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236. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

Pas un brin de paille ne traînait dans sa cour. […] Il y avait dans la cour un autre chien, un vrai dogue, à la peau jaune, avec des taches fauves. […] Il n’avait pas besoin de prendre tant de précautions : Guérassime n’était pas dans la cour. […] criait Gabriel du milieu de la cour, prends garde à toi !  […] Les enfants et les valets qui se trouvaient encore dans la cour l’observaient en silence.

237. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre III. Services locaux que doivent les privilégiés. »

Noblesse de cour et haut clergé, ils sont peut-être un millier dans chaque ordre, et leur petit nombre ne fait que mettre en plus haut relief l’énormité de leurs avantages. […] Il vient à la ville, surtout à la cour. — D’ailleurs il n’y a plus de carrière que par cette issue : pour parvenir, on est tenu d’être courtisan. […] La cour est un grand salon permanent, où « l’accès est libre et facile des sujets au prince », où ils vivent avec lui « dans une société douce et honnête, nonobstant la distance presque infinie du rang et du pouvoir », où le monarque se pique d’être un parfait maître de maison75. […] Paris et la cour deviennent donc le séjour obligé de tout le beau monde. […] En 1772, vingt-cinq gentilshommes sont emprisonnés ou exilés pour avoir signé une protestation contre les ordres de la cour.

238. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

Elle répondit qu’elle était prête à ôter tout ce qui pouvait donner offense, mais qu’elle n’ajouterait rien à son livre pour faire sa cour. […] La grande-duchesse Élisa Bonaparte régnait à Florence ; Mme d’Albany se gardait de rompre avec sa cour. […] On comprenait même les faiblesses qu’elle avait eues en 1792 envers la cour d’Angleterre. […] Le cardinal d’York et les prêtres de sa cour sont humblement servis et adulés par lui. […] Chateaubriand, secrétaire de légation auprès de la cour pontificale, attendait son amie à Florence ; il la conduisit à Rome et ne la quitta plus.

239. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

le voilà, les mousses le recouvrent déjà, dit le vieillard, en nous ouvrant la porte à deux battants de bois vermoulu qui séparait la cour de la maison du cimetière. […] Aglaé ouvrit et nous nous jetâmes toutes dans la cour comme un troupeau de génisses effarouchées. […] Alors nous restâmes immobiles et nous regardâmes sans rien dire pour bien nous entrer dans les yeux la cour, la maison et le jardin dont nous apercevions un coin par une grille de bois cassée sur la droite. […] Ce bâtiment, qui était un pressoir, s’étendait de la porte de la cour jusqu’à l’angle de la maison de maître. […] Le papier peint en était taché d’encre et déchiré, pour bien rappeler son ancien usage, puis, dans une pièce ouvrant sur le jardin au nord, sur le midi et sur la cour d’un autre côté.

240. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

Quelque temps après, Rodrigue, chargé d’une mission auprès d’un roi maure, le roi de Séville, allié et tributaire d’Alphonse, le défendit vaillamment contre le roi de Grenade, un autre roi maure, qui l’attaquait ; mais au retour, chargé de présents pour Alphonse, il fut accusé par un de ses ennemis en Cour, le comte Garcia Ordonez, d’en avoir retenu une partie. […] Elle arriva à Zamora, où se tient la Cour du roi, pleurant de ses yeux et demandant pitié ; « Roi, je suis une dame infortunée, ayez pitié de moi ! […] Fils, passez devers Faro, où se tient votre oncle Ruy Laynez ; et moi j’irai à la Cour, où se tient le bon roi. […] La première partie du poème, et la plus considérable, comprend toute la vie du Cid depuis son départ, comme banni, de la Cour d’Alphonse, jusqu’à la conquête de Valence et à sa rentrée en grâce auprès de son roi qui marie ses deux filles. […] Ils se précipitèrent à la cour d’entrée, avec des flambeaux et des cierges ; ils reçoivent avec la plus grande joie celui qui en bonne heure naquit. « J’en rends grâces à Dieu, mon Cid, dit l’abbé don Sanche ; puisque je vous vois ici, recevez de moi l’hospitalité. » Le Cid dit : « Merci, seigneur abbé, et je suis votre obligé ; je me pourvoirai de vivres pour moi et mes vassaux.

241. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

Il a l’esprit satirique, est mêlé avec les gens de la Cour, fait des couplets et a été mis à la Bastille pendant quelque temps, soupçonné d’avoir fait des chansons contre le Régent. […] » Le pauvre battu se montre le plus qu’il peut à la Cour, à la ville, mais personne ne le plaint, et ceux qu’il croyait ses amis lui ont tourné le dos. […] Je le crois aussi ; mais, monsieur le voleur, nous avez bien fait, vous ne serez pas puni pour cela, et vous auriez été couronné à Lacédémone. » Il ne tarit pas là-dessus, il est comme notre ami Sacy ; il n’en a jamais assez de la relire : « Je suis enchanté, monsieur, de la manière dont vous parlez des Lettres de Mme de Sévigné ; elles m’ont fait la même joie, et je les relis comme elle relisait les lettres de sa fille, pour faire durer le plaisir. » Sur Mme de Motteville, dont les Mémoires parurent pour la première fois en 1723, on n’a jamais mieux dit que Mathieu Marais sous l’impression toute vive d’une première lecture : « Il n’y a jamais eu ensemble tant de faits secrets, tant de caractères bien marqués, tant de portraits ressemblants et une connaissance si grande de la Cour et des familles. […] Ses amis disaient que c’était une calomnie ; mais feu Madame la Dauphine (la duchesse de Bourgogne), qui en était bien informée et qui avait une lettre de ce commerce, assura la Cour de la vérité de l’histoire, et on en fit des chansons qui ont passé avec le temps. À présent, cela se renouvelle ; il s’est poussé à la Cour ; il a prêché devant le Roi de jolis petits sermons courts, polis et gracieux ; on lui a donné un évêché, et aussitôt on a vu le Père de l’Oratoire plus jésuite qu’un jésuite même et tout à fait dans l’intrigue de la Constitution. » Tout cela est injuste et forcé.

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