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422. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

Il ne goûte, il ne vénère que depuis assez peu d’années Pétrarque, le grand élégiaque chrétien, et son plus illustre ancêtre. […] Au sortir de la Terreur, et pour traverser les années encore difficiles qui suivirent, ses parents vécurent confinés dans cette terre obscure de Milly, que le poëte a si pieusement illustrée, comme M. de Chateaubriand a fait pour Combourg, comme Victor Hugo pour les Feuillantines. […] Dans le peu que nous avons essayé d’en dire, relativement aux années antérieures, on trouvera que nous avons été bien sobre et bien vague ; mais nous croyons n’avoir rien présenté sous un faux jour. […] Le public qui aime assez les belles choses, à condition qu’elles passeront vite, se l’était si fort imaginé ainsi, que, durant plusieurs années, à chaque nouvelle publication de Lamartine, c’était un murmure peu flatteur où l’étourderie entrait de concert avec l’envie et la bêtise : on avait l’air de vouloir dire que l’astre baissait. […] Cependant l’absence habituelle où Lamartine vécut loin de Paris et souvent hors de France, durant les dernières années de la Restauration, le silence prolongé qu’il garda après la publication de son Chant d’Harold, firent tomber les clameurs des critiques qui se rejetèrent sur d’autres poëtes plus présents : sa renommée acheva rapidement de mûrir.

423. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

Je sais bien que vous me direz qu’êtes contraint par leurs importunités de ce faire, ores que n’en ayez envie. » De Thou, dans son Histoire (année 1559, liv.  […] Deux colombes sous un saule pleureur figurent les Baisers de Jean Second, mort avant sa vingt-cinquième année. […] C’est un poëte de la Restauration, avons-nous dit, mais des trois ou quatre premières années de la Restauration, ne l’oublions pas. […] Commencé depuis bien des années, laissé ou repris plus d’une fois à travers les occupations d’une vie que les affaires réclament, cet Érostrate était déjà imprimé, et non publié, quand le poëme de M. […] Un jour, il y a quelques années, vers 1841, au plus fort des luttes politiques, dans une discussion d’adresse où il avait parlé plusieurs fois, M.

424. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

Il y eut, en effet, durant dix années, un sommeil de la Poésie. […] Pendant dix années, on peut dire que le Naturalisme eut le champ libre. […] Je ne peux pas vous faire ici, année par année et jour par jour, l’histoire de ce mouvement littéraire. […] Nous eûmes en ces dernières années un essai très sérieux de littérature basée sur le mépris de l’idée et sur le dédain du symbole ce fut contre cette prétention que se dressa la réaction idéaliste. […] Y ajouterais-je Paul Fort ou André Gide que je n’aurais pas encore fini de nommer tous ceux à qui la Poésie récente doit sa continuelle vitalité, car le Symbolisme fut, durant ces quinze années, la seule tentative d’art intéressante et originale.

425. (1887) Discours et conférences « Rapport sur les prix de vertu lu dans la séance publique annuelle de l’Académie française »

Les plus âgés, après une année de résistance, se décidèrent enfin à ne jeter qu’un nombre de cailloux fixé, avec promesse de n’atteindre personne. […] Dans la fatale année 1871, elle part pour Schelestadt et revient à Lyon, à travers les lignes prussiennes, ramenant une douzaine d’enfants, de deux à trois ans, inconnus ou abandonnés. […] La vertu, Messieurs, s’est présentée à vous cette année, aussi diverse que sublime. […] Elle et sa mère servirent durant des années une vieille dame de la Guadeloupe, qui récompensa leurs soins par l’affranchissement. […] Un jour (il y a de cela quelques années), Emmeline revenait de porter la farine de ses clients ; elle était assise sur sa mule, tricotant comme elle le fait d’ordinaire dans ses courses, pour ne pas perdre le temps.

426. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Ces deux années amenèrent enfin le dénouement des difficultés qui compliquaient la situation de madame de Maintenon, de madame de Montespan et des maîtresses. […] C’est l’homme de la cour qui a le plus de sens et qui donne le moins dans les pièges… » Vers le milieu de l’année 1685, le roi épousa madame de Maintenon, un peu plus de deux ans après la mort de Marie-Thérèse. […] Les années 1680, 1681, 1682 virent Brest, Toulon, Dunkerque, le Havre, Rochefort, devenir des ports immenses, fortifiés, munis d’arsenaux et de magasins. […] Dans cette même année, le grand Corneille donna son dernier ouvrage, la tragédie de Suréna. […] Ce qui restait d’écrivains en prose, c’étaient Mézerai, âgé de 70 ans, qui n’en vécut plus que 3 ; Saint-Évremond, âgé de 67 ans, qui en vécut encore 23, mais en Angleterre ; Ménage, aussi dans sa 67e année, qui en vécut encore 12 à compiler ; Pélisson, âgé de 66 ans, qui en vécut encore 17 à convertir des protestants.

427. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

Jolie créature dans son enfance, vieillard très agréable et très goûté malgré les années, il ne put jamais réparer les fautes de sa première vie ni couvrir les frivolités de son caractère. […] Et en effet, pendant les années qui suivirent, l’abbé de Choisy, livré à lui-même, et hors de toute contrainte, fit la belle tant qu’il voulut, et s’abandonna follement à toute la bizarrerie de ses goûts. […] L’abbé de Choisy a consigné les circonstances et les motifs de sa conversion dans quatre Dialogues sur l’Immortalité de l’âme, l’Existence de Dieu, la Providence et la Religion, qu’il publia dès l’année suivante (1684) : c’était ne pas perdre de temps. […] On a l’agréable relation de son voyage et de ses impressions diverses jour par jour ; il l’adressait à ce même ami qui l’avait converti l’année précédente, l’abbé de Dangeau. […] peut-être que par là ce seront les deux plus belles années de ma vie.

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