La fin du premier tiers de ce siècle m’ayant fait son contemporain, à quelques jours près, il m’a été facile de vérifier par mes souvenirs la fidélité des siens, et c’est chose extraordinaire que la fantaisie de son style, son incroyable esprit des mots n’aient jamais en rien altéré la vérité des faits. […] Une courte analyse de Miremonde : Don Juan n’a pas été englouti dans le précipice où l’a entraîné la statue du Commandeur ; il n’y a eu dans cet événement qu’une exagération de ses contemporains portés comme les nôtres à grossir toutes choses ; la vérité, c’est que Don Juan s’est aperçu un jour que, comme un sot, il avait sacrifié son bonheur en la personne d’Elvire ; revenu à la raison, il a voulu implorer son pardon de celle qu’il avait abandonnée ; au lieu de la douce et aimante Elvire, au lieu de la tendre et passionnée jeune fille, il n’a plus retrouvé qu’une femme qui l’a recueilli, mais sans joie, qui lui a ouvert ses bras, mais sans amour ; il n’a retrouvé en elle qu’un cœur que sa perfidie avait éteint et qui ressentait déjà le froid de la mort qui la gagnait. […] Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que les grandes éducations d’artistes, comme d’écrivains, ne sont pas faites par l’étude des contemporains.
bien, ce peintre — en dehors du culte que lui avaient voué ses élèves, — a été considéré par ses contemporains comme un amuseur de la canaille, un bas artiste aux productions indignes d’être regardées par les sérieux hommes de goût de l’Empire du Lever du Soleil. […] Selon Hayashi, la littérature du peintre a un autre mérite : l’esprit railleur de l’artiste en aurait fait un parodiste de la littérature de ses contemporains, de leur style, de leurs procédés, et surtout de l’entassement des aventures, et du méli-mélo des bonshommes modernes en contact avec des personnages du xiie et du xive siècle, et ce serait très sensible dans Les Courriers de Kamakoura, où il aurait employé, sur une légende du xiie siècle, tous les faits fabuleux et invraisemblables de l’histoire du vieux Japon.
Kemble pense que le fond de ce poëme est très-ancien, peut-être contemporain de l’invasion des Angles et des Saxons, mais que la rédaction actuelle est postérieure au septième siècle.
Paul fut aussi surpris et aussi troublé à la vue de ce grand papayer chargé de fruits, qu’un voyageur l’est, après une longue absence de son pays, de n’y plus retrouver ses contemporains, et d’y voir leurs enfants, qu’il avait laissés à la mamelle, devenus eux-mêmes pères de famille.
« Vous n’avez vécu que pour les choses de l’intelligence ; et, non content de chercher dans l’observation de notre coin de nature et d’humanité, matière à remplir vos études et à satisfaire la curiosité de vos goûts, vous avez élargi l’horizon contemporain, vous avez ressuscité le charme d’un siècle disparu, vous avez rapproché de nous la fantaisie et le mystère des arts lointains.
Il me semblait me promener dans un ciel tout scintillant de souvenirs, à travers une véritable voie lactée de noms charmants ou de noms illustres que j’avais traversée pendant ma courte apparition dans le temps, et qui avaient été autrefois ou qui étaient encore mes contemporains, mes compatriotes, mes amis, mes émules, mes rivaux, même mes ennemis.