« Que mon ami A ou que mon ami B meure, cela peut changer le degré, mais non la nature de ma douleur. » Selon nous, il y a sous tous les plaisirs, même les plus différents, une sorte de plaisir fondamental et vital qui est le plaisir même de vivre, conséquemment d’agir, de sentir et d’avoir conscience ; mais, de ce qu’il y a ainsi un élément commun qui nous permet de comparer les divers plaisirs en les rapportant tous au plaisir radical de l’action, il n’en résulte nullement qu’il n’existe aucune différence de qualité entre les différents plaisirs comme plaisirs. […] Parler ainsi, c’est se réfuter soi-même, car c’est à peine si nous pouvons trouver entre les deux douleurs une commune mesure. […] Le point d’indifférence, nous l’avons vu, n’est qu’un moment idéal de transition, une limite commune entre le plaisir et la douleur, limite où il est impossible de se tenir, comme il est impossible à un cône réel de réaliser son équilibre idéal sur la pointe ; en un mot, l’indifférence est une neutralisation approximative de qualités en elles-mêmes agréables ou pénibles ; elle est un état dérivé et une composition d’états non indifférents.
Le sens pratique des relations de droit commun entre les personnalités de l’ordre et de la famille fait défaut à cette moraliste qui veut juger la société. […] Est-ce qu’hier la Commune n’égorgeait pas nos prêtres et ne souillait pas nos églises ?… Mme Stern, avant la Commune, ne se doutait pas que la question religieuse bouillonne toujours sous nos pieds, à travers la poussière des faits politiques.
« Société : réunion permanente d’hommes vivant sous des lois communes », dit le dictionnaire. […] Plus encore que les défaites militaires, la Commune avait frappé Taine. […] Il entendait par là les familles, les communes, les universités, toutes les entreprises qui comportent l’initiative personnelle. […] C’est seulement par abstraction que nous séparons ces deux éléments que l’action unit dans l’effort commun. […] Si vous étudiez les biographies de ces grands thérapeutes, vous retrouverez chez tous les quelques traits communs qui les rangent réellement dans une espèce.
Il n’est point de revers particuliers attachés aux Gens de Lettres, & s’ils sont poursuivis par la haine, l’envie ou la tyrannie, c’est un malheur commun à toute espéce de Talent.
Son Ouvrage de l’Institution d’un Prince, adressé à François I, n’a, à la vérité, que le mérite d’exposer des maximes assez communes ; mais c’est toujours beaucoup de savoir s’attacher à celles qui sont avouées de tout le monde, & de se garantir de la démangeaison d’en hasarder de nouvelles, dont souvent le premier effet est d’étonner par la hardiesse, & le second d’abuser par l’erreur.
Evremont, en lui apprenant la mort de cet ami commun.