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236. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Rousseau, et Joseph Saurin. » pp. 28-46

S’il n’a point réussi dans ses comédies & dans ses opéra, en récompense il est unique pour l’ode. […] Quelles conséquences n’étoit-on pas en droit de tirer de ses Épigrammes infames, qu’il appeloit les Gloria patri de ses pseaumes, de la Moïsade, dont on le faisoit auteur, quoiqu’elle appartienne à un nommé Lourdet qui n’a jamais donné que cette pièce exécrable, de ses comédies sans décence, de ses contes libres, de ses petits vers scandaleux ? […] On observa que les intéressés dans les Couplets étoient précisément les personnes avec lesquelles il étoit le plus brouillé, qu’il accusoit d’avoir causé la chûte de sa comédie du Capricieux, de lui avoir fait manquer une pension de la cour aussi-bien qu’une place à l’académie Françoise. […] Il a même été accusé d’avoir renié son père, au sortir de la première représentation de la comédie du Flatteur.

237. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 32, que malgré les critiques la réputation des poëtes que nous admirons ira toujours en s’augmentant » pp. 432-452

Il y a même des pieces de Moliere, qui non-seulement ont été traduites plus d’une fois litteralement en italien, mais qui ont encore été trouvées assez bonnes pour mériter d’être habillées et travesties, pour ainsi dire, en comédies italiennes. Nous avons une comédie italienne intitulée, Don Piloné , que Monsieur Gigli son auteur dit avoir tirée de la piece du Tartuffe de Moliere. Pour le dire en passant, comme Monsieur Gigli ne fait pas mention dans la préface de ce qu’il me souvient d’avoir lû autrefois dans quelque mémoire : que le Tartuffe étoit originairement une comédie italienne, et que Moliere n’avoit fait que l’accommoder à notre théatre, on peut bien en douter. […] On peut bien croire que Moliere qui composa ses femmes sçavantes vers mil six cens soixante et douze, et qui met si souvent dans la bouche de ses héroïnes les dogmes et le stile de la nouvelle physique, attaquoit dans sa comédie l’excès d’un goût regnant, et qu’il y joüoit un ridicule où plusieurs personnes tomboient tous les jours.

238. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Donc, sans exclure précisément la comédie de l’étude du rire, il faut savoir qu’il ne serait pas sans danger de faire porter cette étude sur la comédie seule. […] C’est une comédie, tout à fait une comédie ; mais, somme toute, assez intéressante. Corneille l’appelle « comédie héroïque ». […] En somme, c’est une comédie de cour, une intrigue de cour arrangée en comédie. […] C’est comme une comédie née d’un sourire.

239. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

Dante appartient encore au lyrisme par l’œuvre de sa première jeunesse, la Vita nuova ; mais son génie est surtout épique ; avant l’exil déjà, il a conçu l’idée de la Divine Comédie. Si les événements politiques s’étaient déroulés selon son désir, que la monarchie de ses rêves se fût réalisée, la Comédie serait peut-être en son genre un Roland plus sublime, la glorification d’une jeune Italie. […] — Chez Boccace, les nouvelles dramatiques sont peu nombreuses ; ses sources les plus diverses ne l’empêchent pas de donner surtout un tableau de mœurs, de sorte que le Decamerone dans son ensemble serait à la fois, comme les Fables de La Fontaine, une vaste épopée et une « comédie à cent actes divers ». […] Au théâtre nous avons les « formes » régulières de la tragédie et de la comédie, mais pas de vie dramatique, sauf quelques exceptions dans la comédie.

240. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 256-257

Ces deux petites Pieces reparoissent souvent, & les Amateurs de la bonne Comédie les revoient toujours avec le même plaisir. […] Fagan étoit né avec du talent pour la Comédie ; mais les chagrins qui le dévoroient ne lui permettoient pas de donner à ses Ouvrages la perfection dont ils étoient susceptibles.

241. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 437-439

Le défaut principal de ses Comédies est d’être en général peu régulieres & trop licencieuses ; mais elles offrent de la gaieté, des saillies, du naturel, un dialogue vif, & des traits d’un très-bon comique. […] Il y a aujourd’hui un Auteur du même nom, né à Montpellier, qui s’est également exercé dans l’Art de la Comédie, mais qui n’a eu aucune espece de succès, & qui n’annonce aucun talent.

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