C’est le cas, par exemple, pour les écrits qui traitent des sciences concrètes et sont appelés à tracer des descriptions du monde extérieur ou bien pour ceux qui exposent quelque vaste théorie. […] Les alchimistes d’autrefois cherchaient dans leurs alambics le moyen de faire de l’or ; Lavoisier y trouve, y crée mieux que cela : une science, riche de jeunesse et d’avenir, qui s’appelle la chimie. […] De patients versificateurs chantent (cela s’appelle chanter !) […] Il s’est fondé sur l’harmonie qu’offrent les membres divers d’un être viable, sur ce que les savants appellent l’unité de composition. […] On l’appelle en ce cas empiriste, positiviste, matérialiste.
Les lois de la mémoire et de l’association pourraient s’appeler des lois de sélection cérébrale ou intellectuelle, et il n’est pas moins intéressant de savoir comment survivent ou revivent les idées que de savoir comment subsistent les individus ou les espèces dans la lutte pour l’existence. […] Tous les phénomènes cérébraux, en tant que tels, sont explicables par ce que Dubois-Reymond appelle « l’astronomie moléculaire du cerveau ». […] C’est là ce que les psychologues contemporains appellent les résidus. […] Ribot appelle les « associations dynamiques » entre les cellules, de ce que Wundt appelle des « dispositions fonctionnelles ». […] Allons plus loin ; dans le monde inorganique lui-même, toute forme durable ou susceptible de répétition peut être, par analogie et par métaphore, appelée une mémoire ; le système solaire, qui reproduit périodiquement les mêmes figures, est une mémoire, comme le système respiratoire qui reproduit périodiquement les mêmes soulèvements de la poitrine.
Cela s’appelle le réalisme, cette idée, et cela sort des deux choses monstrueuses qui s’accroupissent, pour l’étouffer, sur la vieille société française : le Matérialisme et la Démocratie. […] Cela s’épandait, se soutenait, au milieu du vibrement général, n’ayant plus de parfums distincts (il appelle cela des parfums !) […] Zola, qui l’appelle « la grande bête », par parenthèse, l’expression la plus caressante et la plus idolâtre pour ce grand naturaliste, épris de la bestialité. Cette fille, qui s’appelle Désirée, est née fille de basse-cour… Type de femme qui ne manque pas de vérité, mais de vérité inférieure et de cette chaleur animale, la préoccupation éternelle de M. […] Pour l’auteur de La Faute de l’abbé Mouret, comme pour ce fort animal idiot qu’on appelle Désirée, cette vache qui vient de vêler est l’événement suprême.
Rodrigue avait appelé et vaincu un chevalier navarrais en combat singulier : de là ce titre de Campéador ou Campi-doctor, comme on disait dans les chansons latines ; car c’est une chanson latine qui, la première, nous apprend cet exploit. On l’appela aussi, mais plus tard, Mon Cid, Mio Cid, comme d’un nom courant ; ce mot mio était entré dans le nom et en était tellement inséparable qu’on lui fait dire à lui-même dans les chansons, quand il a à se nommer : « Je suis Mon Cid. […] C’est alors que le Cid joua au plus fin et se ménagea un jeu à part ; trompant également le roi Mostaïn, dont il était l’allié, et le roi Alphonse appelé l’Empereur dont il continuait de se dire le vassal, il ne songea, à la tête de son armée, qu’à pousser ses propres affaires, comme le plus osé et le plus habile des trois larrons. […] Damas-Hinard appelle « sa liste civile. » C’était à qui achèterait la protection. […] Pour s’en assurer, il les fait appeler et les essaye l’un après l’autre ; il les tâte, au pied de la lettre, en serrant de sa rude poigne (tout cassé qu’il est) leurs faibles et tendres mains, jusqu’à les faire crier ; « Assez, seigneur, s’écrient les patients, assez !
Son rôle (je crois l’avoir dit déjà) est celui que, dans la haute comédie, appelle le rôle raisonneur, celui des Ariste, des Cléante, un rôle qui honore et ennoblit la pièce, mais qui n’intéresse pas l’action. […] Les circonstances récentes ont fait apparaître dans notre Parlement, en matière d’affaires étrangères, deux partis extrêmes, également dangereux : l’un qui rêve de conquêtes et aime la guerre, soit pour elle-même, soit pour les révolutions qu’elle peut faire naître ; l’autre qui a pour la paix un amour que je ne craindrai pas d’appeler déshonnête, car il a pour unique principe non l’intérêt public, mais le goût du bien-être matériel et la mollesse du cœur. […] Il se plaint de la platitude générale « qui augmente sensiblement », et il craindrait d’appeler au secours et de déchaîner la tempête. […] Nul ne fut assurément plus sincère ni plus dégagé d’arrière-pensée parmi les républicains que j’appellerai improvisés et provisoires. […] J’ai depuis longtemps la pensée, que je t’ai exprimée, je crois, de choisir dans cette grande étendue de temps qui va de 1789 jusqu’à nos jours, et que je continue à appeler la Révolution française, les dix ans de l’Empire, la naissance, le développement, la décadence et la chute de cette prodigieuse entreprise.
Restaient des rôles de critiques consciencieux, sérieux, mais un peu singuliers, exceptionnels, comme de loin il les appelle, ou plus adonnés à l’étude des influences étrangères, des origines, ou recherchant les cas rares plutôt que la route générale et frayée. […] L’humanité peut s’appeler, en quelque sorte, une boiteuse intrépide. […] A l’appui de son livre sur les poëtes latins, qui n’a pas été assez lu dans le sens juste où il l’avait écrit, et comme démonstration accessoire, il a exprimé directement sa pensée sur toute une classe d’écrivains modernes par son manifeste contre ce qu’il a appelé la littérature facile. […] ce que lui-même, en d’autres occasions, appellerait des vérités éternelles que l’expression rajeunit. […] Il voit en lui le type de ce qu’on appelle l’homme de talent, ce qui veut dire l’homme de peu de talent, qui a la prétention d’en avoir ; et là-dessus il fait sur ce caractère de l’homme de talent quatre à cinq longues pages spirituelles, mais d’une déclamation comme j’en chercherais vainement dans Sénèque le père ; un morceau à effet, à allusions, tout en hors-d’œuvre, un développement, comme on dit dans l’école.