Ayant conçu, grâce à moi, l’évolution organique, ils conçoivent l’évolution des sentiments et des idées. […] Une fois ces chaînes brisées, il faut concevoir l’idéal par l’accord de la lutte et de l’amour. […] … Mots ineptes auxquels se raccroche l’esprit humain plutôt que de reconnaître son impuissance à concevoir l’éternité ! […] L’univers tout entier se révèle à moi selon le rythme harmonieux et farouche des forces qui le déterminent. — J’ai conçu l’amour et la lutte ; j’ai vaincu les apparences car je veux la beauté de vivre. […] Mais ses initiations successives, je les lui résume, aujourd’hui, en une initiation suprême d’où il doit sortir définitivement trempé pour la lutte au nom de l’idéal qu’il conçut.
Mais on conçoit pourtant, quand on voit ce travail et cette sueur pour entrer, que jamais les grands poètes de ce temps-ci n’aient fait de sonnets.
En dépit des héroïsmes, des victoires prodigieuses, de la plus colossale activité qu’il soit possible de concevoir, elle montre peu de puissance dans les réalisations, de continuité dans l’énergie, d’intelligence méthodique. […] J’en vois la preuve dans la multiplicité des tentatives conçues ou réalisées contre la prépotence de l’Eglise romaine. […] Il faudrait que l’effort fût non seulement vigoureux, mais opiniâtre, prolongé pendant une période suffisante pour que des résultats adéquats aux desseins conçus eussent le temps de se manifester. […] Ce n’est pas un plan idéal de rénovation que nous présentons : il est conçu en pleine réalité. […] Un homme vraiment humain ne devrait pas se refuser à concevoir la possibilité de la ruine de sa patrie.
Rousseau reconnaît que c’est bien ainsi, d’une façon générale, que Molière a conçu son caractère ; qu’Alceste « hait dans les hommes les maux qu’ils se font et les vices dont ces maux sont l’ouvrage » [dans l’ordre inverse ce serait plus juste] ; que si Alceste déclare avoir conçu pour les hommes une haine effroyable, ce n’est que parce qu’ils sont ou méchants ou complaisants aux méchants ; que, parce qu’Alceste a été conçu ainsi, il plaît encore malgré les ridicules que Molière lui a donnés ; que le spectateur l’estime ; que Molière lui a prêté même et a mis dans sa bouche un très grand nombre de ses maximes. […] Le caractère du Misanthrope [ainsi conçu] n’est pas à la disposition du poète ; il est déterminé par la nature de sa passion dominante. […] Mais pourquoi Molière a-t-il conçu ainsi son Alceste, pouvant le concevoir sans ce mélange ? […] Pour ce qui est d’Alceste, Fabre a traduit Molière en faisant encore plus de contresens, si bien que, non seulement il ne nous donne pas l’Alceste conçu par Molière, non seulement il ne nous donne pas ce que l’Alceste de Molière pouvait devenir, mais même il ne nous donne pas l’Alceste tel que l’a conçu Rousseau. […] Une certaine inconscience morale est souvent au fond de Molière quand il conçoit une comédie, encore que, personnellement, comme l’a reconnu Rousseau, il fût assez honnête homme.
Il y avait plus d’une façon de concevoir et d’adorer Zeus, Athénée, Iacchos et Perséphone. […] Puis les nécessités ou les vraisemblances de sa fable l’ont sans doute amené insensiblement à concevoir le second. […] Il veut marier richement ses deux filles : c’est qu’il ne conçoit pas le bonheur sans argent et qu’il est bon père. […] On dirait que tous ont été conçus à priori. […] Je conçois qu’elle haïsse le jeune révolutionnaire Perrin (bien que son père se soit fait tuer jadis pour le père de Blanche) ; je conçois même qu’elle ne veuille pas être sauvée par lui ; mais lorsqu’elle ajouté : « Oui, Monsieur, nous conspirons ; allez le dire à votre district.
Des bourgeois le veulent retenir ; ils l’obligent d’entrer dans leur maison ; eux, ils ne conçoivent pas qu’on marche toujours ; il y a longtemps qu’ils sont fixés ; ils voudraient aussi fixer auprès d’eux le pèlerin. […] Je ne puis concevoir qu’ils aient choisi ce nom pour leur système, qui, d’abord, méritait bien d’avoir un nom à soi, et dont la dénomination impropre ouvre la porte à une foule d’erreurs et de malentendus. […] Tout cela se conçoit et, tant qu’il ne s’agit pas du christianisme, tout cela est plus ou moins spécieux. […] Il nous faut l’avouer : nous concevons mieux ceux qui, à bon escient, repoussent l’Évangile à cause de ce qu’il contient, que ceux qui l’acceptent par ignorance de ce qu’il contient. […] On pourrait prendre à part chacun de ces traits, et montrer l’admirable convenance de chacun et de tous ensemble avec la vie humaine, le plus largement et le plus naturellement conçue.