Cela est triste à dire, mais cela est, et la Critique qui pèse la gloire, parce que c’est une manière de plus de peser l’œuvre dont elle est le prix, ne peut le passer sous silence. […] Puisqu’il aime la féodalité et ses symboles, il mérite, quand il s’agit de Mme de Maintenon, que la Critique lui casse ses éperons au talon comme on le faisait aux chevaliers qui avaient insulté les femmes. […] L’Histoire et la Critique doivent le dire. […] Ce serait un joli livre de critique à écrire pour ceux qui auraient du loisir. […] … et qui l’y verrait, si la Critique n’avertissait pas ?
Les immenses Productions qu’on a de lui, prouvent d’abord son amour pour l’étude & son opiniâtreté pour le travail, & c’est déjà beaucoup en faveur de cet Ecrivain ; mais son style toujours diffus & incorrect, la marche de son esprit plus méthodique que subtile, son érudition plus étendue que choisie, sa critique plus minutieuse que profonde, dérobent à ses Ecrits la plus grande partie de la gloire qu’il auroit pu en retirer. Le plus utile de ses Ouvrages est le Dictionnaire historique, critique & chronologique de la Bible, en quatre volumes in-folio.
Nous n’avions pas encore parcouru tous ses Ouvrages, pour en porter un jugement décidé, & nous n’avions nul besoin des avertissemens de certains petits* Critiques qui nous ont reproché amérement cette omission. […] Tels que l’Auteur de la prétendue Addition aux Trois Siecles, ou Lettre critique à M. l’Abbé Sabatier de Castres, soi-disant Auteur de ce Dictionnaire ; celui de la Lettre d’un Académicien, ceux du Journal encyclopédique.
Ils ont pour objet l’Histoire sacrée & profane, politique & littéraire ; la Philosophie scolastique, la Morale, la Critique, la Religion, le Droit Canon, la Controverse ; enfin M. […] Sa Bibliotheque des Auteurs Ecclésiastiques comprend tous les Siecles de l’Eglise, l’Histoire des Auteurs, le Catalogue, le Sommaire & la Critique de leurs Ouvrages.
Sans doute, si on examinait la source et l’origine des diverses opinions qui y sont heureusement rassemblées, on n’y trouverait pas beaucoup d’invention proprement dite, mais en critique ce point est moins essentiel. […] Patin, esprit de tout temps très-délicat, qu’il est arrivé à force d’études, de suite et de soin, à une grande distinction critique. […] Son plus grand défaut, vous l’avez dit, est de ne pas distinguer net et d’un coup d’œil inexorable l’endroit où finit le délicat élégant et où commence l’élégant commun : il accorde un peu trop à celui-ci ; mais, en somme, il est au premier rang dans la seconde ligne critique qui vient après Villemain.
Sommes-nous, ou non, des critiques bien placés pour juger de la pièce ? […] De la dédicace et de la préface il résulte que l’auteur a reçu force compliments et cartes de visite pour sa pièce : avant la représentation, c’était le suffrage (je copie textuellement) des hommes les plus éminents dans le monde littéraire, dam le monde politique et dans le monde social ; depuis la représentation et pour contrecarrer les impertinences qu’en ont dites des critiques mal placés, « les juges réels de la pièce, ceux qui vivent parmi les choses et qui les voient, viennent tour à tour, auprès de l’auteur, s’inscrire en témoignage et lui apporter leur formelle adhésion. » Le moyen, maintenant, de refuser cette adhésion formelle et de prétendre à passer pour un juge ! […] Vous seriez La Bruyère et vous peindriez Onuphre (lequel est une critique pointilleuse et un contre-pied de Tartufe41) que vous n’en seriez pas plus comique à la scène pour cela.