La tête s’est renversée ; les mains se sont redressées à l’articulation du poignet ; les coudes se sont portés en arrière : tous les membres ont cherché le centre de gravité commun qui convenait le mieux à ce système hétéroclite. […] Qu’ont de commun l’homme qui tire de l’eau dans le puits de votre cour et celui qui n’ayant pas le même fardeau à tirer, simule gauchement cette action, avec ses deux bras en haut, sur l’estrade de l’école ? Qu’a de commun celui qui fait semblant de mourir là, avec celui qui expire dans son lit, ou qu’on assomme dans la rue ? Qu’a de commun ce lutteur d’école avec celui de mon carrefour ? Cet homme qui implore, qui prie, qui dort, qui réfléchit, qui s’évanouit à discrétion, qu’a-t-il de commun avec le paysan étendu de fatigue sur la terre, avec le philosophe qui médite au coin de son feu, avec l’homme étouffé qui s’évanouit dans la foule ?
Enfant du pays et d’une commune peu éloignée, elle avait vingt-cinq ans lorsqu’elle arriva à Beaumont, en qualité d’institutrice, dans les premiers jours de janvier 1816, et, depuis ce temps, c’est-à-dire depuis tout à l’heure un demi-siècle, elle a été pour cette commune à la fois la maîtresse d’école, la garde-malade, la sœur de charité, cumulant et trouvant moyen de remplir tant de fonctions sans les confondre. […] Pendant la guerre de Crimée, grâce au zèle et à l’industrie de l’humble maîtresse, la commune de Beaumont, qui est peut-être la plus pauvre du canton, fournit plus de linge qu’on n’en recueillit dans aucune autre. […] De la commune rurale nous passons à la grande ville. […] Le Conseil municipal de la commune vota des fonds, à cette même condition également. […] Aujourd’hui, quel que soit le régime matrimonial, soit dotal, soit commun, la veuve est admise à la jouissance des droits qui ne comprennent pas moins d’un demi-siècle : autant dire toute sa vie.
Il semble que j’abuse des mots, que je réunis ainsi sous un même nom deux objets qui n’ont rien de commun ; que la vérité scientifique qui se démontre ne peut, à aucun titre, se rapprocher de la vérité morale qui se sent. […] Mais en regardant les choses de plus près, nous voyons comment ces ouvriers si différents collaborent à une œuvre commune qui ne pourrait s’achever sans leur concours. […] Mais ce que nous appelons la réalité objective, c’est, en dernière analyse, ce qui est commun à plusieurs êtres pensants, et pourrait être commun à tous ; cette partie commune, nous le verrons, ce ne peut être que l’harmonie exprimée par des lois mathématiques.
On la trouve pour la première fois chez nous, en 1888, avec un caractère général est permanent, dans un traité avec l’Équateur… Le 9 juillet 1884, une Union était constituée entre onze États pour la protection de la propriété industrielle ; deux ans après à Berne, dix grands États d’Europe organisaient l’Union internationale pour la propriété littéraire et artistique, avec un bureau commun, chaque État assurant, par ses lois et ses tribunaux intérieurs, la répression des infractions. […] La convention postale de Berne de 1874, complétée et améliorée dans des conférences postérieures, crée une Union postale universelle constituant un véritable code ; en cas de litige entre deux pays, un arbitrage international décide… Si l’on ajoute à ces grands traités l’immense quantité de conventions relatives à l’hygiène publique, à l’extradition des criminels, aux relations commerciales, à la faillite, aux successions, aux abordages, à la situation juridique des étrangers, aux monnaies, aux poids et mesures, et qu’on considère les mille difficultés que provoque leur exécution, on est obligé de reconnaître que le monde entier enserré dans les liens innombrables qu’ont tressés sur lui les relations chaque jour plus étendues des peuples, forme lui-même un vaste État, où le droit existe, où la loi s’impose, et qui réclame impérieusement une juridiction commune pour ses intérêts communs. » Ajoutons à cette brève nomenclature, un exemple tout récent et fort typique. […] Frédéric Passy, pour éclairer des points obscurs, pour dissiper des malentendus, pour calmer des alarmes exagérées et sans fondement, pour apaiser des irritations passagères, pour faire pénétrer enfin dans les sphères parlementaires et gouvernementales elles-mêmes un esprit de modération, de sagesse et d’équité, ces hommes choisis parmi les meilleurs, les mieux informés, les plus écoutés de leurs contrées respectives et obligés par le mandat qu’ils ont reçus, comme ils l’étaient déjà par leurs sentiments communs, de rester en relations les uns avec les autres et de se tenir au courant des faits et de l’opinion ? […] Et parmi les morts, de quelle autorité auraient été empreintes les décisions prises en commun par un Lamartine, un Carlyle, un Michelet, un Emerson, un Hugo ! […] Le spectacle de la réunion d’hommes illustres, venant apporter chacun à l’œuvre commune leur part de pensée et d’humanité, serait en lui-même d’une incomparable fécondité.
Les espèces communes, très répandues dans une vaste station, sont les plus variables. — VI. […] Le terme de variété est presque également difficile à définir ; mais ici, l’idée d’une descendance commune est presque généralement impliquée, quoiqu’elle puisse bien rarement se prouver. […] Ainsi, combien le Chêne commun n’a-t-il pas été soigneusement étudié ! […] Les espèces dominantes, c’est-à-dire les espèces communes, très répandues sur un vaste habitat, sont les plus variables. […] Et que sont les variétés, sinon des groupes de formes en relations inégales de ressemblance les unes par rapport aux autres, et qui se pressent autour d’une forme unique qui est leur souche commune ?
Tous les individus de la même espèce, et toutes les espèces du même genre ou même les groupes encore plus élevés doivent provenir de parents communs. […] À mon point de vue, au contraire, c’est que cet organe a subi une somme inaccoutumée de modifications depuis que les diverses espèces du genre se sont séparées de leur ancêtre commun ; et nous pouvons nous attendre en général à ce qu’il soit encore très variable. […] Ce grand fait, que tous les êtres organisés éteints appartiennent au même système que les êtres actuels et se rangent, soit dans les mêmes groupes, soit dans des groupes intermédiaires, résulte de ce que tous les êtres éteints et vivants sont les descendants de parents communs. […] Au moins, est-il vrai que toutes les choses vivantes ont beaucoup d’attributs communs : leur composition chimique, leur structure cellulaire, leurs lois de croissance et leur faculté d’être affectées par des influences nuisibles. […] Des faits analogues, bien que moins parfaitement ou moins généralement connus, s’observent dans les autres embranchements qui, selon toute probabilité, ont tous divergé du prototype commun presque dès le principe.