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1368. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

Le plaisir est, en effet, aussi une des fonctions de l’homme ; par une divine indulgence de la Providence, la vie de tous les êtres a été partagée en travail et en repos, en veille et en sommeil, en effort et en détente du corps et de l’esprit. C’est cette détente agréable du corps et de l’esprit qu’on appelle le plaisir. […] Son corps charmant ne la parait pas, il la voilait à peine.

1369. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

Jamais les membres du Sénat, du Corps législatif, du Tribunat, ne vinrent le visiter sans remporter le prix de cet hommage en instructions utiles. […] Je n’ai jamais vu son esprit sans ressort, même dans la fatigue du corps, même dans l’exercice le plus violent, même dans la colère.

1370. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

Ce n’est donc qu’à mon corps défendant, pour ainsi dire, que j’ai été amené à m’exprimer publiquement sur une intelligence si considérable, en partie adversaire, et que je ne me sentais pas très-apte peut-être à juger. […] Il s’y définit et s’y peint lui-même admirablement dans une lettre à M. de Kergorlay : le portrait de son esprit y est fait par lui-même. — Je suis un curieux ; pourriez-vous me dire (s’il n’y a pas d’indiscrétion trop grande) quel est ce monsieur sans façon, un impérialiste évidemment, qui débarqué un matin au château de Tocqueville comme si de rien n’était, avec qui l’on se garde si fort de parler politique, et qui, huit heures durant, se jette à corps perdu dans la littérature, au point de citer quasi des vers de la Pucelle, devant Mme de Tocqueville ?

1371. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

Elle jouit de son inaction, comme le corps jouit du sommeil. […] Il se cabrait en dedans ; il n’avançait qu’à son corps défendant et par manière de corvée dans cette carrière où, du dehors et pour le public, il avait l’air d’être lancé à plein collier et de vouloir distancer tous les autres : « (27 décembre 1817)… Je ne saurais prendre sur moi de travailler à mon deuxième volume.

1372. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — L'abbé de Lamennais en 1832 »

Au milieu d’imperfections nombreuses, et dont M. de La Mennais est le premier à convenir aujourd’hui, telles que des jugements trop acerbes, d’impraticables conseils de subordination spirituelle de l’État à l’Église, et une érudition incomplète, quoique bien vaste, et arriérée ou sans critique en quelques parties, ce grand ouvrage constitue la base monumentale, le corps résistant d’où s’élèveront et s’élèvent déjà les travaux plus avancés de la science chrétienne. […] Cette doctrine servile, vraiment idolâtre et charnelle, avait pris corps à partir du protestantisme, anglicane avec Henri VIII et Jacques Ier, gallicane avec Louis XIV, et elle avait engendré collatéralement le dogme de la souveraineté du peuple, qui n’est qu’une réponse utile à coups de force positive et de majorité numérique.

1373. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires sur la mort de Louis XV »

La Faculté, rangée autour du lit, fit place, en se mettant en haie, au maître apothicaire, qui arrivait la canule à la main, suivi du garçon apothicaire qui portait respectueusement le corps de la seringue, et du garçon de la chambre qui portait la lumière destinée naturellement à éclairer la scène. […] La petite vérole à soixante-quatre ans, avec le corps du roi, c’est une terrible maladie. » Il me quitta pour aller annoncer cette triste antienne à Mme Dubarry, qui n’avait pas vu le roi de la journée, et qu’il effraya infiniment en lui disant à peu près les mêmes choses qu’il m’avait dites.

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