1875) Premiers lundis. Tome III « Armand Carrel. Son duel avec Laborie »

Ni lui, ni aucun de nous ne se serait imaginé que cette faction qui a tant besoin d’oubli et de tolérance, en viendrait à ce degré de hardiesse de vouloir interdire par la menace et le guet-apens la liberté de discussion, ne le pouvant plus faire par la censure.

411. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 56-59

Au reste, si les Gens de Lettres sont plus estimables par l’affection qu’on leur porte dans la Société, que par la considération publique dont ils jouissent ; s’ils sont plus grands par leurs vertus que par leurs talens, par leurs actions que par leurs Ouvrages, il en est peu qui aient su se concilier à un plus haut degré que M.

412. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

Les premiers sont réels, et les idées générales qui leur correspondent, par exemple celles du fer, de l’humidité et de la rouille, étant formées par extraction, s’ajustent à eux par degrés ; ils sont l’objet des sciences expérimentales, et leurs liaisons sont démêlées par voie inductive. […] À mesure que les obstacles approchent du degré où ils seraient nuls, le ralentissement approche du degré où il serait nul. […] Dans ce cas, la suppression totale des obstacles ne ferait que diminuer encore le ralentissement, sans le supprimer tout à fait ; le pendule oscillerait soixante heures et davantage, mais à la fin il s’arrêterait. — Il faut donc prouver que le ralentissement diminue du même pas que la résistance, et qu’à tout degré ôté ou ajouté à la résistance correspond un degré égal ôté ou ajouté au ralentissement. […] On sait par l’expérience directe que la quantité d’eau qui peut rester suspendue dans l’air à l’état de vapeur est limitée pour chaque degré de température, et que ce maximum devient moindre à mesure que la température diminue. […] Les trois que nous avons exposées ont eu leur premier point de départ dans les tables de présence, d’absence et de degrés de Bacon.

413. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Fauriel, et d’autant plus méritoire en lui qu’elle trouvait un fonds de convictions philosophiques et politiques antérieures ; mais, à un si haut degré qu’il la possédât, seule elle ne suffirait pas pour expliquer et caractériser tout ce qu’il y eut de nouveau et d’inventif dans les points de vue auxquels une étude continuelle le porta successivement. […] Il n’a pas ce coup d’État du talent qui dispose d’autorité les choses pour le lecteur et les impose à quelque degré, ou qui du moins les ordonne et les ménage dans un jour approprié à la scène. […] Mais Fauriel trouve que la question était susceptible d’une solution contraire ; il lui semble « que toutes les causes de la Réformation, renforcées et multipliées par quelques excès de plus dans l’exercice de l’autorité papale, et surtout par un degré de plus d’instruction et de lumières, degré que, d’après les données essentielles de la question, nul obstacle ne pouvait empêcher, il lui semble, dit-il, que toutes ces causes, pour avoir agi un peu plus tard, n’en eussent agi que d’une manière plus générale et plus complète. » En un mot, l’esprit humain, irrité du retard, eût très-bien pu, selon lui, sauter à pieds joints sur la Réformation pour arriver d’emblée en pleine philosophie. […] Je fais ressortir à quel degré Manzoni, lié à la France par Fauriel, a été, en Italie, un représentant et un frère de l’école historique française. […] Fauriel, après avoir représenté l’état florissant de l’administration et de la civilisation romaine dans le midi de la Gaule au moment de la ruine commençante, se propose d’étudier les vicissitudes diverses et les degrés successifs de cette décadence à travers les invasions réitérées et le déluge croissant des barbares.

414. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Véron.] » pp. 530-531

Écrivain, il ne l’est à aucun degré ; il n’est, en ce genre, que ridicule : et cette dernière et malheureuse prétention, qui lui a pris sur le tard, gâte toutes tes autres qualités qu’il a réellement.

415. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nodier, Charles (1780-1844) »

Prosper Mérimée Si l’on se rappelle à quel degré Nodier possédait la connaissance grammaticale, ses origines et ses transformations, on déplore amèrement qu’il n’ait pas laissé après lui quelqu’un de ces grands ouvrages dans lesquels la science du passé devient la règle du présent et le guide de l’avenir.

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