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894. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

si amoureusement retorse, que nous imaginons très bien ce qu’aurait été — si l’auteur l’eût achevé — ce livre, qui tient à la fois de l’observation la plus perçante et de la fantaisie la plus inspirée, et où, comme deux lutteuses qui s’étreignent sur le pied d’une coupe antique, l’ironie s’entrelace à la Profondeur. […] Je sais, et Balzac le savait aussi, ce qui sépare l’auteur des Contes drolatiques de l’énorme Modèle et du Maître dont il a essayé une fois de retrouver quelques-uns des secrets perdus. […] Le penseur chrétien qu’il allait être, l’auteur du Curé de village et du Médecin de campagne, apprit plus tard que les enfants nus ne sont pas innocents quand ils portent la faute de leurs pères. […] Au lieu de supposer ce qui n’existait pas, comme Balzac a fait dans la préface de ses Contes, il fallait simplement rappeler l’intention de l’auteur et bien déterminer l’effet et l’influence de son livre. […] Auteur, en quelque sorte, même par la mémoire qu’il a laissée, il semble faire les livres que nous faisons sur lui, puisqu’il les inspire.

895. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Scheiner se disoit auteur du systême des taches du soleil. […] Car quelle apparence, dit un auteur, que le zèle de la religion les ait alors animés. […] L’auteur de cette innovation est le célèbre abbé Frugoni. […] On disoit que l’auteur avoit chanté leur colère, ainsi qu’Homère a chanté celle d’Achille. […] Si la marche de l’auteur est lente, elle est toujours sûre.

896. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

L’auteur répondit : “C’est bien possible, mais nous ne le saurons qu’après.” […] Le malheur, c’est que l’auteur l’a obscurci par diverses inventions. […] Sans doute l’auteur les connaît pour lui. […] Là où j’aimais un peu moins la pièce, je ne cessais pas d’aimer l’auteur. […] Mais, généralement, on ne se modèle que sur un ou deux auteurs favoris.

897. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

Feugère a fait une suite d’études consciencieuses et très recommandables, qu’il ne faut point séparer des publications complètes ou partielles qu’il donne des œuvres de ces vieux auteurs. […] Dans quelle intention précise, et à quel âge au juste l’auteur l’a-t-il composé ? […] D’Aubigné, en son Histoire, donne à cet écrit une origine moins patriotique et plus personnelle ; il suppose que l’idée en est venue à l’auteur dans un voyage à Paris. […] Mme de Lambert, qui semble nier que l’amitié entre deux femmes soit possible, admet cet autre sentiment mixte entre deux personnes du sexe et le décrit d’une manière pleine de vérité ; c’est qu’elle l’avait éprouvé pour M. de Sacy, l’auteur du Traité de l’amitié. […] [NdA] Notice bio-bibliographique sur La Boétie, l’ami de Montaigne, suivie de la Servitude volontaire, donnée pour la première fois, selon le vrai texte de l’auteur, d’après un manuscrit contemporain et authentique.

898. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

défauts de l’auteur. […] Il y a deux sortes d’auteurs, je le reconnais de plus en plus. […] Qu’ils sont rares les auteurs comme Horace et Montaigne, qui gagnent à être sans cesse relus, compris, entourés d’une pleine et pénétrante lumière, et pour qui semble fait le mot excellent de Vauvenargues : « La netteté est le vernis des maîtres !  […] On a recherché, d’après les noms d’auteurs que cite le poète, quelle pouvait être sa librairie, sa bibliothèque (si tant est qu’il en ait eu jamais une), celle même qu’il léguait, en un couplet du Grand Testament, à son maître Guillaume de Villon. […] Campaux, mais ici la source première est plus haut que chez Villon : elle est dans saint Bernard et dans d’autres auteurs de la grande époque du Moyen Âge.

899. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La femme au XVIIIe siècle, par MM. Edmond et Jules de Goncourt. » pp. 2-30

A la suite des Œuvres complètes de chacun de ces auteurs célèbres, il devrait y avoir un album, un recueil d’estampes représentant quelques-uns des types de ces femmes-là, à la fois celles que l’auteur a peintes dans ses livres et celles qui se sont après coup modelées sur lui, autant de prêtresses ou de dévotes vouées chacune à leur saint ou à leur dieu. Le premier auteur sensible, passionné, qu’une femme lit à quinze ans et pour lequel elle s’affole ou s’attendrit, la désigne, lui met pour toute la vie un pli au cœur, lui met parfois la cocarde à l’oreille autant et plus que son premier bal. […] Un jour elle se mit à marmotter cette chanson devant M. de Tressan lui-même, en disant : « Connaissez-vous l’auteur ? […] Mme de Souza, l’auteur délicat d’Eugène de Rothelin, nous a très-bien rendu, dans cette jolie production, une Mme de Luxembourg un peu adoucie sous les traits de la maréchale d’Estouteville6, et elle n’a pas oublié, auprès d’elle, le charmant contraste de la duchesse de Lauzun, devenue dans le roman Mme de Rieux. […] Je dois dire pourtant que, dans la pensée de l’auteur, ce portrait de la maréchale d’Estouteville se rapportait bien plus en réalité à la maréchale de Beauvau ; il n’est pas défendu de croire que la maréchale de Luxembourg, qu’on crut généralement y reconnaître, y était pour quelques traits.

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