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1237. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Armand Pommier » pp. 267-279

Rien n’est facile comme de produire des effets, très-grands, je le veux bien, d’admiration ou de terreur, en cassant toutes les cordes de l’organisation humaine, cette lyre divinement accordée… Byron les produisit un jour dans son Vampire ; mais, on doit en convenir, même à part les vers, Conrad et Lara ont coûté plus de génie à lord Byron que lord Ruthwen, et l’émotion qu’ils produisent est d’un tout autre pouvoir sur l’imagination et sur le souvenir… Et c’est cette facilité d’invention dans l’anormal à outrance, dans le phénomène physiologique, devenu pathologique, et devant lequel la Science elle-même se tait comme devant une question insoluble, c’est cette grossièreté dans l’étonnement ou dans la terreur que produit toute monstruosité, ardemment ou puissamment décrite, qui a perdu aujourd’hui M. 

1238. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

Il y a, en effet, ici, révélation d’un talent que l’orgueil sardanapalesque du dandysme ne doit pas laisser sans la culture qui lui convient et sans les développements qui peuvent le conduire jusqu’à la magnifique puissance du chef-d’œuvre.

1239. (1896) Les Jeunes, études et portraits

On en conviendrait aisément. […] Il sera convenu seulement que pour ses romans, on devra tenir à portée de la main le Dictionnaire universel des sciences. […] Qu’il y ait en effet beaucoup de mal dans le monde, et beaucoup plus de mal que de bien, tous en conviennent. […] Or si M. de Curel a pour le dramatiste norvégien toute l’admiration qui convient, il ne s’est nullement proposé de l’imiter. […] » Cela est solennel, et un peu niais, ainsi qu’il convient.

1240. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Cette sereine indifférence pour ce qu’on est convenu d’appeler progrès ou esprit positif est vraiment rafraîchissante. […] Mais on conviendra que son culte de la pauvreté soulevait, dans ces conditions, des difficultés exceptionnelles. […] Il faut convenir que cette théorie ne projette pas des flots de lumière sur la vie de Napoléon. […] Il faut convenir que M.  […] Les nobles colères et les généreux mépris conviennent à la jeunesse.

1241. (1922) Gustave Flaubert

» Cet amour à distance, qui convient à Flaubert par sa nature littéraire, il convient beaucoup moins à la Muse. […] Celle de Flaubert avec Louise Colet le montre fourvoyé dans une vie sentimentale qui ne lui convient pas. […] Le départ fut convenu. […] Flaubert d’ailleurs en convient. […] Pour plusieurs raisons, il n’eût pas convenu à Flaubert de traiter un épisode de la vie de Jésus.

1242. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Les plus robustes admirateurs de M. de Balzac conviennent in petto que les Nucingen et les Gigonnet étaient passés sous sa plume à l’état de scie d’atelier, et que son monument gagnerait beaucoup à être débarrassé de ces importuns, qui font l’effet d’animaux rongeurs dans une tapisserie. […] Il y avait, on doit en convenir, un air de malveillance, de fatuité ou de pédantisme, à prétendre, dès le premier cahier, que M. de Lamartine ne pourrait pas faire un cours de littérature, c’est-à-dire de critique et d’analyse littéraire. […] Les politiques le diraient peut-être, mais les poëtes n’en conviendraient pas, et cette fois ils seraient dans le vrai. […] Ce travail d’élimination, d’épuration, parfaitement légitime et même nécessaire dans leurs poëmes ou leurs romans, alors même qu’il s’y mêle un reflet de leur propre existence ou une page anonyme de leurs Mémoires, touche déjà de bien près au convenu et au mensonge lorsqu’ils se dégagent de ces voiles de l’idéal et se substituent, auprès de leurs lecteurs, aux héros de leurs fictions. […] La liberté de penser est sacrée, j’en conviens ; elle est d’un grand prix, et je la tiens pour telle, même en songeant que, parmi ceux à qui on la laisse, un nombre immense n’en profite pas, et quelques-uns en abusent.

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