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1660. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

Tu es la racine du présent, du passé, de l’avenir.

1661. (1739) Vie de Molière

C’est dans les cours que cette superstition règne davantage, parce que c’est là qu’on a plus d’inquiétude sur l’avenir.

1662. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

… Et puis il ne serait pas mauvais d’avoir lu son œuvre entière, y compris l’Avenir de la science, les Etudes d’Histoire religieuse, les Essais de morale et de critique et les Questions contemporaines. […] Et, autour d’Ellida, de Wangel et de « l’étranger », se meuvent des figures plus familières et concrètes : Ballested, ancien comédien, peintre, cicerone et maître à danser, un bohème mélancolique ; Lyngstrand, un malade, un mourant comme il y en a tant dans ce théâtre, sculpteur de son état, et qui, secoué d’une toux mortelle, rêve de gloire et d’avenir ; et la petite Hilda que Wangel a eue de son premier mariage, et qui souffre de ne pas être aimée de sa jeune belle-mère (rassurez-vous ; Ellida, son équilibre retrouvé par sa responsabilité reconquise, se met tout de suite à aimer les enfants de son vieux mari) ; et la sœur de Hilda, la charmante et raisonnable Bolette, qui, elle aussi, a ses chimères, mais qui y renonce librement en mettant sa main dans celle du sérieux et dévoué Arnholm, son ancien professeur ; et dont le cas (par un parallélisme familier à Ibsen) nous présente, en regard de l’union irréfléchie et non entièrement volontaire de Wangel et d’Ellida, les vraies conditions d’un mariage rationnel… Le tout est d’un charme bizarre et comme lointain, et qui cependant pénètre peu à peu, avec peut-être des lenteurs et des langueurs qui n’ennuient pas, mais qui bercent… J. […] Enfin on est tenté de croire, après les deux premiers actes, que la Petite Marquise est, sans y prétendre d’ailleurs, la plus morale des comédies, et de la conclusion la plus sévère ; mais le dernier acte nous détrompe ou, si vous voulez, nous rassure : ce qu’il nous laisse entrevoir dans un prochain avenir, et que nous sentons toléré d’avance et absous par la sagesse indulgente des deux auteurs, nous rappelle que leur idéal n’a rien d’outré ni d’accablant, qu’il vient en droite ligne, j’en ai souvent fait la remarque, de la fin du dix-huitième siècle, et qu’il ne demande pas trop aux hommes ni à la vie, puisqu’il ne demande à celle-ci et à ceux-là qu’un peu de douceur. […] Sa gourme jetée, il sentait, à la réflexion, qu’un jeune homme dans sa position se devait à lui-même, devait à sa famille et à la société, de faire un mariage décent et normal, un mariage qui servît son « avenir », qui fût en harmonie avec le rôle public, considérable et utile, auquel il était évidemment destiné ; et il se dit que ce devoir-là primait l’autre. […] Non pas, bien entendu, pour l’épouser. « Mon devoir est d’assurer l’avenir de ce petit être ; je vous supplie à genoux de le faire… Mais quant à s’appeler autrement que Vatrin !

1663. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Son optimisme candide déridait parfois le maître ennuyé auquel il tâchait de faire entrevoir un avenir bleu et rose. […] On voit que le culte raisonné de la patrie et le souci d’assurer, à travers les incertitudes du présent et les menaces de l’avenir, la perpétuité de notre race, dominent, dans les ouvrages du duc d’Aumale, toutes les autres préoccupations. […] La troisième République, en répudiant toutes ces antiquités, a renié ses propres origines et compromis son avenir. […] La religion, la morale, la patrie, le gouvernement, la législation, le passé, le présent et l’avenir sont les objets successifs de ces entretiens enjoués et malins. […] Quand ils se promènent, au bras l’un de l’autre, ils parlent d’avenir, d’espérance, d’immortel amour.

1664. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

A ceux ou celles qui lui demandent son amitié, il pourrait répondre comme à M. de Montègre : « Un ami de la veille… mais nous avons l’avenir pour nous… » Chamfort disait : « Convenons que, pour être heureux dans le monde, il y a des côtés de soi-même qu’il faut entièrement paralyser. » Hélas ! […] D’autres peuvent écrire et décrire avec un art infini nos mobiliers et les détours de nos rues ; d’autres coudre ensemble des notes savamment prises et reproduire à merveille toute la physionomie ambiante de notre civilisation, le quotidien de nos moeurs et jusqu’aux gestes et aux tics de l’homme de notre époque ; c’est une besogne précieuse assurément et qui sera d’un grand secours aux historiens de l’avenir. […] N’est-ce pas une de celles d’où dépend tout l’avenir de l’art des vers ? […] En revanche, l’historien de l’avenir y trouvera, réunis et déjà classés, d’innombrables documents sur les habitudes de notre vie quotidienne, sur les singularités de nos métiers, sur nos manières spéciales de nous amuser et de nous vêtir, de travailler et de dépenser notre argent Ce n’est pas les passions du XIXe siècle, mais c’en est les mœurs, et les mœurs ne forment-elles pas le tout des hommes vulgaires, la moitié de ceux mêmes qui sont hors cadre ? […] Cela ne veut pas dire qu’il ne se publiera pas dans l’avenir de nouveaux romans de mœurs ni que l’enquête entreprise par les historiens des espèces sociales ait fini son œuvre.

1665. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Et cependant c’est l’espérance de l’avenir que cette exploration préhistorique de la Belgique : ce limon de la Hesbaye, ces grottes ou abris de la Meuse, j’ai idée que dès les temps de Chelles ou d’Aurignac, ils furent le patrimoine de populations déjà nombreuses et déjà industrieuses. […] Voici les poèmes d’Albert Giraud ; leur tenue parfaite, leur distinction un peu hautaine rappellent certains portraits de Van Dyck : Sur le rêve effacé d’un antique décor, Dans un de ces fauteuils étoilés de clous d’or Dont la rude splendeur ne sied plus à nos tailles, Le front lourd de pensées et balafré d’entailles Repose, avec l’allure et la morgue d’un roi, En un vaste silence où l’on sent de l’effroi, L’aventurier flamand qui commandait aux princes Et qui jouait aux dés l’empire et les provinces, Celui dont la mémoire emplit les grands chemins, Celui dont l’avenir verra les larges mains S’appuyer à jamais en songe sur l’Épée10. […] À cet égard, la Belgique a suffisamment affirmé sa robustesse depuis plus d’un quart de siècle pour que nous envisagions son avenir avec confiance.

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