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472. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

Le ciel, qui veillait sur votre ami, n’a pas voulu qu’il entrât dans cette carrière où il ne se trouvait qu’un peu d’honneur parmi beaucoup de dangers. […] Il a répondu : « Oui, parce qu’on peut faire aller beaucoup de personnes à la fois. » — « Et parce qu’elle me paraît, ai-je dit, la plus convenable à la majesté du trône. » Il s’est mis à rire, et il s’est mis à conduire une polonaise avec tant de grâce, tant de dignité, que vous auriez été ravi75. […] M. le colonel Randon me fait beaucoup de plaisir de se ressouvenir de moi : mais je ne sache pas qu’il m’ait écrit. […] Au reste, ma théorie des marées se fait beaucoup de partisans dans la patrie même de Newton, à ce qu’a témoigné ici dernièrement un membre de la Société royale, appelé M. 

473. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

Il y aurait beaucoup de choses à dire sur les noms d’hommes et de lieux, qui eurent, dans les temps anciens, une énergie si singulière, qui furent une poésie si merveilleuse ; sur ces lieux sans nom qui étaient, selon Virgile, autour du palais d’Évandre ; sur ces autres lieux où, comme dit Lucain, nulle pierre n’était sans nom : c’est que la renommée s’était assise sur les ruines de Troie, et qu’elle n’avait point encore visité les sept collines qui devaient être la ville éternelle. Il y aurait beaucoup de choses à dire encore sur ce désir que chacun a de donner une signification à son nom, afin de vivre chez les races futures, car nul ne peut espérer de vivre sans, un nom qui ait une signification ; sur l’impossibilité où l’on fut toujours d’acclimater un nom en poésie, quand il n’est pas déjà lui-même de la poésie. […] Enfin si je demandais pourquoi il ne se forme plus de langues, on aurait à me répondre, avec beaucoup de raison, que ce serait fort inutile. […] Il y a, au sujet de la formation du langage, un dernier système que l’on laisse entrevoir plutôt qu’on ne le développe ouvertement ; ce système est très ancien, mais il vient d’être rajeuni avec beaucoup d’art et beaucoup de science : c’est celui auquel on est si naturellement conduit par les idées de M. 

474. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

S’il était nécessaire de répondre par un grand nom à des scrupules que nous traitons comme ils le méritent, c’est-à-dire avec beaucoup de respect, nous citerions le cardinal Baronius. […] Avec beaucoup de génie, beaucoup de lumières, beaucoup d’entrailles même, avec tout ce qui rend la gloire facile et la grandeur réelle, l’Europe du xviiie  siècle est la plus petite des Europes qui viennent séculairement comparaître au tribunal de l’histoire. […] Nous avons dit au commencement de ce chapitre qu’il est parfois jusque dans le blâme beaucoup de vénération et d’amour.

475. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

Il suffit que je sois bien d’accord avec vous pour me réjouir de ces bonnes aventures de parole, de ces victoires de renommée, récompense de votre vie courageuse et laborieuse, — et pour vous en souhaiter, comme je l’espère, beaucoup de semblables. Toutefois, si j’avais beaucoup l’occasion de vous voir, indépendamment du goût que j’aurais à causer après la pièce de ce que j’aime mieux penser comme vérité, — je m’attacherais dans votre intérêt au point de vue de la prudence qui, sans exiger de vous le sacrifice de vos opinions, doit vous conseiller beaucoup de mesure, en proportion même des applaudissements que recevez.

476. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »

Après la mort de cette dame et pendant les premiers temps de la retraite que fit Rancé à sa terre de Veretz, il se développe un peu plus et laisse entrevoir à son digne précepteur quelque chose de l’état de son âme : « Les marques de votre souvenir m’étant infiniment chères, lui écrit-il à la date du 17 juillet 1658, j’ai lu vos deux lettres avec tous les sentiments que je devois, quoique je me sois vu si éloigné de ce que vous imaginez que je suis, qu’assurément j’y ai trouvé beaucoup de confusion. […] C’est une pensée qui a été suivie de beaucoup de réflexions ; voilà comme quoi on profite de tout. » Les lettres à l’abbé Nicaise, à part ces éclairs passagers, sont d’ailleurs remplies de pensées graves, élevées, fondamentales, de fréquents rappels à ce moment qui doit décider pour jamais de nos aventures .

477. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

Même quand ils ne deviennent ni des fripons, ni des escrocs avilis, ni des hâbleurs impudents ; quand quelque chose de l’honnête homme leur reste, et qu’on peut leur donner la main, il ne faut pas s’attendre à beaucoup de scrupules de leur part ; leur sens moral, chatouilleux peut-être et intact sur un ou deux points, vous paraîtra fort aboli et coulant pour tout le reste. […] Quant à Casanova lui-même, il ne tarda pas à se perfectionner, et sans avoir besoin de lire beaucoup de romans, je crois.

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