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244. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Buloz »

Pour ne plus être choqué d’aucune couleur, il voulut que désormais la Revue des Deux Mondes fût revêtue, en tous ses articles, d’un uniforme qui ressemblait à l’habit des pauvres dans certains hôpitaux, et ce fut aussi chez lui l’habit des pauvres. […] J’ai parlé déjà de cette haine instinctive du style et de la couleur, qui est si caractéristique dans Buloz ; mais son amour de la platitude est encore plus fort que cette haine. […] Guizot, dont le genre de talent, chauve-souris pour la couleur et buffle pour la gravité, doit paraître presque auguste à un homme organisé comme Buloz, n’y a jamais écrit davantage.

245. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « Mme DESBORDES-VALMORE. (Pauvres Fleurs, poésies.) » pp. 115-123

Chaque plainte qui lui venait, chaque sourire passager, chaque tendresse de mère, chaque essai de mélodie heureuse et bientôt interrompue, chaque amer regard vers un passé que les flammes mal éteintes éclairent encore, tout cela jeté successivement, à la hâte, dans un pêle-mêle troublé, tout cela cueilli, amassé, noué à peine, compose ce qu’elle nomme Pauvres Fleurs : c’est là la corbeille de glaneuse, bien riche, bien froissée, bien remuée, plus que pleine de couleurs et de parfums, que l’humble poëte, comme par lassitude, vient encore moins d’offrir que de laisser tomber à nos pieds. […] La couleur miroite.

246. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sully Prudhomme (1839-1907) »

Le formiste s’y fonçait et quelque couleur animait la dialectique, d’ailleurs captivante, qui donnait le ton au petit volume. […] Plusieurs autres recueils où le souffle s’élargissait en même temps que la couleur toujours un peu grise (de parti pris peut-être) s’enflammait ou du moins s’allumait, succédèrent à ces beaux essais.

247. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 30, de la vrai-semblance en peinture, et des égards que les peintres doivent aux traditions reçuës » pp. 255-265

Un des juifs qui lapide le saint a les cheveux roussâtres, le teint haut en couleur, enfin toutes les marques d’un homme bilieux et sanguin, et il paroît transporté de colere. […] Les mêmes regles veulent encore qu’on donne aux differentes nations qui paroissent ordinairement sur la scene des tableaux, la couleur de visage et l’habitude de corps que l’histoire a remarqué leur être propres.

248. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

C’est cette couleur personnelle qui leur donne leur physionomie particulière. […] Même aux époques les plus savantes, ce qu’on appelle couleur locale n’est jamais que très relatif. […] Cette vitre, sans doute, est d’une couleur splendide ; mais, en donnant sa couleur aux objets, elle en altère l’aspect réel, la physionomie, la vérité, et me force de penser aussi à elle. […] Pour moi, je l’eusse bien deviné à la couleur blafarde de sa peinture. […] Dans Bossuet, au contraire, quelle joie triomphante, quel mouvement et quelle couleur !

249. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

On ne peint pas en couleurs plus fortes les faiblesses coupables d’un père et les ingratitudes de ses enfants. […] Ce salon communique à une salle à manger qui est séparée de la cuisine par la cage d’un escalier dont les marches sont en bois et en carreaux mis en couleur et frottés. […] Cette salle, entièrement boisée, fut jadis peinte en une couleur indistincte aujourd’hui, qui forme un fond sur lequel la crasse a imprimé ses couches de manière à y dessiner des figures bizarres. […] Le carreau rouge est plein de vallées produites par le frottement ou par les mises en couleur. […] Ce jour-là Mme de Mortsauf avait une robe rose à mille raies, une collerette à large ourlet, une ceinture noire et des brodequins de même couleur.

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