quelque chose d’analogue à ce que Balzac, de nos jours, appellera des « scènes de la vie privée » ? […] Or, les forces de la nature, de quelque nom qu’on les appelle, elles nous imposent, et nous n’en rions pas ! […] c’était cela qu’il appelait sa gloire ! […] Il y a un comte aussi, que l’on appelle Dorante, et qui sent d’une lieue son chevalier d’industrie. […] Pour la cadette, — Mimi Dancourt, comme on l’appelait au théâtre, et, de son nom de femme, Mme Deshayes, — elle fut la mère de Mme de la Popelinière.
On se rappelle ces espèces d’oracles philosophiques que contiennent les Contemplations, et tout ce que révèle la voix de l’ombre infinie, c’est-à-dire de l’univers, symboliquement appelée la « bouche d’ombre ». […] Son sentiment du mal, au lieu de rester une douleur individuelle, s’élargit, se socialise en quelque sorte, et s’égale même à l’univers, « au prodige nocturne universel », à la nuit sans limites que nous appelons le monde. […] Dans Ibo, la beauté est appelée sainte, et elle est rapprochée de l’Idéal et de la Foi. […] Il appelle l’homme quelque part : tête auguste du nombre ; et nous avons vu que les images tirées du nombre sont chez lui fréquentes. […] Il eut le tort de partager ce que la critique anglaise a appelé la vue mystique et surnaturelle de la Révolution française.
I Nous voici arrivés au centre inétendu, sorte de point mathématique, par rapport auquel nous définissons le reste et que chacun de nous appelle je ou moi. […] Quand il fut hypnotisé et dans le coma vigil (il était alors capable de se tenir debout et en apparence bien éveillé, mais avec un air étrange et égaré comme dans le somnambulisme), il lui fut fortement suggéré qu’il s’appelait Richard Cobden. […] L’un d’eux, nommé Dupré et traité par Leuret, se croyait et se disait à la fois Napoléon, Delavigne, Picard, Andrieux, Destouches et Bernardin de Saint-Pierre. — Une femme citée par Leuret, et qui s’appelait Catherine, n’est plus elle-même ; elle ne s’appelle plus Catherine ; il y a rupture entre son passé et son présent ; elle ne parle de soi qu’à la troisième personne, en disant : « la personne de moi-même ». — D’autres étaient transformés en animaux. […] Morale ou physique, la forme que nous appelons régulière a beau être la plus fréquente, c’est à travers une infinité de déformations possibles qu’elle se produit. — On peut comparer la sourde élaboration dont l’effet ordinaire est la conscience à la marche de cet esclave qui, après les jeux du cirque, traversait toute l’arène un œuf à la main, parmi les lions lassés et les tigres repus ; s’il arrivait, il recevait la liberté. […] Qu’il s’agisse d’un corps, de nous-mêmes, d’un autre être animé, que l’opération s’appelle perception extérieure, acte de connaissance, souvenir, induction, conception pure, toujours notre opération est un bloc dont les molécules sont des sensations et des images jointes à des images, celles-ci agglutinées en groupes partiels qui s’évoquent mutuellement. — Un couple s’est formé par l’agrégation de deux molécules ; à celui-là s’est attaché un autre couple, à leur tout un autre tout, et ainsi de suite, tant qu’enfin ce vaste composé que nous appelons l’idée d’un individu, l’idée de cet arbre, de moi-même, de ce chien, de Pierre ou de Paul, s’est établi. — Soit une bille d’ivoire à deux pieds de nous.
