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657. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

On comprend que Richelieu tenait à faire réussir cette comédie, puisqu’il en était en grande partie l’auteur. […] Guérin de Bouscail avait compris, sans les écrire, les règles de l’art dramatique. […] On comprend le ridicule d’une pièce faite pour vaincre une difficulté de cette espèce. […] Sa Phèdre fut comprise. […] Ses tragédies décèlent une âme ferme, élevée, apte à comprendre et à exprimer noblement les grandes passions.

658. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Les chasseurs comprendront mon désappointement. […] — Arina, … — me dit-elle, vous comprenez, … je rougis de vous le raconter. — Est-il possible ? […] Le lecteur doit comprendre maintenant pourquoi je regardais Arina avec tant d’intérêt. […] Avenir souriait et m’approuvait d’un signe de tête ; ou bien il levait les sourcils et me disait à voix basse : Je comprends, je comprends. […] Tous les paysans, y compris Iakof, étaient ivres.

659. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

C’est une prose concassée en fragments égaux, âpres, durs, secs, dont la brièveté, fruit de la réflexion, est le seul caractère, et qui exclut presque tout développement des sentiments et du drame ; sorte d’algèbre en vers blancs, qu’un géomètre littéraire écrirait, non pour faire sentir, mais pour faire comprendre en peu de signes sa pensée ; le contraire de l’éloquence, qui ne vous entraîne qu’en s’épanchant, et du drame, qui ne vous saisit, comme la nature, que par ses développements. […] Parmi ces hommes qui comprennent si mal les hautes pensées et les sentiments généreux, il reste cependant encore une secrète admiration pour des vertus et un dévouement dont ils sont incapables. […] Mme d’Albany ne pouvait comprendre qu’un ami de Mme de Staël pardonnât si facilement ; elle ne pouvait comprendre qu’on se préoccupât encore des idées de 89 après tant de si horribles malheurs, après des déceptions si cruelles, et, quand elle reprochait au grave historien son irréflexion, sa témérité juvénile, peu s’en fallait, en vérité, qu’elle ne l’accusât de passions révolutionnaires. […] « N. de Staël. » Mme d’Albany, toujours sensée et modérée dans son hostilité, ne comprenait plus rien à ces inconséquences. […] On comprenait même les faiblesses qu’elle avait eues en 1792 envers la cour d’Angleterre.

660. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre III. Pascal »

Vie de Pascal S’il est inutile pour comprendre le théâtre de Corneille d’étudier les circonstances de sa vie, la biographie de Pascal est inséparable de son œuvre ; il n’y a pas d’écrivains qui soit plus engagé dans ses livres de toute sa personne et de toutes les parties de son humanité. […] Cette fois il avait, non pas exécuté définitivement l’abdication de son intelligence, mais trouvé la vérité supérieure qui pouvait mettre l’unité dans sa vie intellectuelle et morale, la vérité où étaient compris toute certitude et tout bonheur. […] — Cette partie est une préparation, pour disposer le lecteur à ne point mépriser par préjugé la religion, pour lui faire comprendre qu’il se pourrait qu’elle fût logiquement défendable, pratiquement efficace. […] Des hommes l’auraient faite plus vraisemblable, ne fût-ce que pour pouvoir l’accréditer. 2° Deus absconditus : il est essentiel à la religion qu’elle soit incompréhensible, incertaine : sinon, si tout le monde la comprend, en aperçoit la vérité et la divinité, tout le monde y croira, et tout le monde sera sauvé. […] Il parle comme parlera deux siècles et demi plus tard Renan, après tant de merveilleuses découvertes qui auront fait comprendre à la fois et le progrès infini, et les étroites limites de la connaissance : il est en effet curieux de voir que Renan a refait la méditation des Deux Infinis en des termes qui rappellent étrangement Pascal348.

661. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

Quel que soit le sort de cette tentative auprès du grand public, qui n’est pas toujours en goût de faire des efforts pour comprendre, elle mérite d’être signalée à deux points de vue, comme l’essai hardi d’un talent personnel et comme un symptôme des temps. […] Pour le bien comprendre, il est utile, presque nécessaire, d’avoir le texte latin ouvert à côté ; l’éclat poétique s’éteint dans l’excessive condensation du style ; l’élan, le mouvement du poète latin s’embarrasse dans la rime, qui l’arrête ou le brise. […] La seconde nous révèle une disposition moins sombre ; le poète s’est réconcilié avec la vie, avec la société, avec l’homme ; il a compris que son devoir était d’espérer encore. […] Quelque obscure que soit cette œuvre, essayons d’en comprendre au moins et d’y lire ce qui nous regarde. […] On exige de nous trop d’efforts, non pour comprendre l’idée, qui est suffisamment claire, mais pour pénétrer dans l’expression trop ramassée en elle-même, trop condensée, où l’air et l’espace manquent.

662. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

À peine çà et là daignait-elle citer quelques œuvres particulières pour faire mieux comprendre ses ordres : c’est la critique d’Aristote et des rhéteurs. […] On comprit qu’en littérature, comme en physique, il faut aller du fait à la loi, et l’on se mit à étudier les productions de l’intelligence. […] Il ne comprend et n’aime que sa propre manière, et fait toujours, à son insu, la théorie de son talent. […] Le lecteur verra l’indulgence dans le ton général de l’examen, et comprendra l’improbation sous la tiédeur de l’éloge. […] Lamennais a compris cette nécessité et essayé d’y satisfaire.

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