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1397. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

cesse enfin d’être stérile !  […] Il est le contemporain du passé sans cesser d’être moderne. […] Nous nous trouvons dans un état de transition ; nous nous efforçons de pénétrer plus avant dans la lumière, mais nous sommes retenus par une foule de feuilletonnistes, d’organistes et de maîtres de chapelle qui ne savent, que trop bien, que leur règne cessera dès que nous nous serons émancipés.

1398. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Je le crois sans peine, et en cela il ressemblait à une quantité d’autres Allemands, savants en us ou en os, dont nos philosophes ne laissent pas de compulser et de citer sans cesse les gloses érudites. […] Mon cher ami, Je suis mise aujourd’hui en cause par les wagnériens, qui me cessent de tenir des conciliabules mystérieux et concluent qu’il faut me démasquer. […] Louis de Romain, après un compte-rendu de la représentation du Chevalier Jean, à Cologne, publiait un article où, distinguant la question artistique de toutes autres, il adressait aux artistes l’appel que voici : … Il appartient à la presse musicale, à nos compositeurs dont les œuvres reçoivent de l’autre côté du Rhin une large hospitalité, aux Gounod, aux Saint-Saëns, Massenet, Joncières à tous ceux enfin qui par leur situation, leur autorité, leur talent, ont une influence sur le public de faire cesser une comédie dont le résultat ne peut être que de nous rendre ridicules aux yeux du monde civilisé …   C’est à ces lignes que M. 

1399. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Par suite d’une profonde révolution théologique et morale, l’Angleterre cesse peu à peu d’être le pays rapace, rogue et violent qu’elle semblait encore il y a cinquante ans. […] L’adaptation des êtres vivants est évidemment le résultat d’une harmonie sans cesse rétablie entre la nature organique et inorganique, ou, si l’on aime mieux, un accident, ou encore la conséquence de la commune substance de toutes deux. […] D’une part cette influence n’existe pas pour la plupart des suprêmes génies comme Eschyle, Michel-Ange, Rembrandt, Balzac, Beethoven ; d’autre part cette influence cesse à peu près d’exister dans les communautés extrêmement civilisées, telle que l’Athènes des sophistes, la Rome des empereurs, l’Italie de la Renaissance, la France et l’Angleterre modernes ; enfin cette influence variant en raison directe de la civilisation, il faudrait une enquête préalable sur l’état de la société à laquelle appartient une œuvre, avant qu’il fût permis de conclure de celle-ci à celle-là.

1400. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Les allusions à sa conduite et à ses opinions reviennent sans cesse. […] Mais Atala a avait été élevée en Angleterre ; ses parents ne l’avaient envoyée de l’autre côté de la Manche que pour l’empêcher de lire les romans publiés à Paris, qui tous à l’envie enseignaient aux femmes « qu’on ne peut résister à son cœur, qu’il faut aimer sans cesse, que l’amour est la source des vertus, des plaisirs et le bonheur suprême ». […] L’écrivain est rivé à son milieu social ; quoi qu’il fasse, il ne peut s’échapper ni s’isoler du monde ambiant, et ne peut cesser d’en subir l’influence à son insu et malgré lui : qu’il se plonge dans le passé ou s’élance vers l’avenir, dans l’un ou l’autre sens, il ne saurait aller plus loin que ne comportent les données de son époque.

1401. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

Désolé, abandonné par l’homme, habité seulement par l’éléphant sauvage, le lion, le tigre et autres bêtes féroces y troublaient sans cesse les airs de leurs affreux rugissements. […] « Tous les pères éloignés quelque temps de leurs fils se réjouissent à leur vue, ou plutôt ne cessent un instant de les avoir présents à la pensée : toi seul demeures insensible à cette impulsion universelle de la nature ; toi seul entendrais sans en être ému ces touchantes paroles que prononce, pour le père, le brahmane à la naissance d’un fils : « Ô toi qui proviens de toutes les parties de mon être ! […] L’impudent ne cesse de m’assaillir ; il faut que je cherche une autre place.

1402. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Quoiqu’on ne cesse de nous annoncer la décadence de tous les genres de littérature, & en particulier celle de l’éloquence de la chaire, nous avons encore quelques Orateurs dignes d’être placés à coté de ceux du dernier siécle. […] Il étoit pour lui-même le censeur le plus rigide de ses ouvrages, & l’idée qu’il s’étoit formée du beau, étoit si parfaite qu’il ne croyoit jamais en avoir approché ; c’est pourquoi il corrigeoit sans cesse. […] Son ambition est un censeur qui ne pardonne rien ; elle étend ses lumieres ; elle soutient sa vigilance ; elle l’avertit sans cesse qu’il n’a pas assez bien fait s’il peut faire mieux, & la crainte d’être vaincu par un autre, fait pour ainsi dire qu’il se surpasse lui-même.

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