De sorte que ce couple tiraillé se réconciliait, malgré tout, en des embrassades presque touchantes à cause du naturel avec lequel l’Empereur y joue son rôle de mari enjôlé (je dirais « un peu nigaud », si je ne craignais de commettre un crime de lèse-majesté). […] Voici une lettre d’elle, datée du 23 janvier 1810 : Depuis le divorce de Napoléon, j’ouvre chaque gazette de Francfort dans l’idée d’y trouver la nomination de la nouvelle épouse, et j’avoue que ce retard me cause des inquiétudes involontaires. […] L’Impératrice s’exprima d’une manière étonnante sur les émigrés : « Ils sont cause des malheurs de la France, disait-elle. […] Les Scandinaves (Ibsen, Björnstjerne Björnsoni), les Italiens (d’Annunzio, Fogazzaro, Mathilde Serao) doivent leur succès aux mêmes causes, presque aux mêmes initiatives. […] Ils connaissent ses faiblesses, et les causes de ces faiblesses.
C’était le futur Marc Monnier, à qui l’étudiant suisse, contraint de garder la chambre pendant deux mois à cause d’un mal au genou, fut appelé à donner des leçons : il lui apprit au moins la manière de faire des vers, et le jeu d’échecs. […] Il n’appartient à aucun parti. « Dans nos radicaux, écrit-il quelques semaines après sa nomination, je ne goûte ni les personnes ni les théories ; dans nos conservateurs, j’apprécie les personnes, mais peu les maximes. » De leur côté, les conservateurs se refusent à apprécier sa personne à cause des maximes de ceux qui l’ont mis en place, et ceux qui l’ont mis en place s’aperçoivent bientôt qu’il n’est pas des leurs. […] Un jour d’hiver, en février 1853, on cause longuement de la liberté en Dieu, — le problème cartésien sur lequel, de l’autre côté du lac, Secrétan écrit son grand ouvrage, — de l’essence du christianisme, et des livres nouveaux de théologie. […] Il faut comprendre, aimer, un univers qui a quatre-vingt-dix-neuf, parties de désir pour une seule de satisfaction, aimer les quatre-vingt-dix-neuf à cause de la dernière, aimer celle-ci à cause des quatre-vingt-dix-neuf.
Cette grande femme représente la beauté passive, innocente des ravages qu’elle cause et des fléaux qu’elle suscite ; car Vénus s’attache à elle sans la posséder. […] Le Sénat, façonné aux exterminations césariennes, voulait proscrire ou tuer la famille du traître ; il vint plaider sa cause devant lui : — « Vous accorderez le pardon au fils d’Avidius Cassius, à son gendre, à sa femme. […] Celui qui détermine la fin, c’est celui qui a constitué autrefois l’ensemble des parties, et qui aujourd’hui est cause de la dissolution : ni l’une ni l’autre chose ne vient de toi. — Va-t’en donc paisible. […] Dieu seul, Sire, cognoist la cause d’un événement si tragique. […] Un Bohème ne cause qu’avec son violon.
… Voilà donc la cause de tous ces voyages, de ces interminables séjours à Lemnos ! […] A cause de cela même, il peut être ridicule, il n’est jamais odieux, car il est toujours amusant par l’abondance de ses illusions, et presque attendrissant par une sorte d’innocence. […] Naturellement, il n’a pas pu payer les billets et, en désespoir de cause, il se fait arrêter au bras de son père sur le boulevard (nous sommes encore au temps de la prison pour dettes). […] J’éprouvais plutôt une sorte de sympathie secrète, non assurément pour sa personne, mais pour la cause qu’il se trouve servir, tout en ne songeant qu’à se servir lui-même, et par les pires moyens. […] En voici trois : On ne badine pas avec la mort, ou Trois Blondes (à cause des trois chevelures de Mmes Reichenberg, Pierson et Marsy), ou le bon Curieux.
Il faut compter, parmi les causes qui contribuent le plus efficacement à déterminer la valeur esthétique de nos rêveries, le caractère plus ou moins élevé de ces sentiments. […] Dans sa première lettre à John Murray, Byron a plaidé avec éloquence la cause de l’artificiel et de l’humain. […] C’est à un degré à peine atténué ce qui se produit dans la somnolence d’une lourde après-midi d’été, quand sans fermer tout à fait les yeux on s’accorde quelques minutes de rêvasserie ; ou bien en wagon, dans cette sorte d’excitation cérébrale un peu trouble que cause la trépidation du train, dans cette demi-fièvre qui brouille et accélère les associations d’idées, qui fait apparaître et disparaître brusquement les images, « comme si l’on avait secoué la boîte à souvenirs de l’esprit22 » ; ou bien encore au coin du feu, après une longue marche par la pluie et le vent, quand on s’engourdit dans le bien-être de la réaction physique, et que l’afflux du sang au cerveau fait reparaître en demi-hallucination les souvenirs de la journée. […] Cette pénurie relative me semble pouvoir être attribuée à deux causes. […] L’absence de toute notation, telle me semble être la seconde cause qui a réduit la poésie à une telle pénurie de rythmes.
« Il me semble, dit Joubert, beaucoup plus difficile d’être un moderne que d’être un ancien. » C’est souvent pour une cause toute privative, par faiblesse, par impuissance de s’adapter et de se mouvoir, qu’on est tourné vers l’étude et l’admiration du passé. […] Brunetière, dans sa mauvaise humeur, ajoute que Racine et Molière ont été parfois superficiels à cause des salons et des femmes, parce qu’ils ont voulu plaire. […] C’est vraiment, disait Sainte-Beuve de Taine, se confondre orgueilleusement avec l’intelligence créatrice du génie que de croire qu’on pourra déterminer et classer toutes les causes de sa production. […] Il appuie ses pensées de celles de tous les grands hommes de l’antiquité ; il les juge, il les combat, il converse avec eux, avec son lecteur, avec lui-même ; toujours original dans la manière dont il présente les objets, toujours plein d’imagination, toujours peintre, et, ce que j’aime, toujours sachant douter. » Félicitant M. de Tressan d’avoir soutenu la cause de Montaigne il ajoute : « C’est votre père que vous défendez, c’est vous-même. » Disons aujourd’hui de Voltaire, nous, critiques : « C’est notre père qu’il défend, c’est nous-mêmes. » En ces quelques lignes il a défini excellemment non seulement Montaigne, mais une partie nécessaire de la bonne critique. […] C’est un fait que la littérature du passé est distribuée par genres ; c’est aussi un fait que si un Flaubert triomphe aussi complètement dans le roman, échoue aussi radicalement au théâtre, la cause en doit être cherchée non seulement dans le caractère littéraire propre de Flaubert, mais dans le caractère propre du roman et du théâtre, et que la question : Pourquoi a-t-il échoué au théâtre ?