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633. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Pour nous, nous n’essayerons pas de le mêler plus qu’il ne convient à ces querelles, qu’il surmonte de toute la hauteur de sa venue précoce et de son génie. […] On cite son mot presque affreux à Mme de Staël, qui le voyant à Saint-Pétersbourg, le voulut mettre sur l’Église anglicane et sur ses beautés : « Eh bien, oui, madame, je conviendrai qu’elle est parmi les Églises protestantes ce qu’est l’orang-outang parmi les singes. » Ce qui doit choquer dans ce mot n’est pas ce qui tombe sur l’Église anglicane, laquelle cumule en effet toutes les cupidités et les hypocrisies. […] C’est trop nous hasarder à ces extrémités d’horizon où l’absurde et le possible se touchent ; rentrons vite dans la limite qui nous convient. […] On trouve, assure-t-on, chez les casuistes de tous les ordres et de toutes les robes, bien de ces subtilités et de ces saletés que Pascal a dénoncées particulièrement chez les Révérends Pères ; on trouverait, je le crois, dans les greffes des anciens Parlements, beaucoup de ces horreurs qu’on est convenu d’imputer surtout à l’Inquisition ; mais qu’importe ? […] Il faut convenir pourtant que la phrase est telle qu’on a pu s’y méprendre ; la voici un peu construite et condensée, comme l’on fait toujours lorsqu’on tire à soi : « Il faut nous tenir prêts pour un événement immense dans l’ordre divin, vers lequel nous marchons avec une vitesse accélérée qui doit frapper tous les observateurs.

634. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Émile Augier » pp. 317-321

Lebrun a parlé de La Ciguë, de Gabrielle, de la comédie en vers et du rang qu’il convient de lui maintenir dans l’ordre de l’art.

635. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre III. De la comédie grecque » pp. 113-119

Les effets graduels et nuancés ne conviennent guère aux mœurs démocratiques ; et comme c’était toujours du peuple qu’il fallait se faire entendre et se faire applaudir, on se livrait, pour l’amuser, aux contrastes saillants qui frappent aisément tous les hommes.

636. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre III. Du meilleur plan. — Du plan idéal et du plan nécessaire. »

Il est bon d’avoir conçu le plan idéal qui convient au sujet, et d’essayer de le remplir : si l’on n’y peut parvenir, on s’efforcera d’en rapprocher le plus qu’on pourra le plan qu’on arrêtera conformément à ses forces et aux nécessités accidentelles.

637. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 512-518

On conviendra, sans peine, qu’on y rencontre des endroits foibles & mal traduits.

638. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 23-32

Convenez qu’il fait beaucoup d’honneur à la mémoire de ce Philosophe ; il ne le taxe pas seulement d’avoir été athée & libertin, il le défere encore en public comme un Apôtre d’athéisme & de libertinage ; il veut qu’il ait fait commerce de ses bienfaits, & qu’il y ait attaché un prix doublement déshonorant.

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