Restons sensibles à la beauté. […] De déterminer l’idéal de la beauté humaine. […] Il veut créer, lui aussi, de la beauté. […] La beauté de la femme n’est pas celle de l’homme ; la beauté d’une blonde n’est pas celle d’une brune. […] Les anciens nous ont représenté la beauté antique : à nous de trouver la beauté moderne.
La beauté est une promesse de plaisir. […] Pour ce qui est de la beauté, elle l’a gêné. […] Ils répondent qu’ils servent à faire de la beauté. […] Or elle n’admet pas la vie idéale sans beauté morale ou plutôt, pour elle, la beauté morale est le genre de beauté attaché aux actions sérieuses. […] Il l’écarte et de la vérité et de la beauté.
Comme les très grands écrivains qui ont su s’attendre, Joseph de Maistre, qui fut une créature beaucoup trop élevée et trop simple pour se jeter à la tête de la publicité et pour s’ébouriffer de ce mot de gloire, comme Diderot, Rousseau et tant d’autres, Joseph de Maistre, qui écrivit tard, apparaît, quand il paraît avec une beauté accomplie et une physionomie complète. […] Chez ce pur et grand et bel écrivain, c’était, comme chez une femme d’une beauté souveraine, — d’une beauté Borghèse, — c’était la même beauté et jusqu’au même sourire ; seulement, c’étaient quelques sourires de plus. […] … Tout cela est incontesté aujourd’hui et demain sera incontestable, et nous le laisserons à qui fait la cour à la gloire en lui faisant écho, pour prendre seulement un détail de ces lettres, un détail entre mille, parce que ce détail donne à leur publication une spécialité de saveur morale et une nuance de beauté littéraire que nous n’avons jamais trouvées à un égal degré dans les autres Correspondances de Joseph de Maistre, et sur lequel, pour cette raison même, nous demandons la permission d’insister. […] Voilà la saveur morale de cette correspondance, mais la beauté morale qu’elle atteste a fait leur beauté littéraire. […] Être doué d’un esprit prodigieux dans le sens le plus leste et le plus brillamment impertinent de ce mot d’esprit, qui souvent dominait chez Joseph de Maistre toutes les gravités du génie, et devenir d’autant plus spirituel qu’on est plus respectueux, et gagner, dans cette compression féconde, mais douloureuse, d’un respect même immérité, des formes toutes — puissantes ou délicieuses pour sa pensée, qu’on n’aurait peut-être jamais eues sans cela, voilà ce que nous tenions à faire remarquer, nous qui pensons que la moralité d’un homme ajoute toujours à la beauté de ses œuvres !
Hollande, Eugène (1866-1931) [Bibliographie] Beauté (1892). […] Hollande imprime : J’ai connu que la vie est un rêve et fait peur, À moins d’y découvrir le Dieu qui la pénètre ; J’ai connu que ce Dieu c’est la Beauté, dont l’être Se dérobe aux cœurs froids indignes du bonheur. […] C’était, en un verbe de cristal aux armatures d’airain, la perpétuelle glorification de la Beauté qui pénètre toute vie et qu’on ne connaît bien que par l’amour et la pitié. Ainsi se composa lentement ce recueil de Beauté, qui parut en janvier 1892, et où éclatent ces chefs-d’œuvre symboliques : Virginius et Hégésias.
Chapitre Premier Beauté physique des mots. — Origines des mots français. — Les doublets. — Le vieux français et la langue scolastique. — Le latin réservoir naturel du français. On ne s’est guère intéressé jusqu’ici aux mots du dictionnaire que pour en écrire l’histoire, sans prendre garde à leur beauté propre, de forme, de sonorité, d’écriture. […] L’esthétique du mot, telle que j’essaierai de la formuler pour la première fois, aura d’abord ce point de contact avec la phonétique qu’elle ne s’occupera que par surcroît du sens verbal, tout à fait insignifiant dans une question de beauté physique : la signification d’un mot ni l’intelligence d’une femme n’ajoutent rien ni n’enlèvent rien à la pureté de leur forme. […] Au point de vue esthétique, si imperméabilisation et prestidigitateur par exemple, manquent vraiment de beauté verbale, il y a moins d’objections contre beaucoup de leurs frères latins, et d’autres, fort nombreux, sont très beaux et très innocents7. […] Vaugelas, qui ne pouvait avoir qu’un sens instinctif de la pureté des mots, a le sens de leur beauté.
Vous vous en ferez une idée exacte en vous représentant des objets de toute beauté. […] Démontrons d’abord a priori la beauté de Mme de Longueville, et pour cela établissons les caractères de la vraie beauté. […] Sur cette force répandez un rayon du ciel, l’élégance, la grâce, la délicatesse : voilà la beauté ! […] Voilà le fond d’une vraie beauté. […] Ceci est une méthode ; cette lourde façon de manier la beauté en la froissant est une habitude.