C’est ce que Platon et Leibniz appelaient l’universelle harmonie, grâce à laquelle tout être devient le miroir de l’univers ; c’est ce que Kant appelait l’universelle réciprocité d’action. […] A priori, on ne comprend guère comment une sensation absolument nouvelle de tout point, telle que l’odeur de rose, pourrait s’introduire tout d’un coup dans une conscience auparavant vide, qui n’eût pas déjà enveloppé en soi de quoi faire la combinaison subtile et complexe appelée parfum, et parfum de rose. […] La sensation mécanique, à son tour, a son type dans ce que Spencer appelle le choc nerveux, c’est-à-dire le coup, le tressaillement produit par l’action mécanique d’un objet. […] C’est là ce qu’il y a de vrai dans ce qu’on a appelé la loi de relativité des sensations. […] Ce n’est pas lui qui se change en sensation ; cette transformation inexplicable serait contraire à ce qu’on appelle la loi de transformation des mouvements et qu’on ajustement proposé d’appeler leur loi de non-transformation.
Ayant toujours habité en Italie et travaillé dans la retraite, loin des questions de salon et d’école, en dehors de ce qu’on appelait les classiques et les romantiques, il ne s’est jamais bien rendu compte de ce que voulaient chez nous ces derniers80. […] Il appelle David et Girodet ses maîtres ; bien d’autres aussi les proclamaient tels, et tout dépendait de l’application que faisaient de leurs préceptes les disciples. […] Ainsi, pour parler net, il ne ressemble pas à ceux qu’on appelait généralement classiques de 1820 à 1830, lorsqu’il écrit de Rome, à la date de juillet 1824 : Alaux vient de faire un tableau qui représente Mercure et Pandore dans les airs. […] Il essaie d’y définir et d’y comparer la facilité et le génie : J’appelle facilité ce talent à ajuster promptement un sujet ; et, quand le goût y est joint, on fait très vite de belles compositions. […] Léopold Robert fut atteint, comme quelques natures d’élite, de ce qu’on a appelé la maladie de quarante ans, et il y succomba (20 mars 1835).
En parlant de la célèbre abbaye de Notre-Dame-des-Ermites ou d’Einsielden, dans le canton de Schwitz, William Coxe, ministre et chapelain anglican, s’était permis bien des ironies sur les pèlerins et leur dévotion qu’il appelait superstitieuse : ici Ramond prend à son tour la liberté d’abréger, dans sa traduction, ces sarcasmes trop faciles, et il exprime pour son compte un tout autre sentiment : Je l’avoue, dit-il, l’aspect de ce monastère m’a ému ; sa situation au milieu d’une vallée sauvage a quelque chose de frappant ; son architecture est belle, et son plan est exécuté sur de grandes proportions ; rien de plus majestueux que les degrés qui s’élèvent à la plate-forme de l’édifice et qui la préparent de loin par une montée insensible… Il est impossible d’entrer dans cette chapelle dont le pavé est jonché de pécheurs prosternés, méditant dans un respectueux silence et pénétrés du bonheur d’être enfin parvenus à ce terme de leurs désirs, à ce but de leur voyage, sans éprouver un sentiment de respect et de terreur. […] Certes, ce sentiment exprimé par un jeune homme de vingt-deux ans, cette leçon donnée aux esprits forts (appelés ici par politesse des âmes fortes), en présence de la philosophie du siècle, à deux pas de Voltaire et pendant la vogue de l’abbé Raynal, annonce, encore mieux que Le Jeune d’Olban et que les Élégies, combien Ramond appartient d’avance à un mouvement réparateur et à une inspiration digne des régions sereines où se passeront les plus belles heures de sa vie83. […] Quant à ceux qui ont atteint quelques-unes des hauteurs du globe, je les appelle en témoignage : en est-il un seul qui, à leurs sommets, ne se soit trouvé régénéré et n’ait senti avec surprise qu’il avait laissé au pied des monts sa faiblesse, ses infirmités, ses soins, ses inquiétudes ; en un mot, la partie débile de son être et la portion ulcérée de son cœur ? […] Que l’humanité soit conduite à la conquête de la terre par la colonne de nuages ou par la colonne de feu, elle marche : bénissons la Cause directrice qui assortit les moyens à l’état de nos sociétés, et que notre courte sagesse s’incline devant la Sagesse profonde qui dirige au même but ce que nous appelons l’erreur et ce que nous appelons la vérité !