Nous lui avons reconnu trop peu de sensibilité, nous l’avons trouvé trop purement intellectuel, — dirons-nous pour le craindre ? […] Henri de Régnier a d’ailleurs le don du style spirituel et ne craint pas quelque préciosité. […] Lucien Muhlfeld qu’il faut craindre de n’en pouvoir, parler de n’en pouvoir même dire du mal sans paraître soudoyé.
« Celui-là avait du bois de chêne et un triple airain autour du cœur, qui confia le premier au féroce Océan une planche fragile, sans craindre ni le fougueux vent d’Afrique s’entrechoquant avec les aquilons, ni les mornes et pluvieuses Hyades, ni les convulsions du Notus, ce dominateur irrésistible de l’Adriatique, soit qu’il veuille enfler ou aplanir ses vagues !
On dirait souvent qu’ils nous livrent le travail préparatoire de leur style, non leur style même, parce que l’impression de l’artiste se fait sentir plus immédiate et plus vive dans l’ébauche intempérante que dans la page définitive, et qu’ils craignent, en châtiant et terminant l’ébauche, d’en amortir l’effet.
La belle et grande critique, au contraire, ne craint pas d’arracher la fleur pour étudier ses racines, compter ses étamines, analyser ses tissus.
Le nom de Lucas (contraction de Lucanus) étant fort rare, on n’a pas à craindre ici une de ces homonymies qui jettent tant de perplexités dans les questions de critique relatives au Nouveau Testament.
Un seul serait à craindre, M.