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901. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Leurs écrits sont brûlés par la main du bourreau : l’archevêque fait chanter un Te Deum en action de graces ; elle lui valut un chapeau de cardinal. […] François premier n’eut pas plutôt approuvé les pseaumes traduits, que tout le monde, à la cour, les chanta. […] Ils ne lui pardonnèrent pas d’avoir chanté un homme qu’il sçavoit avoir été leur ennemi le plus implacable. […] L’auteur y dit qu’Arnauld méritait bien d’être chanté par la même voix qui avoit chanté Pétrone. […] La maison de Condé l’honora d’une protection toute particulière : il alloit souvent à Chantilli : c’est là qu’une illustre princesse lui donna, par manière de plaisanterie, un soufflet, parce qu’il n’avoit pas fait des vers qu’elle lui avoit demandés ; soufflet tant chanté depuis.

902. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Elle devait chanter à côté de lui, il devait l’accompagner : tout est oublié ; il la regarde marcher et s’arrêter et prendre sa musique : « Je la regardais avec un air si extraordinaire, à ce que l’on m’a dit depuis, que je ne doute pas que ce ne fût cela qui la fit rougir, car je la vis rougir jusqu’aux yeux ; elle laissa tomber sa musique, sans que j’eusse l’esprit de la relever ; et quand il fut question de prendre mon violon, il fallut que mon voisin me tirât par la manche. […] Dans sa première lettre, il n’est encore question que des noms de jeunes gens à la mode, des deux comtes allemands nouveaux venus (le comte Max et son frère) ; dès la seconde, Meyer, pour nous, s’entrevoit : « Les concerts, écrit-elle, sont commencés : j’ai chanté au premier ; je crois qu’on s’est un peu moqué de moi à l’occasion d’un peu d’embarras et de trouble que j’eus, je ne sais trop pourquoi ; c’est un assemblage de si petites choses, que je ne saurais comment te le raconter. […] En effet, je suis allée au concert ; j’ai laissé tomber un papier de musique ; j’ai assez mal chanté ; j’ai été à la première assemblée ; j’y ai dansé avec tout le monde, entre autres deux comtes alsaciens et deux jeunes apprentis de comptoir : qu’y a-t-il dans tout cela d’extraordinaire, ou dont je pusse te faire une histoire détaillée ?

903. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

. — C’est bien fait, me dit-il, et je me doute que vous savez chanter et faire quelques méchants vers. […] Cependant vous saurez qu’il y eut un excellent concert, et qu’après que les musiciens furent las de chanter, on se mit à discourir. […] Le chevalier oublie ici un de ses préceptes les plus essentiels, car il a dit : « Un jeune homme, pour apprendre à chanter, à danser, à monter à cheval, à voltiger ou à faire des armes, peut choisir de ces maîtres qui ne cachent pas leur science, parce que, s’ils excellent dans leur métier, ils s’en peuvent louer hardiment et sans rougir.

904. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

Mon Méphistophélès chante une chanson de Shakespeare, et qu’est-ce qui l’en empêcherait ? […] Toujours on entend le bruit des poissons dorés dans les étangs, toujours sur les branches chantent les oiseaux ; les journées sont toujours sereines et brillantes de soleil, les nuits toujours limpides ; on parle souvent de la lune, mais elle n’amène aucun changement dans le paysage ; sa lumière est claire comme celle du jour même. […] J’ai eu des fauvettes qui pendant toute la mue n’ont pas cessé de chanter, ce qui est signe d’une parfaite santé.

905. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Ischia, qu’a chantée Lamartine, fut encore le lieu qu’il préféra entre tous ces lieux. […] Le respect nous empêche de la nommer ; mais Béranger l’a chantée, et tous ses amis la reconnaîtront ici sous le nom d’Hortense.

906. (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451

Les philosophes ont engendré le doute ; les poètes en ont senti l’amertume fermenter dans leur cœur, et ils chantent le désespoir. […] » Puisque tout est doute aujourd’hui dans l’âme de l’homme, les poètes qui expriment ce doute sont les vrais représentants de leur époque ; et ceux qui font de l’art uniquement pour faire de l’art sont comme des étrangers qui, venus on ne sait d’où, feraient entendre des instruments bizarres au milieu d’un peuple étonné, ou qui chanteraient dans une langue inconnue à des funérailles.

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