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286. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rivoire, André (1872-1930) »

Nous nous sommes aimés des lèvres et des yeux ; J’ai voulu qu’un désir t’accompagne en ta vie.

287. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Valéry, Paul (1871-1945) »

La poésie doit nous exprimer tout entiers : passions, douleurs et joies mêlées, aspirations, désirs, actions, confondus, dans les limites que lui marque le goût, faculté qui préside au choix, l’acte esthétique par excellence… M. 

288. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Cette condescendance empressée d’Alphonse aux désirs du duc de Mantoue dément assez l’odieuse pensée qu’on attribue au duc de Ferrare, d’avoir voulu faire mourir le Tasse dans une éternelle captivité, de peur que ce grand homme ne portât son génie et sa gloire à une autre cour. […] « Comme nos besoins, nos désirs sont bornés ; mes enfants gardent mon troupeau, et je ne dois rien à des mains mercenaires. […] « Il fut un temps où, séduit par les illusions de la jeunesse, je connus d’autres désirs ; je dédaignai la houlette des bergers et je fuis loin des lieux qui m’avaient vu naître : je vécus à Memphis ; je fus admis dans le palais des rois ; quoique intendant des jardins, je vis, je connus la cour et ses injustices. […] « Si, comme le stupide vulgaire, tu étais avide de cet or, de ces pierreries qu’il adore, tu pourrais avec moi satisfaire tes désirs. […] » par laquelle il lui avait dédié la première Jérusalem, ne daigna pas répondre à ses lettres ; Le Tasse insista en vain, en jurant à Alphonse qu’il ne se consolait pas de l’avoir offensé, et qu’il n’avait d’autre désir que de consacrer le reste de ses jours à son service.

289. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Mon père et ma mère s’aimèrent du plus saint amour pendant dix-huit ans, avec le plus grand désir d’avoir des enfants. […] Son plus grand désir était que je pusse devenir un jour un excellent joueur de flûte ; et mon plus grand chagrin était de lui entendre dire que, si je le voulais, je serais dans cet art le premier homme du monde. […] C’est là ce qui me faisait perdre l’envie de contenter ses désirs, tant j’avais en horreur ce maudit flûter. […] Ces paroles me donnèrent tant d’aversion pour ce Torrigiani, à cause de l’admiration que j’avais pour Michel-Ange, que, bien loin d’avoir le désir de le suivre en Angleterre, je ne pouvais souffrir de le voir. […] Quoique j’eusse le plus ardent désir de finir mon vase, je promis néanmoins de le contenter, tant pour mon propre plaisir que pour tenir parole à mon père.

290. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

la Cypris n’est pas seulement Cypris, mais elle est surnommée de tous les noms ; c’est l’Enfer, c’est la violence irrésistible, c’est la rage furieuse, c’est le désir sans mélange, c’est le cri aigu de la douleur ! […] Le début ressemble par l’idée au fragment de Sophocle qu’on vient de lire ; le poëte chante la Déesse qui fait naître le désir au sein des hommes et des Dieux, et chez tout ce qui respire. […] Elle se présente à lui comme la fille d’Otrée, roi opulent de toute la Phrygie, et comme une fiancée qui lui est destinée : « C’est une femme troyenne qui a été ma nourrice, lui dit-elle par un ingénieux mensonge, et elle m’a appris, tout enfant, à bien parler ta langue. » Anchise, au premier regard, est pris du désir, et il lui répond : « S’il est bien vrai que tu sois une mortelle, que tu aies une femme pour mère, et qu’Otrée soit ton illustre père, comme tu le dis, si tu viens à moi par l’ordre de l’immortel messager, Mercure, et si tu dois être à jamais appelée du nom de mon épouse ; dans ce cas, nul des mortels ni des Dieux ne saurait m’empêcher ici de te parler d’amour à l’instant même ; non, quand Apollon, le grand archer en personne, au-devant de moi, me lancerait de son arc d’argent ses flèches gémissantes, même à ce prix, je voudrais, ô femme pareille aux déesses, toucher du pied ta couche, dussé-je n’en sortir que pour être plongé dans la demeure sombre de Pluton !  […] Quelquefois, en attachant mes yeux sur toi, j’allais jusqu’à former des désirs aussi insensés que coupables : tantôt j’aurais voulu être avec toi la seule créature vivante sur la terre ; tantôt, sentant une divinité qui m’arrêtait dans mes horribles transports, j’aurais désiré que cette divinité se fût anéantie, pourvu que, serrée dans tes bras, j’eusse roulé d’abîme en abîme avec les débris de Dieu et du monde !

291. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

« Commencé à lire les Saints Désirs de la mort, lecture de mon goût. […] Mais le cœur a ses élus, et pour ceux-là on a cent fois plus de désirs et de crainte. […] Souffrances de Jésus, saints désirs de la mort, uniques pensées et méditations. […] Il est de ces désirs qu’on garde en soi. » Le lendemain, autre scène.

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