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1408. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

La poésie, consacrée à chanter les croyances, les sentimens, les évènemens nés d’une forme religieuse et politique qui n’était plus, cessa d’être populaire ; et comme une révolution n’est pas une situation, et que la poésie vit de formes déterminées, cette absence de formes ne fit pas éclore de poètes, et c’en fut fait de la poésie allemande.

1409. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Klopstock chanta, avec lyrisme, les restaurateurs de la liberté universelle. […] À partir de ce moment, Klopstock chanta la palinodie. […] Un curé espagnol, se jugeant ou se disant indigne de dire la messe, ne l’a point dite, et, au jour et à l’heure où il était de son devoir de célébrer le saint sacrifice, il s’est contenté de chanter le psaume Miserere mei. […] C’est qu’il y en a qui travaillent, ou qui chantent plutôt, ou qui crient, dans les hauteurs de l’édifice, et ceux-là sont vus et sont connus. […] Le citoyen Chemard, artiste du théâtre de la rue Favart, accompagné par les différents instruments, chanta un hymne intitulé le Parnasse Républicain… L’idée des neuf Muses, allégoriquement combinées avec la Liberté, a excité les plus vifs applaudissements… Après différents airs et marches, dont la diversité entretenait cette gaieté qui doit régner dans les fêtes républicaines, le citoyen Bienaimé lut un discours, dont la dernière phrase était un appel à la mélodie ; et, aussitôt, la salle retentit du son des instruments.

1410. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle ! […] Il chanta l’arbre vu du côté des racines. […] La critique, l’histoire littéraire ont souvent le tort de mêler en une même série, de jeter en un même ordre ce qui se dit, ce qui se chante, ce qui se lit.

1411. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Les convives se rassemblent ; on boit, on chante des hymnes : ces chansons rappellent encore, en célébrant des exploits militaires, le choc des boucliers, les soupirs et les cris des vaincus : mais Trygée a tant d’horreur des combats et d’antipathie pour tout ce qui les retrace, qu’il interrompt à chaque vers ceux qui, pour égayer l’heure du retour de la Paix, chantent les plaintes des mourants et le fracas des batailles. Il ne veut entendre que des chansons qui consacrent les ris, le vin, les récoltes abondantes, le recouvrement des biens, et la douce fécondité des femmes ; dernière scène aussi gaie que les précédentes, où sa critique raille les tristes poètes qui ne savent chanter que les fureurs de Mars, au milieu des festins de la concorde et de la joie. […] quel prodige « Qu’ainsi depuis Adam le ventre nous oblige « À labourer, semer, moissonner, vendanger, « Bâtir, chasser, pêcher, combattre, naviger, « Peindre, chanter, danser, forger, filer et coudre, « Alambiquer, peser les riens, l’air, et la poudre, « Être prédicateurs, poètes, avocats, « Titrer, mitrer, bénir, couronner des Midas, « Nous lier à leur cour comme à l’unique centre, « Ho ! […] Cette dure nécessité contraint bientôt les prêtres eux-mêmes et le grand sacrificateur, tout saints qu’ils se disent, à quitter les autels de Jupiter pour brûler l’encens et chanter les hymnes au dieu de l’or, tout puissant sur leurs consciences. […] La risible cérémonie de la réception d’Argant dans le docte corps de la faculté, où l’ignorance du bonhomme est figurément couronnée du bonnet de médecin et revêtue de la robe doctorale ; le patois latin qu’on lui chante en chœur ; ses réponses notées, et les joyeuses évolutions des apothicaires, tout rappelle vers le dénouement de la pièce les chœurs satiriques et les parodies d’Aristophane, à qui Molière ne dédaigna pas de faire quelques emprunts, et dont je vous annonçai qu’il portait les traits de ressemblance dans ses censures générales.

1412. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Il n’est pas de lac ni d’île Qui ne nous prenne au gluau, Qui n’improvise une idylle Ou qui ne chante un duo. […] Et si mystérieux, qu’il semble qu’on entend Dans leur poitrine, où meurt le souffle haletant, L’affreux coq du tombeau chanter son aube obscure. […] Hugo, après avoir chanté en beaux vers les souvenirs et les anniversaires royalistes, eût changé d’opinion : M. 

1413. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Mais une fois dérouillé, une fois décrassé, tout cela n’empêchera pas de chanter au soleil de midi. […] Dans cette vue la race elle-même, la race d’Israël culmine, comme un arbre de vie, s’achève, culmine à produire elle-même charnellement Dieu : Et ce songe était tel, que Booz vit un chêne Qui, sorti de son ventre, allait jusqu’au ciel bleu ; Une race y montait comme une longue chaîne ; Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu. […] Un roi chantait en bas, en haut mourait un Dieu. […] Quelques très grands personnages, (historiques pour ainsi dire), deux ou trois rois, ou plus, Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu.

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