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769. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

MM. de Goncourt sont deux auteurs qui n’en font qu’un et dont le nom a acquis toute sa signification depuis leurs deux ou trois derniers romans très-remarquables, mais surtout par ce drame d’Henriette Maréchal qui a fait éclat et qui les a bombardés tout d’un coup à la célébrité. […] Pour tout ce qui est art du xviiie  siècle, je leur rends les armes : en ce qui est des auteurs, c’est différent, et j’aurais, sur plus d’un nom, maille à partir avec eux. […] Il y a une chose qu’oublient trop MM. de Goncourt : ils ne voient dans Voltaire que l’auteur dramatique, le poëte ; mais le philosophe, ils l’oublient. […] De notre xviie  siècle à nous, l’auteur qu’ils estiment le plus, le seul peut-être qu’ils admirent entièrement, est La Bruyère, précisément celui qui, par quelques-uns de ses procédés, inaugure le xviiie  siècle déjà, qui en a les inquiétudes, les recherches et bien des replis. […] Dans son volume de Louis XV, un de ses moins bons d’ailleurs, un de ceux où l’auteur abuse le plus de ce que j’appellerai l’illuminisme de l’histoire.

770. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

Mancel, bibliothécaire de la ville de Caen, — à laquelle La Bruyère pourrait bien appartenir un peu, si la charge qu’il y avait, comme trésorier de France, n’eût pas été pour lui la moins exigeante des sinécures, — préparait un nouvelle édition de ce livre des Caractères, dont l’auteur dépensa à Paris, comme observateur et moraliste, le temps qu’il devait peut-être strictement, mais moins utilement, à la basse Normandie, et, bon homme, M.  […] Fournier trouve aujourd’hui que c’était invraisemblable : peu s’en faut qu’il ne trouve la chose impossible ; il n’a pas assez de railleries pour les pauvres auteurs de notices qui ont mentionné ce village voisin de Dourdan : « Peu importait, dit-il, qu’en maint endroit de son livre l’auteur des Caractères se révélât Parisien de la tête aux pieds ; Parisien de naissance et d’habitude, Parisien de cœur et d’esprit ! […] L’auteur, en effet, si estimable par ses patientes recherchas, manque trop souvent de critique dans l’emploi qu’il en fait. […] En même temps qu’il traite lestement et de haut en bas un Despréaux et un Valincour, il va déterrer les plus petits auteurs oubliés, de purs grimauds à leur date, pour leur accorder de l’importance et de la valeur. […] On lit dans le Journal de Galand, l’auteur des Mille et une Nuits, un curieux passage que M. 

771. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Il s’agissait de les restaurer et de les Remettre en lumière, à leur place, au-dessus de l’auteur de Mérope et de Zaïre. […] Dans une querelle qu’il eut, en 1802, avec Geoffroy, sur l’opéra d’Adrien (car quel est l’auteur alors qui n’eut point maille à partir avec Geoffroy ?) […] Il se défendait des dîners où il aurait pu rencontrer un seul auteur de ses justiciables. […] Les matins, il relisait ces auteurs qu’on réimprimait alors et qui sont les maîtres de la vie, La Bruyère, Montesquieu, Don Quichotte, Hamilton, l’abbé Prévost. […] [NdA] M. de Falloux, ministre de l’Instruction publique et ancien légitimiste, auteur de l’Histoire de saint Pie V, conservait à la tête de la division des lettres M. 

772. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

L’auteur, que je crois pouvoir nommer sans indiscrétion, et qui est M. l’abbé B. […] Auguste Desplaces, auteur d’un recueil intitulé La Couronne d’Ophélie (1845), et l’un des gracieux poètes-bergers que M.  […] Martin, auteur d’Une gerbe (1850), et l’un des poètes aussi du groupe de M.  […] Louis Bouilhet, reproduit trop visiblement (j’en demande bien pardon au jeune auteur) le ton, les formes et le genre de boutades de Mardoche. […] Brizeux, auteur bien connu de Marie et des Bretons, vient de publier un nouveau recueil de vers qui a pour titre Primel et Nola (1852) : c’est le titre particulier d’une pièce que M. 

773. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 38, que les peintres du temps de Raphaël n’avoient point d’avantage sur ceux d’aujourd’hui. Des peintres de l’antiquité » pp. 351-386

Cet auteur a donné dans ce livre plusieurs desseins de peintures antiques qui n’avoient pas encore été rendus publics, et entr’autres le dessein du plafonds d’une chambre qui fut déterrée auprès de saint étienne in rotunda en mil sept cens cinq, c’est-à-dire, une année avant l’édition de son ouvrage. […] Ces écrivains se sont contentez de ramasser les passages des auteurs anciens qui parlent de la peinture, et de les commenter en philologues, sans les expliquer par l’examen de ce que nos peintres font tous les jours, et même sans appliquer ces passages aux morceaux de la peinture antique qui subsistent encore. […] Cet auteur raconte comme un point d’histoire important, que ce fut un thébain, nommé Aristide, qui fit voir le premier qu’on pouvoit peindre les mouvemens de l’ame, et qu’il étoit possible aux hommes d’exprimer avec des traits et des couleurs les sentimens d’une figure muette, en un mot, qu’on pouvoit parler aux yeux. […] La plûpart des loüanges que les auteurs anciens donnent aux tableaux dont ils parlent, font l’éloge de l’expression. […] L’auteur spirituel de qui j’emprunte cette histoire, vante encore principalement la composition poëtique d’un tableau de Zeuxis, représentant la famille d’un centaure.

774. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 33, que la veneration pour les bons auteurs de l’antiquité durera toujours. S’il est vrai que nous raisonnions mieux que les anciens » pp. 453-488

Section 33, que la veneration pour les bons auteurs de l’antiquité durera toujours. […] Premierement, on ne me reprendra point de dénier aux philosophes et aux sçavans qui recherchent méthodiquement les secrets de la nature, toutes les inventions dont ils ne sont pas reconnus les auteurs. […] Ce ne sont point eux non plus qui ont trouvé la poudre à canon, qui a donné lieu à tant d’observations sur la nature de l’air, ni plusieurs autres inventions dont on ne connoît pas certainement les auteurs, mais qui ont beaucoup contribué à perfectionner les sciences naturelles. […] Quand nous n’avons pas la centiéme partie des livres des auteurs grecs et des auteurs romains, nous pouvons bien nous tromper en plaçant les bornes que nous marquons à leurs progrès dans les sciences naturelles, où nous les plaçons. […] Avons-nous un auteur que nous puissions opposer à Quintilien pour l’ordre et pour la solidité des raisonnemens ?

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